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Cette junte a, officieusement, exprimé sa colère en incitant certains médias propagandistes à s’attaquer au chef de l’Etat français et à minimiser les résultats de cette visite historique qui met fin à un froid diplomatique entre Rabat et Paris.
Le thème qui irrite, bien entendu, la junte militaire algérienne et les médias à sa solde est la position de la France à propos de la question du Sahara marocain.
Selon le quotidien El Watan, Emmanuel Macron «en remet une couche au Maroc, concernant le Sahara, au risque de sectionner définitivement le fil d’Ariane qui le retient encore à Alger », soulignant que la nouvelle position pourrait provoquer «une profonde crise» avec l’Algérie qui, paradoxalement, continue de prétendre qu’elle n’est qu’un «observateur inquiet» dans la question du Sahara.
Mardi dernier devant les élus des deux Chambres du Parlement, le Président français a réitéré que «le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», ajoutant que «cette position n’est hostile à personne». Emmanuel Macron a, en plus, annoncé que les opérateurs et entreprises français «accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements». «Et je le dis, ici aussi, avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales», a-t-il fait savoir.
Emmanuel Macron «a définitivement enterré tout espoir de réconciliation entre l’Algérie et la France, tant qu’il sera encore au pouvoir» a renchéri, mardi 29 octobre, Algérie patriotique, un site d’information appartenant au clan de Khaled Nezzar, l’un des protagonistes de la décennie noire de la guerre civile qui a coûté la vie à 200.000 personnes.
Un autre média à la solde de la junte, à savoir TSA (Tout sur l’Algérie), a fait savoir dans un article publié le 28 octobre que « la rupture à laquelle poussent les adeptes du rapprochement avec le Maroc n’est dans l’intérêt ni de l’Algérie ni de la France.
Le 5 octobre, le président Abdelmadjid Tebboune a exprimé très subtilement, en une seule phrase, son attachement à la relation algéro-française et son exaspération de l’animosité anti-algérienne d’une partie de la classe politique et des médias français ». Le média algérien fait allusion à une phrase qu’Abdelmajid Tebboune avait prononcée lors d'un entretien télévisé au début du mois d’octobre : "Je ne fais que garder le cheveu de Muawiya".
« Dans le contexte actuel de la relation bilatérale, l’expression est lourde de sens : elle signifie que l’Algérie ne cherche pas la rupture mais aussi que ce qui reste de la relation ne tient qu’à un cheveu », a commenté TSA.
La reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur son Sahara et l’accompagnement des opérateurs et entreprises français du développement des provinces du Sud à travers des investissements « sont perçus comme un affront (à Alger, NDLR). Certains médias y voient dans ce geste un «mépris» pour l’Algérie. Situation qui exacerbe ainsi le malaise entre les deux pays», a commenté Algérie 360 qui ne digère pas le succès de la visite de Macron au Maroc.
Et de préciser : «En choisissant son camp, Macron crée une dynamique qui risque d’accroître les tensions entre Paris et Alger, fragilisant davantage les liens entre les deux pays», avant d’ajouter : «A un moment où les relations algéro-françaises sont déjà dans une spirale descendante, cette démarche pourrait sonner le glas de toute tentative de rapprochement. Les conséquences de cette nouvelle posture de la France sont surveillées de près. Surtout, en ce qui concerne la réponse d’Alger et l’évolution de la situation au Sahara».
Pour sa part, le Matin d’Algérie a affirmé que la visite d’Emmanuel Macron à Rabat constitue «un véritable pied de nez pour Alger», d’autant que le Président français avait misé totalement, dès le début de son premier mandat, sur l’Algérie, mais il s’est rendu compte qu’il a affaire à une junte militaire algérienne qui instrumentalise la rente mémorielle pour faire chanter Paris.
Mourad Tabet