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Des espèces dominantes et d'autres plus rares
En 2011, Rob Dunn et ses collègues, assistés d’une équipe de 60 bénévoles, ont prélevé et cultivé en laboratoire la micro faune ombilicale de près de 60 sujets. Au total, 2.368 espèces de bactéries ont été identifiées dont 1.458 possiblement nouvelles pour la science. Grâce à cela, les scientifiques ont déterminé que la diversité de bactéries identifiées varie selon les individus entre un minimum de 29 et un maximum de 107 espèces.
"Les nombrils sont un peu comme les forêts tropicales" souligne Rob Dunn au National Geographic. Il poursuit : "Dans une forêt donnée, le spectre de la flore peut varier, mais un écologiste peut compter sur certaines espèces d'arbres dominantes". Parmi les espèces répertoriées, certaines sont en effet très nombreuses et fréquentes (c’est le cas par exemple des staphylocoques, des bacilles, ou encore des actinomycètes) et d’autres sont extrêmement rares.
Des bactéries de calottes glaciaires retrouvées dans un nombril
Les chercheurs affirment ainsi avoir retrouvé chez un des sujets, une bactérie répertoriée jusqu’à présent seulement au Japon, ou celui-ci n’a jamais mis les pieds. Par ailleurs, sur un autre patient ayant négligé depuis plusieurs années son hygiène, les chercheurs ont découvert deux espèces d’archées qui se développent généralement en milieux extrêmes comme les calottes glaciaires.
Pour l’heure, il est encore impossible de prévoir la composition microbienne du nombril d’un individu donné. Chacun de ces écosystèmes possèdent des caractéristiques que seulement quelques critères peuvent influencer comme : le sexe de la personne, l’âge, la façon dont celle-ci est née, la ville où elle vit, le climat… Dans l'espoir de comprendre ce vaste mystère, les chercheurs travaillent donc actuellement sur plusieurs centaines d'autres nombrils. Leur projet prévoit bientôt d'atteindre les 600 participants.