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En effet, ce problème se pose avec acuité et en des termes graves car, selon eux, c’est toute la richesse halieutique des eaux territoriales marocaines de la mer Méditerranée qui est menacée. Notamment celle de la zone allant du sud de Cap Spartel jusqu’à Oued Khmiss (Tanger).
« La région subit une attaque sans précédent. L’évolution du nombre de débarquements utilisant la technique de la pêche à l’aide de lumières artificielles est inquiétante voire alarmante. Ce sont des centaines d’unités de pêche, qui opèrent à partir de huit ports de la région», a précisé Noureddine, professionnel de la pêche artisanale à Tanger.
Les grévistes estiment que l’utilisation de ce genre de techniques, notamment les rayons laser, porte préjudice aux richesses halieutiques de la région et menace certaines espèces de disparition. « Les rayons laser balaient le fond de la mer et atteignent directement leur cible. D’où leur dangerosité puisqu’ils visent également les œufs de poissons et du coup, ils anéantissent toute chance de reproduction», regrette Mohammed Benhssine, professionnel à oued Laou. La dangerosité de cette technique provient également, ajoute-t-il, des effets néfastes des ondes de radars provenant de ces braques à l’arrêt pendant de longues heures au-dessus des bancs d’œufs de poissons. En conséquence, les poissons sont déjà largement surexploités et les stocks disponibles sont en baisse.
Pire, les espèces capturées ont une croissance relativement lente et ne se reproduisent qu’après plusieurs années.
Cependant, le ras-le-bol des professionnels du secteur ne date pas d’aujourd’hui. Il remonte à 2003. Pourtant, rien n’a été fait malgré les nombreuses plaintes qui ont été adressées au ministère de tutelle et les nombreux conflits déclenchés entre les pêcheurs eux-mêmes à cause de ce sujet.
Et que fait le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime ? Rien, il se contente de multiplier des réunions avec les professionnels du secteur sans grand résultat, note Noureddine, ajoutant que le département de tutelle manque de volonté et de courage pour prendre ce problème à bras-le-corps.
A ce propos, il estime que le décret n° 2-59-0075 du 16 Moharram 1382 (19 juin 1962) relatif à l'exercice de la pêche à la lumière artificielle (pêche au feu) dans les eaux territoriales du Maroc en mer Méditerranée est dépassé et qu’il faut l’actualiser.
Ainsi, il stipule que la pêche à la lumière artificielle peut être pratiquée durant toute l'année, de 21H00 à 4H00 l’été et 20H00 à 5H00 l’hiver, par équipes composées d'un nombre indéterminé de bateaux et de barques munies de lampes électriques dont le nombre ne peut être supérieur à trois et l’intensité à 27.000 bougies ; lesquelles ne doivent être allumées que sur les lieux de pêche et ne peuvent avoir une portée supérieure à soixante mètres, au maximum, à partir de l'embarcation qui mène le filet.
Ce décret a occulté le fait que les méthodes de pêche se sont largement améliorées et que les bateaux de pêche sont devenus aujourd'hui des engins sophistiqués dotés d’appareillages mécaniques et électroniques de plus en plus pointus pour la pêche et le repérage des bancs de poissons.
Pourtant, le problème des pêcheurs de Larache n’est que la partie visible de l’iceberg. Les massacres écologiques commis le long des côtes littorales en disent long sur la menace qui les guette. Il suffit de se promener en bord de mer lorsque la marée est basse pour s’en rendre compte. De nombreuses personnes utilisent de l’eau de javel pour obliger le poulpe à sortir de sa cachette sous l’effet nocif de ce produit. D’autres versent de l’acide pour faire sortir les vers marins utilisés comme appât. Idem pour ces femmes qui arrachent les anémones marines, ou pour celles qui ramassent le concombre marin et d’autres qui s’attaquent aux oursins. La liste est longue. Tellement longue que seuls les spécialistes en écologie marine sont habilités à en juger de la gravité du phénomène.