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Elles disposent par ménage et par mois d’un revenu moyen de 4402 DH en milieu urbain et de 4219 DH en milieu rural. Casablanca arrive en tête des régions dominées par les classes moyennes.
Même s’il a insisté sur le caractère hétérogène de celles-ci, l’enquête dont les résultats ont été dévoilés, mercredi 6 mai 2007 à Rabat, ne manquera pas d’alimenter des polémiques et des débats animés.
Il n’est pas question de mettre en cause l’expertise et la compétence des statisticiens du Haut commissariat au Plan, mais force est d’admettre que leur enquête risque de semer davantage de confusion. Les façonneurs des politiques publiques seraient épatés de constater que les classes moyennes représentent plus de la moitié de la société marocaine. Or, le revenu doit être calculé, non idéologiquement, mais en fonction de l’inflation, de l’endettement, du coût de l’éducation, de la santé, de l’immobilier, de l’alimentation, etc.
Prendre en considération le critère de revenu pour définir la classe moyenne reste, par conséquent, insuffisant. Il suffit, à titre de contre-exemple, de préciser que la moyenne du loyer est de 2500DH à Casablanca et Rabat. Si cette charge est insupportable pour un salarié qui touche moins de 5000 DH, elle ne l’est pas pour un habitant d’Errachidia qui perçoit le même salaire mais dans une ville où le loyer mensuel ne dépasse guère 1000 DH. A cela s’ajoutent évidemment les coûts de la santé, du transport, de l’éducation et des loisirs. Au-delà de cette remarque, force est de reconnaître qu’une première étude est désormais disponible sur le concept des classes moyennes au Maroc. Elle aurait peut-être été réalisée sur commande et orientée, mais constitue, du moins, une référence pour les concepteurs des politiques publiques, les chercheurs et les analystes. Cette étude a été élaborée, selon Ahmed Lahlimi Alami, haut commissaire au Plan, suite au discours Royal du 30 juillet 2008. Elle ambitionne, donc, de définir les classes moyennes, analyser ses caractéristiques socio-économiques et son évolution historique. « Les efforts fournis par le Haut Commissariat au Plan pour mener, dans les meilleurs délais, la réalisation, l’exploitation et l’analyse des données de l’enquête sur les « revenus et les niveaux de vie 2007 », avec l’espoir de contribuer, dans les limites de ses attributions, à la concrétisation de l’action nationale pour la mise en œuvre des orientations Royales», pour reprendre les propos de M. Ahmed Lahlimi.
L’enquête relève que les sources de leur revenu sont constituées par le salariat pour 44,5% (urbain : 52,7%, rural : 27,7%) ; les entreprises individuelles agricoles et non agricoles pour 30,3% (urbain : 19,3%, rural : 53,2%) ; les transferts pour 13,3% (urbain : 13,8%, rural : 12,2%) et les rentes pour 9,4% (urbain : 11,4%, rural 5,2%).
Leurs dépenses de consommation sont consacrées pour près des deux tiers à l’alimentation et l’habitat, contre trois quarts pour la classe modeste et moins de la moitié pour les classes aisées ; 9% aux dépenses de « transport et communication » contre 19% pour la classe aisée et 5% pour la classe modeste.
Les classes moyennes regroupent 53% de la population, contre 34% pour la classe modeste et 13% pour la classe aisée. Elles comptent 16,3 millions de personnes dont 62,9% en milieu urbain. Parmi les populations urbaines, 59% appartiennent aux classes moyennes contre 45% des populations rurales.
A noter que dans sa démarche, le HCP a favorisé, selon son premier responsable, la définition statistique des classes moyennes au Maroc en recourant aussi bien à l’auto-identification sociale des chefs de ménage qu’à l’approche basée sur les critères objectifs de revenu et de niveau de vie. La première renseigne, dit-on, sur le vécu, par la population, de son statut social..Pour ce qui est de la deuxième approche, elle se fonde sur le partage statistique de la richesse nationale entre les différentes catégories sociales. Elle permet, d’après Ahmed Lahlimi, de donner une base objective à un consensus sur la place des classes moyennes dans la distribution sociale des revenus, l’identification de leur segmentation et l’analyse aussi bien de leurs caractéristiques socio-économiques que de leur évolution. Il convient, à cet égard, de relever que les seules informations disponibles à la fois sur les revenus et les niveaux de vie des ménages sont celles que procure « l’enquête sur les revenus et les niveaux de vie des ménages » réalisée par le HCP en 2007.