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Depuis l’enlèvement des trois humanitaires espagnols il y a dix jours, les autorités mauritaniennes avaient opté pour la loi du silence. Pas une seule déclaration officielle n’avait été faite que ce soit pour confirmer le kidnapping, indiquer les moyens déployés ou faire état de l’avancée des recherches. Un silence sur lequel avaient fleuri les rumeurs les plus diverses, parlant tantôt de localisation des otages, tantôt de libération tantôt d’assaut manqué.
Mardi 8 décembre, plusieurs heures après la revendication de l’enlèvement par un porte-parole d’al-Qaïda au Maghreb Islamique, le président de la République a lui-même brisé ce silence au terme d’une visite inopinée dans un hôpital.
Mohamed Oul Abdel Aziz a expliqué l’enlèvement en indiquant que c’est « le cumul d’erreurs sécuritaires et militaires des régimes précédents qui a conduit à ce genre d’actes terroristes ». Il a fait notamment état de corruption ainsi que de manque de matériel et de moyens au sein de l’armée.
Toutefois le président a immédiatement précisé que depuis l’installation de l’actuel gouvernement, le pays s’est attelé à « équiper les forces armées et de sécurité et à les entraîner pour leur permettre de mener à bien leur mission essentielle de protection du pays et de ses hôtes, une tâche qui ne peut cependant être réalisée en un jour », a -t-il conclu.
Il convient de rappeler qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué le rapt du Français et des trois Espagnols en précisant que “la France et l’Espagne seront informées ultérieurement des revendications légitimes des moujahidine”, sans d’autres précisions.
L’enlèvement de trois Espagnols est une première dans en Mauritanie qui a subi ces deux dernières années une série d’actions meurtrières revendiquées par Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Pour le directeur du journal mauritanien indépendant Tahalil Hebdo, Isselmou Ould Salihi, les terroristes visent “l’Europe et particulièrement la France et l’Espagne, engagées dans la lutte contre Aqmi dans la région” et “veulent se donner la possibilité de négocier la libération de leurs combattants détenus à Nouakchott et d’obtenir des rançons”.
Le nord du Mali a servi de refuge, depuis 2008, aux groupes enlevant des Occidentaux en Tunisie ou encore au Niger. Des Canadiens et Européens ont été relâchés, mais un Britannique y a été exécuté en juin.