Le continent africain regorge de riches ressources naturelles et connaît un mouvement sociétal notable, ce qui souligne son besoin d’un cinéma qui traite les enjeux et défis des sociétés africaines.
Si le cinéma africain a été dans le passé marqué par une "aliénation" résultant de l'ère coloniale, il doit, à présent, miser sur l'innovation et la créativité en vue de promouvoir ses "héros épiques" et défendre ses causes et la place qui lui sied parmi les nations.
Il doit emboîter le pas à d'éminents réalisateurs et cinéastes africains, notamment l'écrivain sénégalais Ousmane Sembène, figure emblématique du 7e art africain, communément appelé "le père du cinéma africain".
Pour ce faire, le cinéaste africain s'est résolument attelé, après le retrait des colonisateurs, à produire sa propre image, en s'inspirant de l'imaginaire africain, tout en abordant des thématiques qui respectent les particularités du cinéma africain, à partir de scénarios savamment élaborés par des écrivains africains soucieux des défis du continent, de ses préoccupations et des aspirations de sa jeunesse, comme le scénariste malien Souleymane Cissé.
Dans ce sillage, le critique de cinéma Bouchta Farq Zaid a fait savoir que le cinéaste africain a commencé, après la fin de la colonisation, à s’intéresser davantage à des sujets ayant trait à la culture et à l'homme africains et à produire sa propre image, à travers un travail sur l’imaginaire africain, ce qui a permis au cinéma africain de se repositionner sur la carte du 7e art mondial.
Intervenant lors d'un colloque sur "Le cinéma et l’esthétique en Afrique", organisé dans le cadre du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK), M. Farq Zaid a noté que le cinéma africain se distingue par plusieurs caractéristiques qui se manifestent principalement par "l'abondance" des thématiques dramatiques, et ce malgré l'insuffisance des moyens technologiques en comparaison avec ce qui est enregistré dans ce domaine au niveau occidental.
Il a mis en avant la vitalité qui caractérise la production cinématographique en Afrique, notamment en termes de promotion de jeunes talents capables de porter le flambeau du cinéma africain dans le futur.
De son côté, Mohammed Mhaifid, professeur à l'Université Ibn Tofail de Kénitra, a fait savoir que la valeur et la qualité des œuvres cinématographiques africaines résident dans leur capacité à résister, en s'inspirant de narrations et récits qui puisent dans le répertoire oral africain, tout en en faisant référence à l'écrivain et scénariste sénégalais Ousmane Sembène (1923- 2007).
Il a souligné la nécessité de surmonter les "obstacles formels" qui empêchent le cinéma africain de briller. Ces entraves, enchaîne-t-il, constituent une source de motivation à bon nombre de cinéastes africains pour produire des films compatibles avec le contexte africain, avec des acteurs africains, dans la perspective de réaliser des succès dans les festivals continentaux et internationaux.
De même, cet objectif est atteignable pour les Africains qui sont forts de leur propre culture et prédisposés à défendre les causes du continent, profitant ainsi de leur participation aux festivals continentaux et internationaux, comme le FICAK, lequel offre une opportunité de promotion du 7e art africain qui ne cesse de s'affirmer à l'international.
Ainsi, suivant la trace de certains cinéastes africains qui ont décidé de rompre avec le cinéma européen et de renouer avec leur cinéma national, comme Paulin Soumanou Vieyra et Djibril Diop Mambéty (Sénégal), Souleymane Cissé (Mali), Oliver Schmitz (Afrique du Sud), Abderrahmane Sissako (Mauritanie) et Idrissa Ouédraogo (Burkina Faso), le cinéma africain est plus que jamais appelé à se concentrer sur des questions fondamentales telles que la migration ainsi que les questions du genre et de la jeunesse, et à en présenter une image positive qui contredit le stéréotype étranger déformé de la réalité africaine.
Dans ce cadre, il est opportun de citer certains longs métrages africains qui sont toujours d’actualité. Il s'agit notamment de "Moolaadé", un film sénégalais signé Ousmane Sembène, qui traite des mutilations génitales féminines (l'excision) pratiquées dans certains pays africains, ou encore le film "Drum", réalisé par Zola Maseko, qui raconte l'histoire du journaliste d'investigation Henry Nxumalo, qui s'est engagé dans la lutte contre l'apartheid.
Ce sont, entre autres, des films qui ont pour vocation de promouvoir d'autres "héros nationaux" dont les combats à l'écran doivent être davantage mis en lumière, car la fonction première du cinéma est de lutter contre l'injustice et l'atteinte aux droits de l'Homme et de répandre la fraternité entre les peuples.
