-
Covid-19: Un rapport d'élus américains soutient la thèse de la fuite d'un laboratoire
-
Accord Hamas-Fatah sur la formation d'un comité pour administrer Gaza après la guerre
-
Appels à la désescalade face à l'offensive rebelle en Syrie
-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
Les funérailles des victimes ont eu lieu dans l’après-midi à Shah Hasan Khan, le village où a eu lieu l’attaque, et dans les environs, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police locale, restée discrète sur l’organisation de ces cérémonies, pour y éviter de nouveaux attentats.
L’attaque a été condamnée par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Union européenne, dont la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, a dénoncé un “nouvel exemple de la violence scandaleuse qui frappe le Pakistan”.
L’attentat n’avait pas été revendiqué samedi. Mais la police accuse les talibans, récemment chassés du village par une milice d’autodéfense constituée par les habitants.
Shah Hasan Khan se trouve dans le district de Bannu, au bord des zones tribales où l’armée combat les talibans alliés à Al-Qaïda, qui commettent en représailles de nombreuses attaques suicide.
Ces derniers sont considérés comme les principaux auteurs de la vague d’attentat qui a fait plus de 2.800 morts dans le pays depuis moins de deux ans et demi, et s’est accélérée depuis octobre, lorsque l’armée a lancé une offensive dans leur fief du Waziristan du Sud, voisin de Bannu.
Le kamikaze a fait exploser sa voiture, chargée de 300 kg d’explosifs selon la police, sur un terrain de volley-ball où se déroulait un tournoi entre villages organisé par le “comité de paix” local, un groupement de villageois anti-Talibans, qui se réunissait au même moment dans une mosquée voisine.
Ce comité avait soutenu l’armée lorsqu’elle est intervenue l’an dernier pour chasser les talibans de Bannu. Quelques mois plus tard, les responsables militaires avaient annoncé que le district était délivré des rebelles.
Mais les talibans étaient revenus, avant d’être à nouveau chassés récemment par les habitants.
Ces derniers continuaient samedi à fouiller les décombres de l’attentat, qui a fait s’effondrer une vingtaine de maisons où se trouvaient parfois des familles, créant un paysage de désolation, jonché de gravats et de restes de murs, dans un village isolé totalement démuni en matière médicale.
Nombre de villageois ont ainsi amenés des lits de chez eux pour y coucher les victimes. Selon un habitant du village, Riaz Ahmad, on voyait encore samedi sur le sol des lambeaux de chair et des flaques de sang séchées.
Dans la matinée, la police a annoncé un dernier bilan de 93 morts.
“Cinq autres personnes sont décédées pendant la nuit à l’hôpital public de Lakki Marwat”, la ville la plus proche, a déclaré à l’AFP Mohammad Ayoub Khan, chef de la police de Bannu, qui avait fait état de 88 morts la veille au soir.
Seules deux autres attaques suicide ont été plus meurtrières par le passé au Pakistan: celle du 18 octobre 2007 à Karachi (sud) lors du retour de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto (139 morts) et celle sur un marché bondé de Peshawar (nord-ouest) le 28 octobre dernier (au moins 118 morts).
Il s’agit surtout du second attentat meurtrier visant expressément des civils cette semaine, après celui qui a fait 43 morts dans une procession de chiites lundi à Karachi (sud), revendiqué par les talibans, semblant montrer que les rebelles, actuellement acculés par l’armée dans les zones tribales, hésitent de moins en moins à frapper au cœur de la population.