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L’UPM, vaste regroupement de 43 pays européens, méditerranéens et arabes, avait été créée pour tenter de transformer l’espace méditerranéen en région de “paix et de prospérité” par le biais de réalisations concrètes comme la promotion de l’énergie solaire, le transport maritime, l’éducation.
L’offensive israélienne contre Gaza, qui a provoqué la mort de 1 300 personnes et ravagé ce territoire, a donné un coup d’arrêt à ce projet, frappé de plein fouet par la remontée des tensions au Proche-Orient. A la demande du groupe des pays arabes qui ont signifié leur refus de s’asseoir à la même table que des représentants israéliens, toutes les réunions institutionnelles et techniques de l’UPM, qui étaient prévues à partir de janvier, ont été annulées.
“L’Union pour la Méditerranée est congelée”, observe un diplomate non européen. Aucun dégel n’est attendu avant la tenue du sommet de la Ligue arabe prévu fin mars à Doha, au Qatar. “Nous marquons une pause”, commente-t-on côté français, “pour préserver les institutions” de l’UPM. Car toute réunion, si elle se tenait, donnerait lieu à un étalage de divisions profondes. Les Français s’efforcent de minimiser la crise et préfèrent souligner que l’Union est un projet au long cours qui ne devrait pas succomber à une suspension de “quelques mois”.
La déconvenue vient cependant illustrer à quel point il est difficile pour ce vaste ensemble de s’affranchir des contingences liées au dossier israélo-palestinien. Comme le processus euro-méditerranéen de Barcelone, né en 1995, que l’UPM était censé relancer et intensifier, le projet de Nicolas Sarkozy a violemment buté, six mois après son lancement, sur de lourds problèmes politiques.
La suspension de l’UPM a été demandée formellement par l’Egypte, dans un souci de se montrer à l’écoute des récriminations formulées contre Israël par l’ensemble de l’opinion arabe, après le début des opérations militaires contre Gaza, le 27 décembre 2008.
“Les Egyptiens sont dans une position compliquée au sein du groupe arabe, car d’autres pays les dépassent dans la surenchère de la défense de la cause palestinienne”, commente-t-on côté français. “Il faut protéger l’Egypte”, qui s’efforce de jouer un rôle de médiation au Proche-Orient.