Par Adnane Abbou (MAP)
Si le cinéma africain a été dans le passé marqué par une "aliénation" résultant de l'ère coloniale, il doit, à présent, miser sur l'innovation et la créativité en vue de promouvoir ses "héros épiques" et défendre ses causes et la place qui lui sied parmi les nations.
Il doit emboîter le pas à d'éminents réalisateurs et cinéastes africains, notamment l'écrivain sénégalais Ousmane Sembène, figure emblématique du 7e art africain, communément appelé "le père du cinéma africain".
Pour ce faire, le cinéaste africain s'est résolument attelé, après le retrait des colonisateurs, à produire sa propre image, en s'inspirant de l'imaginaire africain, tout en abordant des thématiques qui respectent les particularités du cinéma africain, à partir de scénarios savamment élaborés par des écrivains africains soucieux des défis du continent, de ses préoccupations et des aspirations de sa jeunesse, comme le scénariste malien Souleymane Cissé.
Dans ce sillage, le critique de cinéma Bouchta Farq Zaid a fait savoir que le cinéaste africain a commencé, après la fin de la colonisation, à s’intéresser davantage à des sujets ayant trait à la culture et à l'homme africains et à produire sa propre image, à travers un travail sur l’imaginaire africain, ce qui a permis au cinéma africain de se repositionner sur la carte du 7e art mondial.
Intervenant lors d'un colloque sur "Le cinéma et l’esthétique en Afrique", organisé dans le cadre du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK), M. Farq Zaid a noté que le cinéma africain se distingue par plusieurs caractéristiques qui se manifestent principalement par "l'abondance" des thématiques dramatiques, et ce malgré l'insuffisance des moyens technologiques en comparaison avec ce qui est enregistré dans ce domaine au niveau occidental.
Il a mis en avant la vitalité qui caractérise la production cinématographique en Afrique, notamment en termes de promotion de jeunes talents capables de porter le flambeau du cinéma africain dans le futur.
De son côté, Mohammed Mhaifid, professeur à l'Université Ibn Tofail de Kénitra, a fait savoir que la valeur et la qualité des œuvres cinématographiques africaines résident dans leur capacité à résister, en s'inspirant de narrations et récits qui puisent dans le répertoire oral africain, tout en en faisant référence à l'écrivain et scénariste sénégalais Ousmane Sembène (1923- 2007).
Il a souligné la nécessité de surmonter les "obstacles formels" qui empêchent le cinéma africain de briller. Ces entraves, enchaîne-t-il, constituent une source de motivation à bon nombre de cinéastes africains pour produire des films compatibles avec le contexte africain, avec des acteurs africains, dans la perspective de réaliser des succès dans les festivals continentaux et internationaux.
De même, cet objectif est atteignable pour les Africains qui sont forts de leur propre culture et prédisposés à défendre les causes du continent, profitant ainsi de leur participation aux festivals continentaux et internationaux, comme le FICAK, lequel offre une opportunité de promotion du 7e art africain qui ne cesse de s'affirmer à l'international.
Ainsi, suivant la trace de certains cinéastes africains qui ont décidé de rompre avec le cinéma européen et de renouer avec leur cinéma national, comme Paulin Soumanou Vieyra et Djibril Diop Mambéty (Sénégal), Souleymane Cissé (Mali), Oliver Schmitz (Afrique du Sud), Abderrahmane Sissako (Mauritanie) et Idrissa Ouédraogo (Burkina Faso), le cinéma africain est plus que jamais appelé à se concentrer sur des questions fondamentales telles que la migration ainsi que les questions du genre et de la jeunesse, et à en présenter une image positive qui contredit le stéréotype étranger déformé de la réalité africaine.
Dans ce cadre, il est opportun de citer certains longs métrages africains qui sont toujours d’actualité. Il s'agit notamment de "Moolaadé", un film sénégalais signé Ousmane Sembène, qui traite des mutilations génitales féminines (l'excision) pratiquées dans certains pays africains, ou encore le film "Drum", réalisé par Zola Maseko, qui raconte l'histoire du journaliste d'investigation Henry Nxumalo, qui s'est engagé dans la lutte contre l'apartheid.
Ce sont, entre autres, des films qui ont pour vocation de promouvoir d'autres "héros nationaux" dont les combats à l'écran doivent être davantage mis en lumière, car la fonction première du cinéma est de lutter contre l'injustice et l'atteinte aux droits de l'Homme et de répandre la fraternité entre les peuples.
Par Adnane Abbou (MAP)