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Ce primate, âgé de 37 millions d'années et baptisé Ganlea megacanina, possède une aptitude aujourd'hui observée chez les singes modernes, et non chez les lémuriens : il ouvre et mange des graines d'une manière spécifique, au moyen de sa canine démesurée, comme certains singes actuels d'Amérique du Sud, résume, dans un communiqué, le Centre national (français) de la recherche scientifique (CNRS)
Cette faculté a justifié, entre autres, son rattachement à la famille des primates anthropoïdes (singes, grands singes et hommes), selon ces travaux publiés récemment dans la revue Proceedings of the Royal Society.
Les prosimiens, représentants de l'autre grande lignée de primates dont font partie les lémuriens, sont considérés comme les plus primitifs. Jusqu'à présent, les scientifiques supposaient que les primates anthropoïdes étaient originaires d'Afrique.
"Ganlea megacanina prouve que les premiers anthropoïdes sont originaires d'Asie plutôt que d'Afrique", estiment Laurent Marivaux (CNRS) et Jean-Jacques Jaeger (Université de Poitiers) qui ont participé à cette découverte.
Les chercheurs avaient mis au jour, dès novembre 2005, au cœur de la Birmanie, plusieurs fossiles datés de 37 millions d'années, avant de découvrir, en novembre dernier, le fragment de mâchoire qui a relancé le débat sur les origines de l'homme.
Ganlea et ses plus proches parents appartiennent à une famille éteinte de primates anthropoïdes d'Asie : les Amphipithecidae.
Ces primates anthropoïdes asiatiques d'Asie diffèrent radicalement des primates tels que Ida, le squelette complet de primate fossile découvert récemment en Allemagne. "Celui-ci est plus proche des lémuriens modernes que des primates anthropoïdes. Il n'a pas développé les caractéristiques nécessaires pour devenir un mangeur de graines très spécialisé", souligne Laurent Marivaux.