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Au matin du 14 juillet 1958, Fayçal II, 23 ans, et plusieurs membres de sa famille, furent exécutés par des soldats lors du coup d'Etat dirigé par le colonel Abdel Karim Qassem.
Fayçal II fut le troisième et dernier roi d'Irak. L'actuel prétendant à la couronne, Chérif Ali iIn Hussein, n'avait que deux ans quand son cousin maternel fut tué.
"Je lis Tintin depuis enfance et j'avoue que je n'avais jamais fait le lien avec le roi Fayçal", confie-t-il en apprenant que le dessinateur belge Hergé avait choisi le souverain irakien comme modèle pour le personnage d'Abdallah du Khemed, qui apparaît dans "L'or noir" et "Coke en stock".
"D'après les récits familiaux, Fayçal était facétieux", explique l'héritier putatif du trône, qui reçoit dans sa villa sur les bords du Tigre, décorée avec goût et remplie de photos de la lignée royale.
Dans les albums de Tintin, le jeune prince, sosie de Fayçal enfant, met les héros à rude épreuve avec ses farces. "Toi pas toucher au fils de mon émir", récite en riant Chérif Ali.
Il reprend les propos dans "Coke en stock" du garde arabe quand le capitaine Haddock, furieux de ses pitreries, veut saisir Abdallah pour lui infliger une correction.
Héritier du trône à l'âge de trois ans à la mort de son père Ghazi, tué en 1939 dans un accident de voiture, le dernier roi d'Irak était populaire en Occident, qui l'avait surnommé “l'enfant roi”.
Des magazines comme Paris-Match, L'Illustration, Time, Life ou National Geographic le montraient régulièrement, accompagné de sa mère la reine Alia ou de sa gouvernante anglaise Dora Borland. En public, on le voit souvent tenant la main de son oncle Abdulillah, régent jusqu'en 1953.
En 1942, Fayçal, âgé de sept ans, pose pour Life assis en short sur un trône trop grand avec à ses pieds son berger allemand. “L'enfant roi irakien visite Paris en léchant une sucette”, lit-on dans Life d'octobre 1946.
Fayçal a alors 11 ans et porte un costume-cravate.
"En août 1941, le National Geographic publiait une photo du roi âgé de six ans", explique le Danois Frank Madsen, 49 ans, spécialiste de Georges Remi, dont le nom de plume fut Hergé. "Hergé l'a prise pour modèle du personnage d'Abdallah, l'enfant gâté de l'émir du Khemed", assure-t-il dans un courriel à l'AFP.
Dans ses albums ayant le monde arabe pour théâtre, Hergé montre des dictateurs, des pétroliers véreux et des trafiquants d'armes escrocs.
Or, sur Internet, une parodie intitulée "Tintin en Irak", écrite après l'invasion de 2003, a repris certains passages des aventures de Tintin en modifiant les dialogues pour coller aux événements de 2003.
Cette histoire met en scène le dirigeant d'une compagnie pétrolière américaine cherchant à renverser Saddam Hussein et à s'emparer des richesses du pays. Elle montre aussi l'administration américaine en train de mentir afin de déclencher une invasion et faire tomber le dictateur.
Tintin se réveille alors d'un cauchemar et s'écrie: "Quel rêve! La chute de la dictature marquait en fait le début d'une nouvelle oppression".
Les marchands d'armes malhonnêtes avec lesquels Tintin essaie de ruser sont une réalité en Irak: récemment, 80 millions de dollars ont été accordés sans appel d'offres à une compagnie britannique pour l'achat de 1.500 détecteurs d'explosifs totalement inopérants.
En dépit des 3.000 milliards de dollars de dépenses, des 4.400 soldats américains morts et d'au moins 110.00 irakiens tués, l'Irak reste un pays brisé. Et d'une certaine façon, qui ressemble au Khemed d'Hergé.