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Le président du Conseil a dû être hospitalisé dimanche avec plusieurs dents cassées, le nez fracturé et des entailles sur les lèvres.
L’agresseur, un homme de 42 ans suivi depuis dix ans pour des problèmes psychiatriques, lui a lancé en plein visage une petite statue du célèbre Dôme de Milan lors d’une réunion publique dans la capitale lombarde. Un bulletin de santé devrait être diffusé à la mi-journée et l’on ignore encore combien de jours seront nécessaires à son rétablissement, même si ses blessures sont sans gravité. Tous les quotidiens italiens affichent en Une des photographies montrant le visage ensanglanté du «Cavaliere» et c’est le mot «haine» qui revient le plus fréquemment dans les commentaires des éditorialistes.
Car bien au-delà du simple compte rendu des faits, les journaux s’interrogent sur l’état du pays, après des mois de conflit politique et d’escalade verbale autour de la figure controversée de son chef du gouvernement conservateur. Revenu au pouvoir en avril 2008, Silvio Berlusconi défraie la chronique depuis mai dernier en raison de révélations sur sa vie intime ou les soupçons de corruption dont il fait l’objet. La société civile a organisé le 6 décembre à Rome une manifestation massive dans le cadre d’un «No Berlusconi Day» mais l’opposition reste désorganisée en l’absence de chef de file rassembleur.
«Nous en sommes arrivés là. Un climat de haine contre Berlusconi a produit des effets dévastateurs», souligne le quotidien conservateur romain Il Tempo. Même les journaux de gauche, à la pointe des campagnes contre Berlusconi, reconnaissent que les tensions politiques en sont arrivées à un stade inquiétant et que cette attaque ne fera rien pour les apaiser, en tout cas dans l’immédiat.
«C’est la preuve d’une détérioration de l’affrontement politique en Italie», souligne Ezio Mauro, rédacteur en chef de La Repubblica. Pour l’Unità, l’organe du Parti démocrate, le principal parti d’opposition, cette agression est «une folie».
Mais la présidente du parti, Rosy Bindi - elle-même moquée pour un physique soi-disant ingrat par le président du Conseil - estime que Silvio Berlusconi «ne devrait pas jouer les victimes» car il participe de ce climat en insultant ses opposants et en assimilant toute opposition à des «communistes» déterminés à le renverser.
L’ancien magistrat anti-corruption Antonio Di Pietro, à la tête aujourd’hui d’une petite formation d’opposition, a été sévèrement tancé par les alliés du chef du gouvernement pour avoir jugé que Silvio Berlusconi était à l’origine de sa propre agression par sa politique de confrontation permanente.