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L’écrasante majorité des victimes, 90%, ont été tuées dans leur sommeil, surprises dans leur lit par la secousse de magnitude 8,8. 541 des morts vivaient dans la région côtière du Maule, qui a été touchée par le tsunami. En tout, 1,5 million de logements ont été endommagés, dont 500.000 ne sont probablement plus habitables. Les dégâts ont été évalués entre 15 et 30 milliards de dollars.
La présidente du Chili Michelle Bachelet a déclaré «l’état d’exception» dans le Maule et le Biobio, les deux régions les plus affectées, et a annoncé la distribution d’aide alimentaire aux sinistrés. Cet «état d’exception de catastrophe», synonyme de suspension de libertés constitutionnelles, restera en vigueur pendant trente jours et vise à «garantir l’ordre public et d’accélérer la distribution de l’aide», a assuré la chef de l’Etat.
La région de Concepcion, la ville la plus proche de l’épicentre à 500 km au sud de la capitale Santiago, a subi les dégâts les plus importants et est devenue le théâtre de scènes de pillages. La police a dû utiliser des canons à eau et des grenades lacrymogènes pour disperser quelque 150 personnes, dépourvues de nourriture qui avaient forcé les portes d’un supermarché pour y dérober eau, vivres et couches-culottes. De l’autre côté de la rivière Bío Bío, à San Pedro, une banque, et un magasin de vidéos ont été incendiés. La télévision chilienne a montré des groupes de jeunes s’enfuyant avec des appareils électroménagers sous le bras. Le maire de Concepcion a mis en garde contre une aggravation de la «tension sociale» dans sa ville, où des dizaines de maisons ont été détruites, de nombreuses voitures écrasées sous les décombres, des routes éventrées et des ponts détruits, tel le grand viaduc sur le fleuve Bio Bio. Les secouristes sont à pied d’œuvre pour extirper des décombres d’un immeuble de 15 étages, récemment terminé, une cinquantaine de survivants. Sept corps ont déjà été dégagés.
La vague géante déclenchée par le séisme a dévasté le village de San Juan Bautista, sur l’île Robinson Crusoé, faisant au moins cinq morts et 11 disparus, alors que sur le continent, le port de Talcahuano, non loin de Concepción, est inondé.
A Santiago, la secousse a duré deux minutes et a plongé la capitale dans l’obscurité et précipité dans les rues des milliers d’habitants. Plusieurs heures après, beaucoup refusaient de regagner leurs domiciles, effrayés par les 90 répliques ressenties depuis la catastrophe, dont une demi-douzaine d’une magnitude supérieure à 6. Des bretelles d’autoroutes se sont affaissées, des immeubles ont été lézardés ou déformés, un incendie a été signalé, mais aucun grand édifice ne s’est effondré. «L’infrastructure chilienne a résisté», a déclaré le ministre des Travaux publics Sergio Bitar. L’aéroport international de Santiago, dont les terminaux ont été endommagés, ne devrait pas rouvrir à un trafic normal avant 48 heures malgré l’atterrissage dimanche de plusieurs vols commerciaux «exceptionnels».
Michelle Bachelet a fait savoir que le Chili accepterait une partie de l’aide de la communauté internationale. Le pays a besoin d’hôpitaux de campagne, de ponts provisoires, d’équipements de traitement des eaux, d’équipes d’évaluation des dégâts, ainsi que de sauveteurs pour venir en aide aux équipes chiliennes qui travaillent sans relâche .
Le séisme a été plus violent que celui, de magnitude 7, qui a dévasté Haïti le 12 janvier, tuant au moins 222.000 personnes. Mais le Chili, l’un des pays les plus développés d’Amérique latine, est mieux préparé pour face à un séisme, avec notamment des normes de construction antisismique. Le pays est situé sur une zone de convergence de deux plaques tectoniques majeures. C’est au Chili qu’a eu lieu le plus puissant séisme jamais enregistré, à Valdivia le 22 mai 1960, de magnitude 9,5.