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Visiblement, c'est une lune de fiel qui s'installe dans le ciel des relations -jusque-là courtoises- RNI et PJD. Mardi soir, seuls Saad-Eddine El Othmani, le président du conseil national des islamistes, et Yatim, le patron du syndicat proche du PJD étaient présents sur le plateau de Hiwar. Abdelilah Benkirane, Mustapha Ramid et Lahcen Daoudi ont décliné l'invitation du nouveau leader du Rassemblement national des indépendants. « Nous avons refusé de nous y rendre. S. El Othmani, lui, a choisi d'être présent sur le plateau… », lâche le secrétaire général du Parti Justice et développement, celui-là même qui n'a pas félicité Salaheddine Mezouar au lendemain de son élection à la tête du parti. L'universitaire et titulaire de la chaire des droits de l'Homme à la Faculté de droit de Rabat, Ali Sedjari, est formel : aucun parti n'a le droit de donner d'ordre à un autre. « Nous sommes dans un jeu démocratique qui se définit par rapport à un référentiel et à l'action sur le terrain. Mais il faut le reconnaître, la loi sur les partis n'est pas arrivée à séparer le religieux du politique. Sauf qu'en démocratie lorsque deux partis s'opposent comme le PAM et le PJD ou encore le RNI et le PJD, la confrontation doit se faire sur le terrain et à travers les projets de société qui doivent nécessairement être mis en concurrence et en compétition. Il est temps que les acteurs politiques atteignent un stade de maturité», explique A. Sedjari tout en déplorant « la confusion des genres et la confrontation stérile », véritables signes extérieurs de la vie politique en terre marocaine.
La passe d'armes entre le RNI et le PJD est-elle annonciatrice du projet de recomposition du champ politique, un concept qui n'en finit pas de traverser le discours partisan ? Le rendez-vous des législatives est encore loin. En deux ans, alliances et mésalliances peuvent être faites et défaites.