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Le contraste est saisissant entre l'ouverture à tous vents des "petites" équipes du groupe B (Burkina Faso, Soudan, Angola) et le mur du silence qu'a dressé autour d'elle la Côte d'Ivoire.
Aucune conférence de presse hormis celles prévues la veille des matches par la Confédération africaine de football (CAF), un hôtel situé à plusieurs kilomètres du centre-ville, des entraînements effectués la plupart du temps à huis clos et un déploiement de forces de l'ordre impressionnant pour chacun de ses déplacements: la bande à Drogba a pris le parti de se calfeutrer au maximum et de rester dans sa bulle avant son entrée en lice dans le tournoi.
La Côte d'Ivoire et ses stars mondiales (Drogba, Yaya et Kolo Touré, Salomon Kalou, Gervinho) se savent tellement attendues que le mot d'ordre, décrété par le nouveau président de la Fédération Augustin Sidi Diallo, est simple: concentration et silence. Au risque de se couper du monde.
Seuls quelques journalistes français ont eu la possibilité d'approcher le sélectionneur François Zahoui, arrivé en remplacement du Suédois Sven-Goran Eriksson en août 2010 et conscient de la lourde responsabilité qui pèse sur ses épaules après les échecs répétés des dernières éditions (finale en 2006, demi-finale en 2008 et quart de finale en 2010).
"Cette génération a besoin d'apporter quelque chose au pays, déclare l'ancien international ivoirien. Tous les Ivoiriens attendent cette coupe mais les joueurs aussi. Je sais l'importance d'une Coupe d'Afrique et ce que ça apporte comme joie aux gens. On a un statut important."
"Du bonheur aux gens"
Zahoui reconnaît l'existence de "tensions" et des "situations d'instabilité" qui ont miné par le passé les performances de la sélection et peuvent expliquer ce souci de vivre caché. Il se félicite d'ailleurs d'avoir instauré une nouvelle "discipline" et d'avoir "ratissé large" pour constituer son groupe, histoire d'"unir les talents" et d'en finir avec les clans.
Alors que le pays est divisé après les tensions post-électorales qui ont fait environ 3000 morts entre novembre 2010 et avril 2011, une victoire finale de la Côte d'Ivoire dépasserait largement le strict cadre sportif, ce qui peut expliquer la paranoïa ambiante.
"Pour nous, c'est important d'apporter de la joie aux gens, le football en Afrique est déterminant dans la cohésion sociale et, principalement en Côte d'Ivoire, on a plus que besoin de donner du bonheur aux gens, reconnaît ainsi François Zahoui. Ce sera une goutte d'eau dans un océan mais on veut apporter cette goutte." La pression qui pèse sur cette génération exceptionnelle, toujours sans trophée majeur, n'est pas faite pour amener de la sérénité autour de la sélection ivoirienne. Drogba, l'"étoile de cette équipe", dixit Zahoui, et ses principaux acolytes ont pour le moment adopté une attitude fuyante, casques audio sur les oreilles, à mille lieues de la décontraction affichée par les autres équipes et qui est la marque de fabrique de la CAN.