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"Le Burundi fait à nouveau face à de possibles atrocités à grande échelle et une possible guerre civile", écrit ICG. "L'escalade de la violence, la rhétorique de plus en plus radicale et le flot continue de réfugiés (plus de 200.000) indiquent que les divisions se creusent", selon le centre de réflexion, spécialisé dans la prévention des conflits.
"L'armée, seule institution capable d'arrêter cette glissade, est fracturée et proche du point de rupture. Une intervention diplomatique ferme et décisive est un minimum requis pour empêcher une guerre civile et ses inévitables massacres", avertit ICG. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait fin septembre estimé que la hausse des exactions au Burundi risquait de faire replonger le pays "dans son passé sanglant", dix ans après la fin de la guerre civile (1993-2006) ayant opposé des rébellions hutu à l'armée alors dominée par la minorité tutsi.
Il a déploré mi-octobre la "rapide dégradation" de la situation tandis que le Conseil de sécurité a souligné "la montée constante de la violence" au Burundi.
ICG s'inquiète de l'intention annoncée du camp présidentiel d'écraser par la force la contestation. Il dénonce aussi la rhétorique "dénuée d'ambiguïté" dont a récemment usé le président du Sénat, Révérien Ndikuriyon, "semblable à en donner froid dans le dos" à celle utilisée par les miliciens hutu partant massacrer les Tutsi lors du génocide qui fit 800.000 morts en trois mois en 1994 au Rwanda voisin.
Lundi, le président burundais Pierre Nkurunziza, dont l'acharnement à briguer un troisième mandat controversé a plongé son pays dans cette crise, a donné jusqu'à samedi minuit aux meneurs de la contestation pour "renoncer à la violence", indiquant que les forces de sécurité pourraient ensuite utiliser "tous les moyens" pour rétablir l'ordre.
Quelque 200 personnes ont été tuées au Burundi depuis le début de la crise qui a éclaté fin avril, après l'annonce de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat qui, selon l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp viole la Constitution et l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile et instauré un fragile équilibre politico-ethnique au sein du pouvoir.