La position de l’USFP au sein de l’Exécutif est liée à l’ existence d’ une proposition claire et accomplie de la part du chef de gouvernement désigné

« Mais en ma qualité de Premier seLe rapport politique présenté par Driss Lachguar lors la session du Conseil national


Rachid Meftah
Mardi 21 Septembre 2021

La force de l’USFP réside dans sa posture de parti qui ne craint pas la participation au gouvernement ni à l’opposition

Lors de la session du Conseil national de l’Union socialiste des forces populaires, tenue dimanche 19 septembre 2021, le Premier secrétaire du parti a présenté le rapport politique, indiquant de prime abord que ces assises interviennent immédiatement après le déroulement des échéances électorales du 8 septembre 2021 qui ont tracé une nouvelle configuration du paysage politique et partisan et ont suscité des échos favorables aussi bien au niveau national qu’international. Notre pays s’est distingué par son modèle spécifique, sous la houlette de Sa Majesté le Roi en organisant rigoureusement et simultanément toutes les échéances électorales législatives, régionales et locales au cours d’une seule journée en dépit des contraintes liées à la pandémie, a-t-il souligné, ajoutant que cela dénote notre détermination à développer l’édifice démocratique et à consacrer l’Etat des institutions face aux enjeux actuels et futurs. Driss Lachguar a exprimé la satisfaction du parti quant à la participation inédite à ces élections d’environ 9 millions de Marocains, le taux ayant dépassé les 50% au niveau national et atteint entre 58 et 67% dans nos provinces du Sud. Cette participation massive traduit la symbiose nationale dans le sens de produire des institutions élues capables de relever tous les défis de même qu’elle illustre la solidité des institutions de notre pays et la cohésion de son front intérieur. Par ailleurs, le Premier secrétaire a mis en exergue les échos positifs provenant des milieux des observateurs internationaux qui ont suivi toutes les étapes du processus électoral mais aussi les appréciations administratives de l’opinion publique internationale et des nouveaux gouvernements et instances régionales et internationales. A cet effet, il a salué l’ensemble du peuple marocain pour sa mobilisation qui a permis l’émergence d’un nouveau paysage partisan à même de créer le changement nécessaire, dicté par la conjoncture actuelle et recherché par l’orientation nationale vers la réalisation du décollage du développement global. Le premier responsable du parti a tenu, là-dessus, à louer les efforts déployés par tous les militants à travers l’ensemble du territoire national, contribuant fortement à la concrétisation de cet acquis national et endiguer la tendance baissière du rayonnement du parti ayant marqué le début des années 2000. Il a également salué tous les candidates et candidats pour les sacrifices qu’ils ont consentis tous azimuts avec l’appui des militants et sympathisants. Il n’a pas manqué, en outre, d’exprimer sa gratitude envers tous les cadres du parti qui ont supervisé la campagne électorale sur la base du programme électoral, du suivi médiatique, communicatif, juridique et logistique. Lachguar a ainsi estimé que cette mobilisation collective a généré une véritable renaissance de l’Union socialiste des forces populaires concrétisée par la progression réalisée quant aux scores matérialisés par les urnes. Notre parti, a-t-il souligné, a réalisé une grande performance en progressant en matière de nombre de sièges remportés de 70% en passant de 20 sièges lors des échéances de 2016 avec une sixième position à 34 sièges lors de ces échéances se positionnant à la 4ème place. Et d’ajouter que cette renaissance a requis une interaction positive tant parmi les milieux de l’opinion publique nationale et internationale qu’au sein des formations politiques amies et des forces socialistes à travers le monde. Les nouvelles missions auxquelles aspire l’USFP au titre de la prochaine étape, rappelle le Premier secrétaire, sont étroitement liées au principe de base qui a prévalu tout au long du processus historique et militant du parti, en l’occurrence œuvrer pour l’intérêt général et la fidélité à la nation en tout temps. Il suffit de rappeler, a-t-il souligné, que notre formation demeure une source suggestive pour