L’équipée maritime des activistes solidaires avec Gaza tourne à la tragédie : La classe politique condamne l’agression israélienne lâche et barbare

«Insoutenable», «inqualifiable», «absolument inadmissible»,   Les réactions recueillies, hier, par «Libé» auprès de la classe politique nationale, suite à l’agression israélienne contre un bateau de l’ONG internationale «Free Gaza», ont été extrêmement indignées. Une violente émotion est remontée à la gorge, au point que les mots ont pour une fois été incapables de restituer le degré de colère ressenti par nos politiques contre la sauvagerie avec laquelle des commandos israéliens ont attaqué, dans l’obscurité de la nuit, hier à 6H30, un bateau battant pavillon turc qui acheminait des aides humanitaires aux enfants affamés de Gaza. «On ne peut pas qualifier l’inqualifiable», réagit Mohamed Aujjar, membre dirigeant au Rassemblement national des indépendants (RNI) et ancien ministre des droits de l’Homme. «Après cet acte de barbarie, aucun gouvernement, aucun mécanisme des Nations unies, ne peut trouver de prétexte pour sombrer dans l’indifférence ou éviter de prendre position», s’indigne M. Aujjar, la voix émue. «Israël vient de montrer, encore une fois, son visage de colonisateur et de tyran militaire qui ne recule devant rien pour maintenir une population sous un embargo inhumain», se révolte-t-il, en exhortant «les autorités marocaines, la société civile, les partis politiques, à dire très haut l’indignation du Maroc» face à cette agression lourde en victimes et qui vient surtout jeter à la face du monde entier cette vraie vérité sur un régime israélien qui adore abhorrer la paix, mépriser le droit sacré à la vie, défier les dispositions les plus élémentaires du droit international. L’attaque contre des civils sans défense et dont le «délit», paraît-il, est de vouloir simplement porter secours à des Palestiniens assiégés, affamés, intimidés, humiliés, offre ici la preuve minable de ce que peut être la barbarie humaine en général, et la barbarie israélienne en particulier. Ahmed Zaïdi, chef du Groupe des députés USFP, parle ici de «défi à tous les principes et à toutes les valeurs» qu’ait pu capitaliser l’Humanité depuis la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. «On a beau chercher un pendant à l’arrogance israélienne à travers l’histoire de l’humanité, en vain. Surtout quand il s’agit d’une croisière humanitaire, dont les passagers pacifistes étaient déclarés et donc connus de tout le monde, et dont les cargaisons étaient tout aussi identifiées et dévoilées au grand jour, en l’occurrence des vivres pour une population qui subit depuis 2007 un embargo inique et unique en son genre». D’une cruauté sans faille à nul autre semblable. «A l’évidence, il n’y avait aucun prétexte à la descente de commandos israéliens surarmés à bord d’un bateau pacifiste, à plus forte raison à la tuerie orchestrée avec préméditation contre des passagers qui ne demandaient qu’à acheminer de l’aide à des êtres humains éprouvés par un siège injuste et criminel», explique le chef du Groupe socialiste à la Chambre des représentants. «Condamner ce genre d’actes n’est plus suffisant, pas plus d’ailleurs que les déclarations de solidarité avec les victimes devenues après tout désuètes et dépourvues de sens», enchaîne M. Zaïdi, déplorant cette inexplicable «impuissance arabe» à faire face à la guerre sans nom que les Robocops israéliens livrent à de pauvres civils sans défense. Evoquant l’agression israélienne sanguinaire contre les pacifistes pro-palestiniens, Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a parlé de «scandale sans nom». «C’est un acte barbare absolument inadmissible. S’attaquer à des civils, de surcroît désarmés, est un scandale sans nom», a commenté le ministre Naciri. «On ne peut que condamner cet acte avec la plus grande fermeté et la dernière énergie», a-t-il enchaîné, en exprimant «sa solidarité avec les victimes, leurs familles et avec la cause palestinienne».
Les victimes mortes suite à l’agression israélienne, au nombre de 16, sont, faut-il le préciser, des non-Palestiniens. Ils ont payé un lourd tribut à la machine de mort israélienne pour avoir simplement voulu manifester leur solidarité avec des Palestiniens meurtris par tant de décennies d’occupation et de tyrannie.