L’affaiblissement des institutions mène fatalement à l’affaiblissement de l’Etat. Une évidence qui échappe à ceux qui s’appliquent à contrecarrer le rôle constitutionnel de l’opposition
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Lors du Conseil régional élargi de l’USFP/Marrakech–Safi tenu samedi dernier et placé sous le thème «Les Ittihadis, une lutte continue pour réduire les disparités spatiales et sociales», Driss Lachguar a souligné que «malgré cet hégémonisme, et conscient de notre responsabilité nationale, nous avons affirmé que nous mènerons une opposition responsable. Pour cela, nous ne pouvons pas nous opposer au soutien direct, à la protection sociale, à la couverture sanitaire et à d’autres grands chantiers sociaux. Nous, en tant que parti d’opposition, nous assumons notre rôle de contrôle», tout en déplorant que «même ce rôle constitutionnel a été combattu par certaines parties qui oublient que l'affaiblissement des institutions mène fatalement à l’affaiblissement de l’Etat».
Et le dirigeant ittihadi d’ajouter: «L’USFP a exprimé clairement sa position dans son communiqué rendu public à l’issue de la réunion du Bureau politique en octobre dernier. Nous avons appelé lors de la réunion du Conseil national à un front large incluant toutes les forces civiles, sociales et politiques».
Abderrahim ChahidConcernant la motion de censure, le dirigeant ittihadi a déclaré que l’USFP a proposé cette idée parce qu'elle permettrait de secouer le cocotier dans le champ politique, de donner plus de crédibilité aux institutions et de faire reconnaître à l'opinion publique internationale qu'il existe bel et bien une démocratie au Maroc et un véritable débat entre l'opposition et la majorité.
Le Groupe socialiste fait face à l’hégémonisme du gouvernement et dénonce le monologue du gouvernement vantant des réalisations impalpables
«La proposition de la motion de censure reste ouverte, et dès que nous atteindrons un cinquième des membres de la Chambre des représentants, nous la soumettrons», a-t-il précisé dans son allocution inaugurale des travaux du Conseil régional élargi en présence notamment des membres du Bureau politique, du président du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants, Abderrahim Chahid, et du membre du bureau central de la FDT, Abdessadek Saidi.
Concernant le tollé soulevé à propos de la présidence de la Commission de Justice, de législation à la Chambre des représentants, Driss Lachguar a affirmé que les prérogatives de cette instance sont en parfaite harmonie avec la lutte que mène l’USFP pour préserver les acquis et les droits et défendre les libertés, car il existe des lois importantes qui seront présentés, comme le Code de procédure pénale, le Code de la famille et les lois des instances de la gouvernance. A cet effet, l’USFP a tenu à l'application stricte de la loi et au respect des dispositions de la Constitution pour que la présidence de cette Commission parlementaire revienne au premier parti de l'opposition.
S’agissant du dialogue social, le Premier secrétaire de l’USFP a ajouté que le chef du gouvernement n'a rien promis à cet égard dans son bilan présenté récemment devant les deux Chambres du Parlement, soulignant que le dialogue sectoriel est fort avancé, que ce soit dans le domaine de la justice, de la santé ou des collectivités territoriales, et que ce qui fait obstacle à ce dialogue c’est l’absence de cohésion au sein du gouvernement et les dissensions entre ses composantes.
Driss Lachguar a par ailleurs critiqué le bilan décevant de l’Exécutif, notant que son plus grand exploit est d’avoir atteint des chiffres record alarmants en matière de chômage et de précarité, rejetant l’idée selon laquelle les hommes d'affaires seraient plus capables de gérer efficacement les affaires du pays que les acteurs politiques.
Dans son allocution, le dirigeant ittihadi a mis en garde contre l’ampleur de la dette, qui a atteint plus de 79% du revenu national, soulignant que les générations futures hériteront d’un lourd héritage et qu’elles devront rembourser.
A propos de la question nationale, Driss Lachguar s’est félicité «du rôle héroïque des Forces armées royales, sous le commandement de Sa Majesté le Roi, dans la défense des frontières », ainsi que de l’unité des Marocains sur laquelle butent les basses manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume. Et d’ajouter que cette mobilisation pour l'unité nationale ne peut être réalisée que si elle s’inscrit dans un projet national, à savoir un Etat fort, juste et solidaire.
