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La bataille pour reprendre ce bastion jihadiste, hors de contrôle du gouvernement depuis près de deux ans et demi, s'annonce comme l'une des plus difficiles dans la guerre irakienne menée contre l'EI.
"Nous commençons l'opération pour libérer Fallouja", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué. "Le drapeau irakien sera hissé et flottera haut au-dessus des terres de Fallouja", a-t-il affirmé.
Selon Abadi, des soldats, des membres des forces spéciales, de la police, des milices et des tribus pro-gouvernementales vont participer aux opérations pour reprendre la ville, située dans le centre de l'Irak, à 50 kilomètres à l'ouest de Bagdad.
Cette annonce règle la question de savoir quelle devrait être la prochaine ville à être reprise des mains de l'EI, un sujet qui divisait les responsables irakiens et les forces internationales présentes sur le terrain pour combattre l'organisation jihadiste.
Mossoul, la deuxième ville d'Irak, dans le nord, était la cible privilégiée par les militaires américains, mais de puissantes milices irakiennes se sont déployées autour de Fallouja pour préparer une attaque.
Les forces irakiennes ont préparé le terrain pour la reprise de Mossoul, mais elles progressent lentement et un éventuel assaut n'est pas pour tout de suite.
La coalition internationale contre l'EI dirigée par les Etats-Unis a mené la semaine dernière sept frappes aériennes dans la région de Fallouja, et Bagdad a annoncé avoir bombardé la ville avec des F-16 mis à disposition par les Américains.
Dimanche, le Commandement irakien des opérations a prévenu les civils se trouvant toujours à Fallouja, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes, qu'ils devaient quitter la ville.
Ceux qui sont dans l'impossibilité de partir doivent accrocher un drapeau blanc sur leur maison et se tenir loin des positions de l'EI, a ajouté le Commandement.
Des responsables ont fait état ces dernières semaines du départ de dizaines de familles mais l'EI a tenté d'empêcher les civils de quitter la ville, qui comptait auparavant environ 300.000 habitants, alors que les forces pro-gouvernementales ont été accusées d'empêcher l'entrée de nourriture dans Fallouja, en proie à des pénuries, notamment de médicaments.
Les forces gouvernementales mobilisent depuis quelques jours des troupes autour de Fallouja, qui échappe au contrôle de Bagdad depuis janvier 2014.
Le groupe jihadiste s'en était emparé après le retrait de l'armée, et la ville, qui se trouve dans la province d'Al-Anbar, est depuis devenue l'une de ses principales places fortes.
Le groupe ultraradical sunnite avait ensuite lancé en juin 2014 une offensive fulgurante qui lui avait permis de s'emparer de vastes pans du territoire irakien à l'ouest et au nord de Bagdad, écrasant les membres des forces irakiennes, pourtant plus nombreux, puis de prendre la capitale de la province d'Al-Anbar, Ramadi, en 2015.
Depuis, les forces de sécurité, entraînées et aidées par les Américains, qui bombardent les positions de l'EI, ont regagné du terrain face aux jihadistes dans la province d'Al-Anbar, en reprenant notamment Ramadi ainsi que les villes de Hit et Routba.
De larges parts de cette province restent néanmoins aux mains des jihadistes, notamment Fallouja, ainsi que la grande majorité de la province de Ninive (nord), dont sa capitale et deuxième ville d'Irak, Mossoul.
Mais la bataille pour reprendre Fallouja, bastion des insurgés sunnites depuis longtemps et où l'EI a pu se renforcer depuis deux ans, devrait être l'une des plus compliquées que les forces de Bagdad aient jamais conduites.
En 2004, l'armée américaine elle-même avait eu énormément de mal à reprendre Fallouja. Les forces américaines avaient lancé deux assauts contre la ville pour en déloger les insurgés, livrant certains de leurs plus durs combats depuis la guerre du Vietnam.