Le rapport de la commission parlementaire sur l’OCE attendu lundi en séance plénière : L’Etat saura-t-il récupérer ses deniers ?


KAMAL MOUNTASSIR
Samedi 11 Août 2012

Le rapport de la commission parlementaire sur l’OCE attendu lundi en séance plénière : L’Etat saura-t-il récupérer ses deniers ?
Décidément, l’OCE continue d’être sous les feux de la rampe. Malgré les tentatives de blocage, les faux fuyants et les fins de non recevoir, l’affaire n’a cessé d’enfler au point de faire non seulement les unes de la presse mais aussi l’objet d’une enquête de l’inspection générale des finances, d’une instruction judiciaire et finalement d’une enquête parlementaire.
Initiée par la Chambre des conseillers, celle-ci a failli ne jamais aboutir en raison d’une tentative de l’Exécutif de la faire avorter. C’est lundi prochain que sera rendu le rapport de ladite commission qui reste « confidentiel » pour le moment. Mais au-delà des chiffres qui seront officiels lors de la séance plénière que tiendra  la Chambre des conseillers lundi 13 août, le rapport est accablant et l’affaire pourrait constituer l’un des scandales de dilapidations des deniers publics, de dysfonctionnements, de manque de transparence voire de détournements jamais vu au pays.
Cependant, selon des sources proches du dossier, quelques points retiennent l’attention dans l’affaire de l’OCE. Tout d’abord, il faut noter les difficultées rencontrées par la commission d’enquête, ce qui explique le temps qu’il a fallu pour que les investigations aboutissent. Plusieurs bâtons ont été mis dans les roues de l’enquête et en particulier au niveau de l’accès aux documents, ce qui a entravé en partie les travaux de ladite commission. La lenteur des procédures et l’indisponibilité et des responsables et des documents ont été monnaie courante lors de l’enquête.
Pour nos sources, l’implication de partis politiques dont certains membres ont trempé dans le scandale et qui sont concernés par la gestion et le fonctionnement de l’Office de commercialisation et d’exportation reste à l’origine de ces entraves. L’Exécutif a tenté d’étouffer l’affaire par le biais d’une instruction judiciaire afin de retirer le dossier des mains de la commission de la Chambre des conseillers mais en vain.  Devant l’insistance des conseillers et en dépit de la pression exercée par la présidence de ladite Chambre en refusant l’examen du rapport en plénière, l’enquête s’est poursuivie contre vents et marées. Et c’est ainsi que les Marocains auront droit à connaître qui dilapide l’argent public, qui le détourne et qui en fait un bien personnel.
Le contenu du rapport démontre la gravité de l’affaire. L’OCE a pendant des années été pillé par ceux qui étaient censés mener à bien sa gouvernance. D’autant que le Conseil d’administration ne s’est jamais réuni durant 8 ans. Et ce sont les conflits d’intérêts personnels qui ont géré ledit Office.
Pour nos sources, ces « gestionnaires» se sont octroyé des crédits et des prêts dits d’investissements sans jamais les rembourser. Une somme d’environ 15 milliards a été accordée à ces responsables ou plutôt irresponsables. D’autres personnes proches de ces gestionnaires ont bénéficié de prêts qu’elles ne rembourseront jamais. Pour exemple, il y a même un élu siégeant à la Chambre des conseillers et fils d’un ministre qui a bénéficié de 4 milliards de prêt et qui n’ont pas  été restitués aux caisses de l’Office.
Autre point flagrant du rapport, c’est que plusieurs biens immobiliers (villas, fermes ou terres agricoles) appartenant à l’Office ont été cédés  à des personnes à des prix dérisoires parfois à un dirham symbolique. Par ailleurs, des entreprises dépendant ou filières de l’OCE entretenaient des relations douteuses voire frauduleuses.
Bref, l’OCE a représenté une vache à traire et pour des personnes et pour des familles qui se sont enrichies par le biais de l’argent public.
Il est impératif qu’après l’exposé du rapport et au-delà des procès, l’Etat intervienne pour restituer cet argent par tous les moyens possibles.


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