Abdessadek SaidiLa question palestinienne a été présente dans le discours de Driss Lachguar devant les membres du Conseil régional élargi.
Le projet de lutte de la FDT a pour but de faire face à la politique gouvernementale portant atteinte aux acquis de la classe ouvrière
Il a fait savoir que le monde entier est témoin d'un génocide commis par Israël contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, assurant que celui qui doit négocier au nom du peuple palestinien est l’Autorité nationale palestinienne et ceux qui s’opposent à ce que celle-ci mène les négociations sont les parties qui ont des calculs étroits et qui ont fait de pays étrangers des médiateurs, précisant que ceux qui profitent de cette situation sont Netanyahu et le gouvernement israélien de droite.
« Aujourd'hui, ceux qui servent la cause palestinienne sont le peuple marocain et son Etat, qui traite la question de manière objective et rationnelle. Le seul pays qui a acheminé de l’aide humanitaire par voie terrestre est le Royaume du Maroc. Nous sommes tous, Roi, peuple et forces vives, impliqués dans le soutien du peuple palestinien sans calculs politiciens ».
Et le dirigeant ittihadi d’enchaîner : «L’USFP, au sein de l’Internationale Socialiste (IS), a pu produire un communiqué pour cette institution, et c’était la seule organisation internationale qui était capable de mettre les Palestiniens et les Israéliens d’accord sur la teneur du communiqué. C'est le seul document qui a été publié à propos de ce sujet », ajoutant qu’«aujourd'hui Pedro Sánchez, en raison de ses positions claires sur la question palestinienne et sur notre cause nationale, est accusé par la droite de corruption. Nous avons exprimé notre solidarité avec lui ».
Pour sa part, Abderrahim Chahid a affirmé que le Groupe socialiste fait face à l’hégémonisme du gouvernement, dénonçant le monologue du gouvernement vantant des réalisations impalpables.
Abdesslam KarimAprès avoir rappelé le tollé soulevé à propos de la présidence de la Commission de justice et de législation, il a expliqué que l'USFP a réussi à secouer le cocotier par sa proposition de la motion de censure, qui a suscité un grand débat et est devenue l'un des principaux sujets de la presse marocaine, tout comme elle a réussi à faire bouger le gouvernement, qui s’était empressé dans une course contre la montre pour présenter son bilan.
L’échec du gouvernement dans la gestion de la chose publique a impacté négativement les familles défavorisées et les classes moyennes
Le président du Groupe socialiste a appelé les militants du parti dans la région de Marrakech-Safi à redoubler d'efforts, dans la perspective des élections de 2026, pour renforcer la voix de la région à la Chambre des représentants.
Abdessadek Saidi a, pour sa part, souligné que la FDT a développé une vision visant à améliorer sa situation, dans le but d'occuper sa place naturelle sur la scène syndicale au Maroc.
«Le projet de lutte de la FDT vise à faire face à la politique gouvernementale portant atteinte aux acquis de la classe ouvrière, en particulier le dossier des retraites. Nous ne permettrons jamais l’adoption de réformes paramétriques dont seule la classe ouvrière paye la facture», a-t-il mis en exergue, tout en appelant les militants et les militantes de la FDT à se tenir aux côtés de leur parti, l’USFP, pour faire face à cette politique portant atteinte à tous les acquis réalisés grâce aux luttes des forces vives, notamment l’USFP.
Le secrétaire régional de l’USFP, Abdesslam Karim, a fait état de l'échec du gouvernement après deux ans et demi de son installation, un échec affectant tous les chantiers en raison de son incapacité politique, ce qui a impacté les familles défavorisées et les classes moyennes.
Il a mis l’accent sur la nécessité d'adopter des politiques publiques qui tiennent compte de la spécificité de la région de Marrakech-Safi, qui connaît de fortes disparités régionales en matière de santé, d'éducation, d'infrastructures et de droit à l'eau. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les investissements dans la région et consolider son attractivité.
Elle a également mis l’accent sur la nécessité d'éliminer l'injustice à l'égard des femmes et de les impliquer dans les différents niveaux des affaires publiques, ainsi que de réduire les disparités entre les régions et les provinces, et de réaliser la justice spatiale et sociale afin que la société puisse progresser.
Mourad Tabet