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Dans une lettre publiée lundi soir sur des sites internet du Hamas, Cheikh Hassan Youssef, incarcéré en Israël où il purge une peine de six ans, a annoncé «le reniement complet» de son fils Mosab Youssef. Le père a reconnu qu’il n’avait guère le choix après que son fils a «cessé de croire en Dieu...et collaboré avec nos ennemis».
Cheikh Hassan Youssef, qui fut à l’origine de la fondation du Hamas, a été une première fois «humilié» l’année dernière en apprenant la conversion de son fils au christianisme.
La semaine dernière, son fils aîné a révélé au quotidien Haaretz qu’il avait aidé les services secrets israéliens à déjouer des attaques palestiniennes et qu’il avait prêté main forte aux Israéliens pour traquer les chefs du Hamas...Parmi lesquels son propre père. Mosab Youssef a reconnu avoir été un espion israélien pendant une décennie avant de s’enfuir en Californie en 2007. Il s’apprête à publier sa biographie «Son of Hamas» («Fils du Hamas»). Il y dévoile qu’il était considéré comme un des plus grands atouts du Shin Beth, le service de renseignement intérieur israélien, et qu’il était surnommé «le Prince vert», en référence à la couleur du Hamas.
Par ailleurs, les médias israéliens critiquent de plus en plus ouvertement le Mossad, véritable «armée privée», qui ne rend de comptes qu’au Premier ministre.
La tempête médiatique déclenchée par l’assassinat, le mois dernier, d’un responsable du Hamas à Dubaï, opération qui n’a pas encore été revendiquée par les services secrets israéliens, n’a pas empêché les médias de s’interroger sur l’absence de contrôle sur cette centrale d’espionnage qu’est le Mossad.
Ce service est en effet le seul à dépendre exclusivement du chef du gouvernement. Le chef du Mossad n’a ne de compte à rendre qu’au Premier ministre. Ni le Parlement, ni les autres ministres, ni le Conseil de sécurité nationale n’ont leur mot à dire. Le chef du gouvernement n’est pas obligé de rendre compte à son cabinet ou à la Knesset lorsqu’il donne son feu vert à une opération, notamment pour les «traitements négatifs», terme en usage pour les éliminations. «Le Premier ministre peut, mais ce n’est pas une obligation, informer le ministre de la Défense», confirme Binyamin Ben Eliezer, lui-même ancien ministre de la Défense.
Le Premier ministre choisit également le chef du Mossad et peut éventuellement prolonger son mandat, comme cela a été le cas à deux reprises pour Meïr Dagan. Le danger, c’est, qu’en cas de «problèmes», les dégâts sont loin d’être limités au Mossad. Lorsque des agents israéliens se sont fait arrêter en Jordanie en 1996, après avoir tenté d’empoisonner en pleine rue Khaled Mechaal, le chef politique du Hamas, c’est tout l’accord de paix signé deux ans plus tôt entre Israël et le royaume hachémite qui a failli être remis en cause. Bref, le pays paie les conséquences des actes d’un organisme qui agit sans avoir à rendre des comptes.
Pour remédier à cette situation, des commentateurs estiment que les règlements qui régissent le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, devaient être appliqués au Mossad. La nomination et l’éventuel limogeage du chef du Shin Beth sont soumis au cabinet sur recommandation du Premier ministre. Le chef de ce service doit aussi présenter son bilan périodiquement à une sous-commission spéciale du Parlement, dont les délibérations sont secrètes. Pour le moment, le Mossad s’est refusé à se soumettre à un tel traitement en invoquant des risques de «fuites» pour ses agents et ses taupes. Jusqu’ici, cet argument l’a emporté.