-
Deuxième visite de l’Académie "Soccer Lionceaux" de Montréal au Maroc
-
Le Maroc, une superpuissance émergente du football mondial
-
Le WAC force le nul à Zemamra
-
Karting : Le Maroc deuxième de la MENA Nations Cup au Qatar
-
Franc succès de la quatrième édition des jeux nationaux des Appelés du 39ème Contingent du Service Militaire
Les klaxons se sont mis à hurler, au diapason des foules qui s'étaient rassemblées un peu partout pour regarder ce match crispant, achevé au bout du suspense par la séance des tirs au but face à l'Allemagne.
Dans un bar en plein air sur la plage de Copacabana, hommes, femmes et enfants ont bondi de leurs sièges pour s'embrasser et, puisque c'est bien au Brésil que la scène se passait, danser la samba entre les tables.
"Les champions sont de retour, les champions sont de retour", chantait la foule, rapporte l’AFP. Comme un exorcisme jubilatoire, après la punition (7-1) infligée à la Seleçao par les Allemands en demi-finale du Mondial brésilien, il y a deux ans.
Le pays a passé deux semaines à faire la "une" des journaux, la première page des sites Internet et l'ouverture des journaux TV avec des Jeux qui l'ont, au moins provisoirement, décomplexé.
Mais d'un coup, plus rien n'a semblé compter que ce match de foot au Maracana, qui n'avait pourtant pas besoin d'une légende de plus.
"Le Brésil aurait pu gagner des médailles dans tout et n'importe quoi, mais sans le foot, cela n'aurait eu aucune importance", résumait Leila Lopes da Silva, 70 ans, elle-même en pleine samba.
"Le volley-ball, le judo, c'est très bien, ajoutait-elle. Mais le foot était ce dont nous avions besoin."
"La sélection olympique de #futebol conquiert une médaille d'or inédite dans un moment historique pour le pays. C'est l'heure de nous redresser avec la grandeur de notre Brésil", a twitté le président par intérim Michel Temer, très impopulaire dans le pays.
Un chef de l'Etat qui pourrait avoir besoin de capitaliser un peu sur ce bonheur fugace, lui qui a des chances d'être confirmé à son poste dans les prochains jours, si la procédure de destitution de la présidente élue Dilma Roussef allait à son terme.
Car, ce titre olympique, même détenu par des joueurs de moins de 23 ans avec seulement trois cadres de l'équipe A, agit comme un antidote de la crise politique et de la récession économique qui frappent le pays.
La punition infligée en 2014 par la "Mannschaft" avait été vécue comme le signe avant-coureur d'une plongée dans la crise. A l'inverse, cette victoire, venue d'une équipe longtemps tétanisée par l'enjeu en début de tournoi, peut tirer un peu le pays vers le haut.
"Je ne la vois pas comme une revanche du 7-1, je ressens juste que nous étions meilleurs et que nous la méritions", déclarait Lucia Shad, 60 ans, toute de jaune et vert vêtue.
"On a vu des Brésiliens pleins de confiance. Le Brésil a montré sa force. Les Jeux ont été un succès, alors que personne, pas même nous, ne s'y attendait", ajoutait-elle.
Tafarel Souza da Silva, 27 ans, semblait plus pessimiste, peut-être à cause de son âge. "Cette victoire ne changera rien. Nous avons besoin de plus que ça. Nous avons besoin d'un gouvernement et d'une politique décente", disait-il en faisant une pause entre deux danses, avant d'ajouter: "Ce soir, nous avons toute cette émotion, mais demain, ce sera fini".
Mais au moins, le Brésil pouvait rêver un peu. Et il est des temps où ce n'est pas rien. Les voilà couverts de gloire avec le sport qui compte le plus, dans le stade qu'ils aiment le plus. Cette nuit-là, assurément, était brésilienne.
Quand la caméra de la télévision a montré un plan de la superstar jamaïcaine Usain Bolt dans le Maracana, un fan a crié : "Il est devenu Brésilien !".
Dans la moiteur de Rio, on ne pouvait trouver plus joli compliment.