L’exode rural booste l’urbanisation

Le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, vient de dévoiler mardi dernier à Rabat, les premiers résultats du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2014. Les taux et les chiffres sont si éloquents qu’ils en disent long sur une forme patente de l’exode rural doublé d’un reclassement de certaines localités rurales et d’une extension du périmètre urbain.
En clair, le taux d'urbanisation a franchi le cap des 60 % indique le HCP, précisant que ce taux est plus important dans les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra (93,4%), Eddakhla-Oued Eddahab (74,3%), Grand Casablanca-Settat (73,6 %) et Rabat-Salé-Kénitra (69,8 %), relèvent les premiers résultats du RGPH, faisant savoir que les plus faibles taux sont enregistrés dans les régions de Marrakech-Safi (42,9%) et Draâ-Tafilalet (34,3%).
La même source fait ressortir, dans ce sillage, un taux d'accroissement annuel moyen de la population de 1960 à 2014 en baisse avec 2,58% entre 1960 et 1971 contre seulement 1,25% pour la période 2004-2014. Et de signaler également que tandis que le taux d'accroissement de la population urbaine a atteint 2,1 % pour la période 2004-2014, celui de la population rurale a, de son côté, été de -0,01 %.
Et ce n’est pas tout. Les résultats du RGPH 2014 affichent, dans la foulée, que l’accès à la propriété continue d’augmenter au Maroc et que les logements spacieux ont le vent en poupe. En décodé, entre 2004 et 2014, l’on a relevé une augmentation des ménages urbains propriétaires de leur logement à 62,7 % au détriment des locataires (29,2 % à 27,3 %) et dans une moindre mesure des ménages logés gratuitement (8,7 % à 7,4 %) et des ménages occupant des logements de fonction (2,2 % à 1,8 %).
Aussi, la proportion des logements de 1 à 2 pièces a baissé entre 2004 et 2014 (41% à 36,5%), alors que celle d'au moins 3 pièces a progressé (59% à 63,5%).
L’accès des ménages marocains aux NTIC n’était pas en reste de l’enquête du RGPH 2014 dont les conclusions nous renseignent sur la part des ménages disposant d'au moins un téléphone portable qui a marqué une progression importante en passant de 66,6% en 2004 à 94,4% en 2014. Et d’expliquer que cette progression est encore plus concentrée en milieu rural où cette proportion est passée de 42,3% à 90,1%. De même, l’on précise que la part des ménages disposant d'une parabole a connu une forte augmentation passant de 33,8% à 83,7% (14% à 71,6% en milieu rural et 46,6% à 90,0% en milieu urbain).
L’on rapporte de même source également qu’en 2014, 25,4% des ménages possèdent un ordinateur (5,4% en milieu rural et 35,8% en milieu urbain), 19,4% ont accès à Internet (3,5% en milieu rural et 27,6% en milieu urbain), 92.7% possèdent un poste de télévision (85,9% en milieu rural et 96,2% en milieu urbain), 83.7% possèdent une antenne parabolique (71,6% en milieu rural et 90,0% en milieu urbain) et 53,3% possèdent un poste radio (49,0% en milieu rural et 55,5% en milieu urbain). S’agissant des moyens de transport, le HCP a noté que 18,4% des ménages possèdent une voiture (8,9% en milieu rural et 23,5% en milieu urbain) et 13,6% un motocycle (15,8% en milieu rural et 12,4% en milieu urbain).
Le bilan du RGPH 2014 est donc des plus révélateurs quant à une évolution qui, en plus d’être démographique, s’intéresse  également aux moyens technologiques et de bien-être qui sont devenus, en cette ère, incontournables.