La Journée nationale de la sécurité routière célébrée en grande pompe à Marrakech : Mettre un frein aux accidents de la circulation

La Journée nationale de la sécurité routière, événement prévu le 18 février de chaque année, a été célébrée jeudi et vendredi en grande pompe à Marrakech et Chichaoua. A l'ordre du jour figurait une série d'activités destinées en premier lieu à sensibiliser le grand public sur l'importance de la sécurité routière, les dangers des accidents de la route, leurs impacts à la fois économiques et sociaux combien lourds, et sur la nécessité pour les usagers de la route d'adopter un comportement citoyen et responsable basé sur le respect de la vie.
Autre événement phare de cette journée étant le lancement du plan de communication du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) autour du nouveau code de la route, tel qu'adopté le 14 janvier par les deux Chambres du Parlement, avec le 1er octobre prochain comme date d'entrée en vigueur.
Un plan de communication qui, selon le secrétaire permanent du CNPAC, est basé sur une méthodologie favorisant le concept de proximité, tout en se fixant un triple objectif, à savoir : l'amélioration des comportements et l'éducation des usagers de la route, la clarification des dispositions de ce Code et la mise en valeur de son rôle positif.
Dans une allocution de circonstance, le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, a tenu à rappeler qu'après un débat démocratique de cinq années, parfois douloureux mais toujours utile, avec toutes les composantes de la société, le gouvernement a fait aboutir son nouveau Code de la route adopté tout récemment.
« Il y a évidemment un besoin urgent d'en communiquer le fond à l'opinion publique, notamment en termes de droits et devoirs définis pour chacun. C'est dans ce sens que cette semaine et à l'occasion de la Journée nationale de la sécurité routière, nous dévoilons le plan de communication d'accompagnement de la mise en œuvre du Code», a dit  en substance M. Ghellab.
Ce plan d'action a pour objectif prioritaire d'apporter les éclaircissements et clarifications utiles aux différentes dispositions juridiques du nouveau Code, d'en vulgariser le contenu, et de le rendre plus accessible à tous les citoyens pour les amener volontairement à le respecter, à adopter les bons gestes derrière le volant et sur route et à renier tout comportement, en infraction avec la loi et/ou de nature à créer un danger sur route pour soi ou pour les autres.

   Un bilan
statistique inquiétant

Le bilan statistique provisoire des accidents et victimes de l'année 2009 en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années 2004-2008, fait ressortir une augmentation inquiétante aussi bien du nombre d'accidents que des tués, soit des hausses respectives de 18,67 % et de 6,45 %. Le nombre total des accidents en 2009 a été estimé à 69348, celui des tués à 3946, alors que le nombre des blessés graves s'est établi à 12164 contre 90974 pour les blessés légers.
Deux périodes caractérisent la série d'accidents de l'année 2009, la première concerne la période janvier-mai 2009 qui est dominée par une tendance à la baisse au cours de laquelle des variations de faible ampleur ont été enregistrées fluctuant entre -2,06 % durant le mois de mars et +0,84 % pour le mois d'avril. La deuxième période allant de juin à décembre 2009, est dominée par une tendance à la hausse : des augmentations importantes variant entre 1,34 % (décembre) et 17,67 % (novembre).
Il importe de signaler que le nombre le plus élevé d'accidents de la circulation a été enregistré au mois de juillet avec 6812 accidents, soit 1033 accidents de plus par rapport à la moyenne mensuelle de l'année.
Afin d'éradiquer ce fléau, le gouvernement  a mis en œuvre depuis l'année 2004  une stratégie nationale de sécurité routière "concrète et réaliste" visant "une réduction continue des tués et des blessés graves" des accidents de la route, a rappelé M. Ghellab, relevant que cette stratégie est déclinée en plans d'actions triennaux opérationnels et accompagnés d'une stratégie de communication cohérente et surtout permanente en rupture totale avec l'esprit de campagnes conjoncturelles et saisonnières qui prévalaient dans le passé.
Et de poursuivre que cette stratégie nationale est multidimensionnelle et que "la dimension la plus difficile et la plus importante est celle liée au législatif, au réglementaire et au contrôle/sanction".
Autre point évoqué par M. Ghellab lors de cette rencontre concerne le nouveau Code de la route qui vise avant tout à garantir le droit des individus et de la communauté à la vie et à la sécurité des déplacements et surtout d'ancrer les valeurs de civisme, de citoyenneté, de cohabitation et de paix sociale.
Ce cadre juridique de référence a pour finalité aussi la réforme et la modernisation des dispositions réglementaires pour lutter contre le fléau des accidents de la circulation.
 
