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Deux décennies après la chute du régime communiste et le retrait des statues de propagande, des étoiles rouges, des faucilles et marteaux, ces symboles ont été époussetés pour être exposés à Sofia dans le premier Musée de l'Art socialiste de Bulgarie.
"Il était grand temps de mettre cette époque à sa place -- dans un musée", a déclaré le ministre de la Culture, Vejdi Rachidov, lors de l'inauguration lundi.
Pour la plupart des visiteurs prenant des photos et achetant des souvenirs, les 60 peintures et 25 statuettes à l'intérieur, ainsi que les 77 sculptures monumentales dans le jardin du musée ne représentent qu'une illustration de propagande pure et dure, entretenue par le régime qui a perduré pendant 45 ans avant sa chute en 1989.
"Je me rappelle de ce Lénine du temps où il s'érigeait en centre-ville. Mais, sur son piédestal, il paraissait même plus grand, plus imposant", s'exclame un retraité de 79 ans, Metodi Stoïanov, devant la statue du père de l'Union soviétique.
A l'entrée du musée, les visiteurs peuvent voir une étoile pourpre en verre et acier qui avait dominé "la Maison du Parti communiste" dans le centre de Sofia et dont le retrait en 1990 a symbolisé la fin irréversible du régime.
La plupart des œuvres impressionnent par leurs dimensions -- sculptures grandeur nature du premier dirigeant communiste bulgare Gueorgui Dimitrov, des têtes gigantesques en bronze de Lénine, nombre de têtes et bustes plus petits du dernier dictateur bulgare, Todor Jivkov, resté 35 ans au pouvoir.
Par contre, le dictateur soviétique Staline, mort en 1953, n'est que modestement représenté par un buste dans la cafétéria du musée et sur une banderole vantant "l'aide inappréciable du camarade Staline et de l'URSS pour l'édification du socialisme".
"Les peintures sont dévalorisées par leurs dimensions. C'est déprimant... Mais tel était leur objectif", commente une interprète de 58 ans préférant rester anonyme, devant une peinture d'une grandeur exagérée d'un "partisan", membre de la résistance antifasciste.
D'autres œuvres provoquent des sourires par l'absurdité de leur sujet: un tableau montrant un moissonneur, faucille à la main, portant trois médailles sur sa chemise d'un blanc immaculé, ou un mineur mobilisant toute son attention sur le contenu du journal du parti, à l'issue de sa journée de travail.
Certaines œuvres illustrent cependant le talent des meilleurs artistes de l'époque, même s'ils étaient obligés de s'exprimer dans le cadre imposé par la propagande.
"Certains de ces travaux appelés 'totalitaires' sont de vrais chefs-d’œuvre", a déclaré le ministre de la Culture, lui-même sculpteur.
Au-delà du culte de la personnalité et des sujets de propagande, on relève une maîtrise remarquable, des compositions brillantes, d'exquises œuvres artistiques", a expliqué Vejdi Rachidov.
Par ailleurs, il reste d'énormes monuments communistes qu'on ne peut faire disparaître: tel celui, dans le centre de Sofia, de l'armée soviétique qui a imposé le communisme en Bulgarie en 1944. Des artistes anonymes en ont récemment repeint les sculptures pour en faire des personnages du cinéma moderne. Cette transformation a provoqué les protestations de l'ambassade de Russie, qui y voit un hommage à la lutte contre le fascisme plus qu'au communisme, et le monument a vite retrouvé son aspect grisâtre.