Les jeunes d’aujourd’hui, au nombre de 1,8 milliard, représentent une « force puissante, individuellement et collectivement », a affirmé récemment le secrétaire général adjoint de l’Onu et directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) Dr. Babatunde Osotimehin. Selon lui, les gouvernements et la communauté internationale prennent de plus en plus conscience « qu’investir dans les jeunes et les mettre en mesure d’exercer leurs droits fondamentaux non seulement bénéficie aux jeunes eux-mêmes, mais peut aussi aider leurs pays à récolter un dividende démographique. C’est dans ce cadre que s’inscrit la campagne nationale lancée par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) Maroc, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population. Baptisée « Les jeunes au cœur du développement », elle vise à promouvoir la participation de cette tranche de la population pour la construction d’un avenir plus juste et plus durable pour tous. En même temps que les actions de terrain, les réseaux sociaux ont été mis également à contribution pour encourager le partage de tweets et selfies en utilisant le hashtag #Chabab-Post2015. En sa qualité d’ambassadeur Y-PEER, Don Bigg soutiendra cette campagne qui va durer une année.
Au Maroc, les moins de 25 ans constituent près de la moitié de la population et le poids important des jeunes se maintiendra à un niveau conséquent pendant encore des années. C’est pour cette raison que les adolescents et les jeunes devront occuper une place centrale dans le programme de développement au cours des prochaines décennies. Beaucoup de chemin reste à faire car ces jeunes sont encore mal outillés. En effet, selon une récente enquête de la Banque mondiale près de la moitié de la jeunesse marocaine de 15 à 29 ans n‘est ni scolarisée ni active. De ce fait, les taux de chômage officiels observés en 2010 sont de 14,8% chez les jeunes de 15-34 ans et de 16,7%, chez les jeunes de 15-24 ans. Une réalité préocupante d’autant plus que l’abandon scolaire constitue l’un des grands maux de l’éducation au Maroc. En effet, chaque année, plus de 400.000 enfants quittent le système scolaire. Les causes principales de cet abandon résident, d’une part, dans l’échec scolaire enregistré par de nombreux enfants et l’absence de structures à même de les aider à renforcer leur niveau et, d’autre part, le faible attrait de l’école publique qui ne propose aucune activité parascolaire d’épanouissement aux enfants. Bien évidemment, ce sont les filles, plus que les garçons, qui font les frais d’une telle situation et se trouvent pour la plupart marginalisées. Et pour cause, elles représentent juste des bouches à nourrir dont il faut se débarrasser au plus vite notamment dans le milieu rural. Elles se retrouvent ainsi employées de maison. Souvent victimes de maltraitance physique, morale et d’exploitation économique, elles seraient entre 60 000 et 80-000 au Maroc. D’autres viennent gonfler le rang des mariages précoces ; quelque 12% de l’ensemble des mariages, se soldent par des grossesses non désirées. Un véritable cercle vicieux dont il est difficile de sortir.