le bien du pays, adhérant à la concrétisation des orientations Royales relatives aux grands projets structurants et aux profondes réformes économiques et sociales. Le premier responsable du parti a estimé d’autre part qu’il devait s’adresser aux composantes du Bureau politique et du Conseil national du parti dans le contexte du tournant électoral et politique délicat qui devra hypothéquer l’avenir du pays durant les cinq années à venir qui seront cruciales quant à définir et instaurer les grands choix qui s’imposent. Cruciales également, elles seront pour l’avenir de notre parti, a-t-il ajouté, dans son déploiement pour ressaisir l’intégralité des initiatives à l’horizon d’atteindre la primauté électorale. Nous nous devons d’être fortifiés par notre ambition, a-t-il précisé, une ambition réaliste au vu de l’histoire, du référentiel du parti, de ses capacités et sa force politique, force politique beaucoup plus importante que son poids électoral. Driss Lachguar s’est dit ensuite naturellement satisfait des résultats obtenus et de la réappropriation du rayonnement comparativement à ceux de 2007 et satisfait de notre riposte à l’envers des voix et écrits qui prédisaient la fin de l’USFP. « Mais en ma qualité de Premier secrétaire, a-t-il précisé, je considère que nous avons énormément de choses à réaliser et de nombreux défis à relever et que des parties outrées par nos performances vont tout faire pour nous combattre. C’est pourquoi nous affirmons solennellement que l’USFP continuera à être la première expression de la position moderniste, progressiste et démocratique ». Conscients des campagnes de dénigrement menées par des courants hostiles à notre parti visant à l’affaiblir, a-t-il ajouté, nous avons résisté et soutenu le poids politique de notre parti. La difficulté a résidé, quant à la direction du parti, dans les comparaisons incluant les grands leaders nationalistes bien que les contextes sont différents et que la pratique partisane et foncièrement différente, non seulement au Maroc mais à travers le monde entier, a-t-il confessé (…..) Le Premier secrétaire, en réponse à l’attente impatience des acteurs du parti quant à la participation ou non au gouvernement, a déclaré que la décision revient en tout état de cause au Conseil national et non au Premier secrétaire ni au Bureau politique, rappelant, au passage, que c’est le Conseil national qui avait décidé de se ranger dans l’opposition à l’issue des premières élections au lendemain de l’avènement de la nouvelle Constitution et c’est la même instance qui avait décidé de la participation au gouvernement actuel. Cela appelle à certains éclaircissements, a-t-il précisé. La devise adoptée ne s’inscrit pas dans le sensationnel et le marketing électoral comme de la part de la majorité des partis. Bien au contraire, l’USFP a toujours comblé les littératures politiques marocaines en y introduisant des acceptions et concepts tels que la stratégie du militantisme démocratique, le parti clandestin, les partis administratifs, l’alternance consensuelle, les foyers de résistance, la démarche démocratique, le nouveau venu, autant de concepts et d’autres désormais utilisés par tout le monde et qui ont même fait l’objet de thèses universitaires. Un tel parti ne peut ainsi se satisfaire que d’une devise électorale contournant tous les défis conjoncturels et schématisant son programme et sa vision du futur. En scandant : « Le Maroc d’abord », nous soutenons la nécessité de la recherche d’une formule qui requiert l’adhésion du plus grand bloc à la gestion de la prochaine étape, considérant que le nouveau modèle de développement devra souffrir des moindres tensions politiques et sociales, sachant pertinemment que ledit modèle a requis l’adhésion d’une partie de la majorité passée mais aussi de l’opposition qui ont déclaré l’adopter et même signifier se l’approprier. «Nous avons appelé à une nouvelle alternance et cela a révélé que c’était la préoccupation majeure de la plus grande masse des citoyens et électeurs, car après dix années de gestion des affaires gouvernementales par un parti se prévalant de l’idéologie de l’Islam politique, la situation sociale, politique et économique de même que la conjoncture régionale et internationale exigent un changement urgent pour éviter de se retrouver