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On ne sait pas non plus -et c’est la question la plus explosive politiquement- si les procédures impliqueront le gouvernement syrien qui, d’après de nombreux Libanais, était le commanditaire du meurtre d’un homme qui a dirigé l’opposition pendant une grande partie de l’occupation militaire syrienne au Pays du Cèdre. Damas a toujours démenti toute implication.
Depuis quatre ans, des enquêteurs travaillent sur ce dossier, procédant notamment à plusieurs centaines d’interrogatoires. Sur le site de l’attentat, ils ont retrouvé une dent humaine, et découvert que le camion ayant servi à l’attentat avait été volé au Japon, puis acheminé au Liban.
Les premiers accusés présentés devant le tribunal devraient être quatre généraux libanais pro-syriens qui, au moment de l’assassinat de M. Hariri, dirigeaient les services de renseignement de l’armée et de la police, une agence de sécurité générale et la Brigade de la garde présidentielle. Ils sont les seules personnes détenues en raison de leur implication présumée, depuis plus de trois ans à Beyrouth, et pourraient être transférés au TSL qui siègera à Leidschendam près de La Haye. Ils n’ont pas été officiellement inculpés.
Au Liban, certains doutent que le TSL, constitué de juges libanais et internationaux, dévoile toute la vérité sur cette affaire, de crainte que si la Syrie est trop impliquée, la procédure ne soit à l’origine de nouveaux problèmes au Liban et dans d’autres pays de cette région.
Les procès pourraient aussi diviser un peu plus la classe politique au Liban, alimentant la lutte de pouvoir entre les factions anti et pro-syriennes. Le Conseil de sécurité de l’ONU a dû imposer le TSL, en le créant unilatéralement en 2007, le Parlement libanais étant trop divisé pour l’approuver.
Edmond Saab, du journal libanais An-Nahar, assure que le tribunal ne sera pas influencé politiquement. “Etre un tribunal international est une garantie en soi contre cela, et la crédibilité des Nations unies est en jeu”, a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Il pourrait falloir cinq ans pour que le tribunal termine son travail, et le procureur canadien Daniel Bellemare a affirmé samedi dans un communiqué que les obstacles ne les empêcheront pas d’aller jusqu’au bout. “Nous irons où nous mènent les preuves. Nous retournerons chaque pierre”, a-t-il assuré.
Mardi, le greffier du tribunal Robin Vincent avait déclaré que le procureur disposerait de 60 jours, après l’ouverture du TSL, pour demander le transfert aux Pays-Bas de suspects.
Rafic Hariri, richissime homme d’affaires sunnite, entretenait des liens étroits avec les dirigeants occidentaux. La contribution à la reconstruction la capitale libanaise après la guerre civile (1975-1990) et la tentative de limiter l’influence du puissant voisin syrien ont été portées à son actif.
Après son assassinat, de gigantesques manifestations au Liban et des pressions de la communauté internationale ont poussé Damas à retirer ses soldats déployés au pays du Cèdre, où les troupes syriennes étaient présentes depuis 29 ans.
Mais la mort de Rafic Hariri a aussi plongé le Liban dans une période de troubles. Les factions anti-syriennes, soutenues par l’Occident, sont arrivées au pouvoir, mais n’ont pu exercer leur autorité en raison de trop grandes divergences avec les alliés de la Syrie, emmenés par le Hezbollah.