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Cette opération se déroule à un moment où l'armée russe est dans une situation délicate sur les flancs à Bakhmout, ayant perdu, selon les Ukrainiens, 20 kilomètres carrés au nord et au sud de cette cité face à leurs forces.
Elle intervient aussi après une incursion lundi et mardi en provenance d'Ukraine dans la région russe frontalière de Belgorod de combattants que Moscou a mis plus de 24 heures à repousser, soulignant une fois encore les difficultés que rencontrent les forces russes.
"Nous sommes en train de retirer les unités de Bakhmout aujourd'hui. D'ici au 1er juin, la majeure partie se réinstallera dans des bases de l'arrière", déclare le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, dans une vidéo diffusée sur Telegram.
Sur ces images, il salue ses hommes en leur donnant les consignes et en leur souhaitant bonne route, évitant cette fois-ci de répéter ses critiques envers l'état-major de l'armée russe, avec lequel il est en conflit ouvert. "On se retire, on se repose, on se prépare, puis on recevra de nouvelles tâches", ajoute M. Prigojine.
Une vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a confirmé que les hommes de Wagner avaient laissé leurs positions aux troupes régulières russes "dans la périphérie de Bakhmout".
"Les unités de Wagner restent dans la ville de Bakhmout. Nos soldats contrôlent le quartier +Avion+ dans la banlieue sud-ouest", a-t-elle ajouté, Kiev démentant toujours la perte totale de cette cité.
Bakhmout, une ville industrielle de quelque 70.000 habitants avant le conflit, a été le théâtre de la bataille la plus longue (déclenchée à l'été 2022) et la plus meurtrière de l'offensive russe.
M. Prigojine a évalué mercredi le nombre de morts dans les rangs de son groupe à 10.000 détenus recrutés dans les prisons russes et à une proportion similaire, non chiffrée précisément, de ses combattants professionnels.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démenti la perte de Bakhmout, tandis que son armée a affirmé en contrôler une poche "insignifiante" dans l'ouest tout en procédant à des offensives sur les flancs russes.
L'Ukraine dit miser sur une percée autour de cette cité pour parvenir à son "encerclement tactique". "L'ennemi (russe) essaye de stopper notre avance sur les flancs par des tirs d'artillerie. Il est en train de renforcer les flancs avec des unités supplémentaires", a affirmé jeudi Mme Maliar.
L'armée de l'air ukrainienne a de son côté signalé au cours de la nuit une nouvelle attaque russe de 36 drones Shahed de fabrication iranienne, qui ont tous été détruits, soulignant qu'étaient "sans doute" visés des infrastructures et des sites militaires du sud de l'Ukraine.
La Russie "continue de terroriser l'Ukraine" avec ses attaques nocturnes, a dénoncé M. Zelensky sur Telegram.
Les autorités russes de la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou, ont pour leur part dit avoir abattu six drones ukrainiens au cours de la nuit.
Le Japon a dans le même temps annoncé avoir fait décoller jeudi des chasseurs après avoir détecté deux avions de reconnaissance russes près de ses côtes, l'un dans l'océan Pacifique et l'autre en mer du Japon.
Cet incident, qui n'est pas le premier du genre, survient quelques jours après la présence de Volodymyr Zelensky au sommet du G7 qui était organisé à Hiroshima.
En Russie même, les autorités ont été confrontées lundi et mardi à la plus importante incursion armée de la part d'un groupe de combattants en provenance d'Ukraine depuis le début du conflit.
Cette opération a été revendiquée par deux groupes de Russes luttant aux côtés des Ukrainiens, dont les représentants ont été identifiés comme étant des figures de la nébuleuse de l'extrême droite russe.
L'une de ces organisations, la légion "Liberté de la Russie", considérée comme "terroriste" par Moscou, a déclaré mercredi soir sur Telegram avoir eu deux tués et 10 blessés dans ses rangs au cours de cette incursion.
Les Russes ont quant à eux affirmé avoir "écrasé" ces assaillants à l'aide de l'aviation et de l'artillerie, assurant avoir tué "plus de 70" d'entre eux.
Sur le plan diplomatique, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que Li Hui, envoyé par Pékin en Europe pour discuter d'un règlement politique du conflit en Ukraine, serait en visite vendredi à Moscou pour des "consultations" sur ce sujet.