Une stratégie
 mise en œuvre depuis 2004

Il s'agit, selon les propos du ministre, d'une loi résolument tournée vers l'avenir et intégrant les nouveautés et les progrès liés à la mobilité et à la circulation en termes de technologie, d'éducation et de coercition. Néanmoins, estime M. Ghellab, le succès de ce code demeure tributaire de l'implication effective de l'ensemble des intervenants, car il s'agit d'œuvrer de concert pour la préservation de la vie des citoyens lors de l'usage de la voie publique.
Pour rappel, le nouveau Code de la route se décline en plusieurs dispositions à savoir : le permis de conduire à points, les amendes transactionnelles et forfaitaires (ATF), la mise à niveau du contrôle routier, la prévention de la corruption et droits des citoyens, l'alcool au volant, les responsabilités et peines privatives de liberté en cas d'accidents, la conduite professionnelle, la mise à niveau du contrôle technique des véhicules et la mise à niveau de l'enseignement de la conduite.

  Une mission éducative
et de sensibilisation

Afin de joindre l'utile à l'agréable, la cité ocre a abrité les 18 et 19 février la deuxième édition du Festival mondial du film de sécurité routière, un événement qui met en compétition les meilleures productions communicationnelles. Organisée par l'Association « Laser International », une ONG membre du Groupe des Nations unies pour la collaboration en matière de sécurité routière, cette édition a été rehaussée par la participation de 27 pays d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique.
Tout en s’inscrivant dans le prolongement de la conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, ce Festival  se donne pour ambition de faciliter la coopération internationale en matière de sécurité routière, de mettre en œuvre des programmes nationaux et locaux de communication, d'éducation et de formation et de démontrer que la communication liée à l'éducation, la science et la culture constitue une approche stratégique à même d'obtenir des résultats positifs à moyen et long termes et partant de parvenir à une sécurité durable.
Ce Festival vise aussi à permettre l'établissement d'un meilleur échange des expériences et pratiques en matière de sécurité routière et le développement de programmes de sécurité routière, particulièrement dans les pays émergents.
Le jury de cette édition a été présidé par l'Italienne Luciana Iorio, présidente du Groupe sécurité routière aux Nations unies.
Pour M. Ghellab, cet événement inédit tire son importance des valeurs qu'il tente de véhiculer et des objectifs nobles pour lesquels il a été conçu et qui portent sur l'encouragement d'un partage d'expériences ainsi que sur la collaboration en la matière.
Le ministre a, en outre, salué l'initiative de la Fondation "Laser International" visant la création d'un Centre multimédia pour la sécurité routière et qui ambitionne de permettre la constitution, la sauvegarde et le partage d'un patrimoine mondial de films de sécurité routière.
Robert Trottein, président de la Fondation "Laser International", s'est félicité, pour sa part, de la politique cohérente et volontariste menée par le Maroc en matière de prévention et de sécurité routière, une politique qui, a-t-il dit, pourrait servir d'exemple à nombre de pays.
La participation du Maroc à la 1ère édition de ce Festival, tenue les 13 et 14 octobre 2008 à Paris en marge de la Journée européenne de la sécurité routière, a été ponctuée par l'octroi du Grand Prix au CNPAC pour le film de sensibilisation "Les cagoules" et du Prix spécial du jury décerné au Royaume pour le reportage TV "Les enfants victimes d'accidents de la circulation".

Le bilan de la semaine

Dix huit personnes ont trouvé la mort et 1.065 ont été blessées, dont 56 grièvement, dans 835 accidents de la circulation survenus du 08 au 14 février dans le périmètre urbain.
9.443 amendes totalisant 2.102.300,00 de dhs ont été recouvrées. 6.085 véhicules astreints au dépôt en fourrière municipale et du retrait de 2.375 permis de conduire.

Arrestation d’un chauffard

Les éléments de la police judiciaire de Taza ont arrêté et présenté dernièrement à la justice une personne recherchée pour son implication dans un accident de la circulation mortel survenu en 2008 et suivi du délit de fuite. L'auteur de l'accident, circulant à bord d'une moto de grand cylindre, avait fauché au Bd Youssef Ibn Tachafine, à Hay El Qods à Taza un vieillard qui avait succombé à ses blessures au moment de son transport à l'hôpital.

Un écolier renversé par un camion

Un enfant de onze ans a trouvé la mort, suite à un accident de la circulation survenu, jeudi en début de soirée à la sortie d'Errachidia, sur la route menant à Meknès.
De retour chez lui, l'écolier à vélo a été renversé par un camion poids lourd, déséquilibré à cause des intempéries qui frappent la province tout au long de la journée du jeudi.