-
Driss Lachguar reçoit les dirigeants des partis de Palestine, du Koweït et de Libye
-
La portée stratégique de la régionalisation avancée exige une implication accrue de tous les acteurs dans le processus de concertation et de dialogue constructif
-
La Chambre des représentants et le Haut Conseil d'Etat libyens s'accordent sur la phase préliminaire des échéances électorales
-
Crise libyenne : Nasser Bourita souligne la nécessité impérieuse de s'imprégner de l'"esprit de Skhirat"
-
Libération de quatre ressortissants français retenus à Ouagadougou depuis décembre 2023 suite à la médiation de SM le Roi
Alors que l’opération peine à commencer –ce lundi matin, il n’y avait pas foule pour le dépôt des candidatures dans le cadre de l’élection des membres des conseils de communes et d’arrondissements- ici et là, les partis politiques ont bien du mal à boucler leurs listes. « Même en milieu rural, dont le scrutin est uninominal, des formations politiques ont eu toutes les peines du monde à trouver des candidats. Ce qui laisse à imaginer le pire en ce qui concerne le taux de participation », commente un ancien député de gauche, implanté dans la région du Gharb.
Et justement, la grande inconnue réside dans le taux de participation à ce scrutin que nombre de politiques présentent volontiers comme des élections certes locales mais à l’enjeu national. Il y a quelques semaines, Transparency Maroc annonçait pourtant que la participation aux élections du 12 juin serait supérieure à celle des législatives de septembre 2007. Cette ONG marocaine qui n’en finit pas de se battre pour la transparence y compris (et surtout celle des élections) avait en effet pris en compte la révision des listes électorales avec leur lot de radiations et de nouvelles inscriptions.
« Mais est-ce bien suffisant ? » se demande sceptique ce cacique qui a survécu, depuis les années de plomb, à plusieurs campagnes électorales. « L’ambiance pré-électorale qui règne est loin de contribuer à la réconciliation des citoyens avec la chose politique. En lieu et place de débat sur les programmes, nous assistons à une véritable empoigne déclenchée parce que certains ne veulent pas moraliser la vie politique ! » s’exclame notre interlocuteur.
L’allusion est à peine voilée. Une crise politico-gouvernementale a été évitée sur le fil parce que le ministère de l’Intérieur et le secrétariat général du gouvernement ont essayé de rendre effectif l’article 5 de la loi sur les partis, et ce pour lutter contre la transhumance. Entre menaces de démissions des parlementaires du PAM et de retrait de la majorité gouvernementale du parti aux destinées duquel préside Mohamed Cheikh Biadillah, l’Exécutif a fini par faire machine arrière, comme nous l’annoncions dans nos éditions du samedi 16 mai.
Le scoop de la MAP
Ce même 16 mai, une dépêche de la très officielle agence Maghreb Arabe Presse rendait public un vrai scoop, un très étrange démenti du ministère de l’Intérieur : il n’y a pas de note adressée aux walis et gouverneurs sur les parlementaires ayant changé d’appartenance politique et la non acceptation de leurs candidatures aux communales. La reculade est patente malgré le vague avertissement des services de Chakib Benmoussa et selon lequel « le ministère oeuvrera en toute neutralité à faire respecter les lois en vigueur dans ce domaine, loin de toute exploitation politicienne ». « L’Intérieur entend faire respecter les lois sauf la loi sur les partis et l’article 5. Allez ensuite parler de moralisation de la vie politique et de mobilisation autour de programmes et d’idées ! Aujourd’hui les élections sont réduites à une seule question, celle du nomadisme politique et un gouvernement incapable de trancher pour mettre fin à ce fléau de la vie politique », s’indigne ce militant.
Abbas El Fassi, dont ce sont-là les premières élections du gouvernement qu’il dirige, est plus fragilisé que jamais. « Alors que l’USFP a ouvert un vrai débat sur les réformes politiques et constitutionnelles avec des propositions qui visent à renforcer la démocratie et les institutions, l’Istiqlal a préféré se mettre en retrait et ne pas joindre sa voix à celle de l’Union socialiste des forces populaires. Et maintenant voilà que l’Exécutif de Abbas El Fassi montre son incapacité à faire face à tous ceux qui ne veulent pas de la moralisation des élections », conclut un Ittihadi de la première heure.