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Le Premier ministre Kamal al-Ganzouri a annoncé ces mesures au cours d'une session houleuse à l'Assemblée, alors que des fans de football se rassemblaient au Caire pour marcher sur le ministère de l'Intérieur.
Il a également confirmé la mise à l'écart des principaux responsables des services de sécurité de Port-Saïd, après que de nombreux témoignages ont mis en cause l'inertie des forces de l'ordre et les failles dans le dispositif de sécurité lors de ce match.Le président de l'Assemblée, Saad al-Katatni, issu du mouvement des Frères musulmans, première force politique du pays, a estimé que "la révolution égyptienne est face à un grand danger".
"Le massacre de Port-Saïd est dû à une négligence énorme des services de sécurité", a-t-il ajouté, sans toutefois aller jusqu'à demander la chute du gouvernement. Des députés ont en revanche pris la parole pour demander le "limogeage" du cabinet Ganzouri, ou affirmer que le haut conseil militaire à la tête du pays portait "l'entière responsabilité" de ces événements.
Certains ont fait une comparaison avec la "bataille des chameaux", un des épisodes les plus violents de la révolte il y a exactement un an au Caire, lors duquel des partisans du président Hosni Moubarak montés sur des chameaux et des chevaux avaient attaqué des manifestants. Le pouvoir militaire doit "rendre des comptes", a lancé le député du Bloc égyptien (libéral) Mohamed Abou Ahmed, en réclamant le départ des généraux. Les violences ont commencé mercredi soir après le coup de sifflet final du match au cours duquel Al-Masry, un club de Port-Saïd, a fait subir à Al-Ahly, une équipe du Caire, sa première défaite (3-1) de la saison. Des centaines de supporteurs d'Al-Masry ont alors envahi le terrain et ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles contre ceux d'al-Ahly. Soixante-quatorze personnes ont été tuées et des centaines blessées, un bilan qui fait de ce match l'un des plus meurtriers de l'histoire du football. Des centaines de supporteurs du très populaire club cairote se sont rassemblés jeudi devant son siège, avec l'intention de se rendre sur la place Tahrir, haut-lieu du soulèvement anti-Moubarak, et de marcher sur le ministère de l'Intérieur, situé à proximité. Par ailleurs, selon un photographe de l'AFP, environ 2.000 personnes se sont réunies dans le quartier de Mohandessine, au Caire, pour protester contre les violences en agitant des drapeaux égyptiens et des bannières d'Al-Ahly. Jeudi, le calme régnait à Port-Saïd, ville située à l'entrée nord du canal de Suez. La télévision d'Etat avait annoncé dans la nuit le déploiement de l'armée pour "éviter de nouveaux affrontements" entre supporteurs. Des correspondants de l'AFP n'ont noté aucune présence des forces armées jeudi dans la ville, mais des soldats étaient visibles à l'extérieur. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte, a décrété un deuil national de trois jours et a tenu jeudi une réunion d'urgence pour examiner "les mesures nécessaires" après ces évènements tragiques".
Le maréchal Hussein Tantaoui, le chef du CSFA, s'est voulu rassurant en affirmant dans la nuit que la situation sécuritaire en Egypte resterait "bonne" et que "ce genre de choses peut arriver n'importe où dans le monde". Mais ces déclarations du pouvoir n'ont pas empêché la colère de monter contre les dirigeants et nombreux sont ceux en Egypte à évoquer une "conspiration contre la révolution".
"C'est clairement un complot", soutient un habitant de Port-Saïd. "Les soldats ne font rien, laissent les gens passer, la fouille (avant le match) n'est pas faite correctement. C'est clair que c'était préparé d'avance", accuse de son côté un jeune, Mohammed.
Les "Ultras" d'Al-Ahli, groupe de supporteurs parmi les plus fervents et les plus organisés, ont participé à la révolte de janvier-février 2011 et ont continué par la suite à prendre part à des manifestations hostiles à l'armée et la police, ce qui alimente sur les réseaux sociaux les soupçons d'une "vengeance" à leur encontre.
Les Frères musulmans ont accusé dès mercredi les partisans du président déchu Hosni Moubarak d'être responsables des violences. Depuis la chute de Hosni Moubarak il y a bientôt un an, l'Egypte a connu des troubles sporadiques et parfois meurtriers, associés à une hausse de l'insécurité liée notamment à un désengagement de la police.