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L’équipe de campagne de son rival de centre droit, l’ex-président Luis Lacalle, a annoncé que son candidat reconnaissait sa défaite avant même l’annonce des résultats officiels.
Après dépouillement dans 96% des bureaux de vote, José “Pepe” Mujica était crédité de 53% des voix, dix points de plus que son rival.
Ses partisans ont célébré son élection en défilant en voiture dans les rues de Montevideo, sous une pluie battante.
Âgé de 74 ans, José Mujica avait mené une révolte armée contre le pouvoir dans les années 1960 et 1970 et avait été emprisonné durant 14 ans sous la dictature militaire.
Il affirme avoir été blessé six fois par balles, torturé, et détenu au fond d’un puits à l’isolement. Sa libération est intervenue grâce à l’accord d’amnistie signé à la fin de la dictature (1973-1985).
Réputé pour son franc-parler, Mujica s’en est excusé dimanche soir dans son discours de victoire. “Si à un moment ou à un autre mon tempérament, d’un naturel combatif, a laissé ma langue devancer ma pensée, j’en demande pardon”, a-t-il dit.
Mais ce trait de caractère l’a rendu populaire auprès de certains électeurs. “J’aime le fait qu’il dise ce qu’il pense, même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui”, a expliqué Maria Noel Gonzalez, une cuisinière de 24 ans.
La victoire de Mujica tient surtout à la popularité de la coalition qu’il représentait, le Frente Amplio, qui selon de nombreux Uruguayens est l’artisan d’une économie dynamique ayant connu une croissance annuelle moyenne de 7% durant la présidence du chef de l’Etat sortant, Tabare Vazquez.
“Notre meilleur publicité, c’était Tabare Vazquez”, a reconnu Mujica lors d’une interview télévisée. “Nous allons poursuivre son programme”, a-t-il ajouté, reprenant une promesse de campagne.
Ancien sénateur et ministre de l’Agriculture, Mujica avait promis durant la campagne qu’il poursuivrait la politique du président sortant, favorable à l’investissement et à l’origine de l’instauration d’un impôt progressif qui a financé des programmes sociaux.
Premier élu de gauche de l’Uruguay, Vazquez ne se présentait pas à sa propre succession, la constitution interdisant d’effectuer deux mandats consécutifs. En fin de mandat, sa popularité est supérieure à 60%.
José Mujica prendra ses fonctions le 1er mars pour cinq ans. Il disposera d’une majorité d’élus de son camp au parlement.
Lors du premier tour, le 26 octobre, il était arrivé largement en tête avec 48% des suffrages contre 29% à Lacalle.
Sa victoire couronne un long processus de transformation personnelle. Partisan de la lutte armée dans les années 1960 et 1970, Mujica, qui était l’un des principaux dirigeants du mouvement des Tupamaros, s’est converti à l’action politique.
Il est l’un des architectes de l’intégration de la guérilla dans le jeu politique.
Peu porté sur le costume-cravate, Mujica est particulièrement populaire auprès des classes populaires et des déshérités mais ses déclarations parfois peu diplomatiques nourrissent les inquiétudes de ses détracteurs.