dans une situation de rétention extrême ». Et d’affirmer que le parti a fortement tenu à ce que cette alternance ne pouvait avoir lieu que par le biais des urnes afin de lui conférer une plus grande légitimité électorale mais aussi constitutionnelle. « Il convient de rappeler, a développé le Premier ministre, les dispositions de la première alternance consensuelle que nous avons conduite avec sagesse et endurance mus par le sens de la responsabilité du fait que l’alternance s’appuyait sur le consensus et manquait de fondements constitutionnels, ce qui ne favorisait point l’action de l’exécutif comme c’est le cas aujourd’hui. Ainsi, nous considérons que la défaillance du parti majoritaire quant à ses contrats et engagements n’avait aucune justification, de même que les forces appelées à la représentation gouvernementale ne pourront justifier aucune défaillance car la reddition populaire des comptes sera plus virulente du fait des attentes miroitées par ces élections ». Nous mettons à l’avant la démocratie sociale et en parcourant les discours de Sa Majesté le Roi au cours des deux dernières années, particulièrement durant la période de la pandémie et l’adoption du nouveau modèle économique et des programmes des quatre premiers partis, nous concluons que tout cela converge vers la primauté sociale sans pour autant se défaire de la démocratie. La conception de la démocratie sociale de notre parti, précise Driss Lachguar, provient certes des fondements de la pensée développée chez les partis socialistes démocratiques, mais les trois autres partis se référant essentiellement au volet social, les possibilités de consensus s’avèrent nombreuses et très convergentes. Cela nous conduit à un premier constat : les citoyens ont voté pour le choix démocratique et social. Cela signifie que l’USFP, de par ses voix, son référentiel, son programme, sa force politique, ses relations et ses alliances passées et présentes, devra constituer une partie intégrante du pouvoir exécutif de la période en perspective. « Ne subsiste qu’un seul dilemme, poursuit-il, c’est que les affaires ne sont pas tributaires des issues de l’opération électorale mais de l’existence d’une offre claire et définitive, détaillée par le chef du gouvernement désigné auquel nous renouvelons nos félicitations pour la confiance Royale ». « C’est cette offre qui déterminera notre position définitive ». Le premier responsable de l’USFP a estimé en outre que les résultats des élections étayent le positionnement du parti en tant que partie intégrante de l’équipe gouvernementale en vue d’intégrer la nouvelle étape de la mise en œuvre du nouveau modèle économique mais il n’en demeure pas moins que c’est un parti démocratique qui respecte la disposition démocratique dans son esprit et sa forme. Sur le plan de la forme, a-t-il précisé, notre présence dépend de l’appréciation du chef du gouvernement que nous respectons. Si celle-ci est autre, nous nous placerons dans l’opposition tout en évitant les formules mystificatrices telles que le soutien critique, formule qui s’est transformée chez certaines parties en une opposition sauvage qui était sur le point de provoquer une fissure sociétale du fait de leur opposition à l’encontre du plan national de l’intégration de la femme dans le développement, évitée grâce à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi et la vigilance des forces démocratiques. Et de conclure : « L’issue des élections conduit à la constitution d’une majorité et d’une opposition. Il n’y a pas de zone intermédiaire. La majorité signifie que nous prenions part à la gestion avec tout ce que cela nécessite comme dévouement, intégrité et valorisation de l’action du gouvernement mais aussi cohésion et responsabilité collective. Quant à l’opposition, son rôle, c’est d’accompagner la période à travers la voie de contrôle de la reddition des comptes, de la critique et du redressement ». «En conclusion, la force de l’USFP réside dans le fait que c’est un parti qui ne craint pas la participation au gouvernement ni à l’opposition. En contribuant à la gestion, c’est en ligne de compte de son attachement à ses alliés mais si les choses connaissent d’autres retournements, notre devise restera toujours : Le Maroc d’abord ». 


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