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Alors qu'un vent de réformes constitutionnelles souffle sur notre pays et que le processus de démocratisation est décliné sur tous les tons à tous les modes, la participation politique et la représentativité des Marocaines seront-elles de nouveau sacrifiées sur l'autel du consensus ? Dans les rangs féminins, activistes associatives et militantes partisanes se posent la question avec force et ne cachent plus leurs craintes. « Il est clair que la participation politique des femmes, leur place dans les instances élues, au gouvernement et dans les centres de décision ne sont pas exactement la première priorité des partis politiques.
On l'a bien vu, quand les leaders politiques ont présenté leurs propositions de réformes constitutionnelles à la commission de Menouni, cela s'est fait sans les militantes. Quant aux mesures proposées pour que les femmes jouent pleinement leur rôle dans une démocratie participative, elles ne vont pas très loin. Presque personne n'a vraiment osé ! », soutient cette militante de gauche.
Sur le principe, les droits politiques des Marocaines sont établis par la Constitution. Dans la classe politique, on semble se suffire de cette profession de foi. Dans la majorité des cas, les partis de la place font référence au système du quota. « Bien commode pour régler à un moindre prix une participation minimaliste des Marocaines. La parité peut attendre.
Elle n'est qu'un horizon lointain, un vœu pieux qui fait politiquement correct pour les états-majors partisans ! », s'exclame avec force cette élue qui s'était investie dans la bataille de la liste nationale, un acquis précaire qui est loin d'être encore constitutionnalisé.
Et la parité dans tout cela ?
Derrière la bannière du Printemps féministe pour la démocratie et l'égalité, le mouvement féminin marocain compte bien peser sur la réforme de la Constitution actuellement en cours. Des propositions ont été émises à la commission ad hoc relative à la réforme constitutionnelle. La garantie solennelle de l'égalité entre les femmes et les hommes au niveau des droits politiques, civils, économiques, sociaux et culturels est la clé principale pour assurer la participation des Marocaines à la prise de décision. Le principe de la parité à tous les étages de la décision a été clairement réclamé par les associations féminines. La participation politique des femmes est, elle, érigée au titre de droit fondamental. Le printemps pour la démocratie et l'égalité le revendique sans ambages : les pouvoirs publics doivent « édicter des mesures positives garantissant la parité dans l'accès à tous les postes de prise de décision politiques, économiques, sociaux, culturels, judiciaires et administratifs et ce au niveau national, régional et local ». Les associations ne s'arrêtent pas en si bon chemin et vont jusqu'au bout d'une logique résolument paritaire. Pas question de tomber dans le piège des vœux pieux et autres souhaits vains mais de circonstance. Pour les activistes des droits des femmes, la responsabilité de l'Etat doit être clairement stipulée dans « la prise de mesures et la mise en place des politiques et mécanismes susceptibles de mettre en œuvre l'égalité entre les sexes dans tous les domaines ».
Si certaines associations comme la Ligue démocratique pour les droits des femmes va jusqu'à proposer la création d'un ministère de l'égalité et des droits des femmes -la question féminine est jusque-là traitée dans le cadre de la famille, ce qui n'est pas exactement la même chose- ainsi que celle d'une commission parlementaire de l'égalité.
Au Parlement justement, le Forum des femmes parlementaires affiche une discrétion alarmante et un silence assourdissant. Alors que les réformes politiques et notamment celle du Code électoral se font toujours attendre, les femmes de ce forum ont très peu fait entendre leur voix. Quelle présence pour les Marocaines aux législatives de 2012? Que va devenir la liste nationale alors que des partis y compris certains appartenant à la gauche voudraient l'élargir «aux compétences et aux jeunes » ? La question du quota sera-t-elle institutionnalisée ? Autant de questions toujours sans réponses. « Ce qui fait craindre le pire aux militantes. Serons-nous encore une fois et une fois de trop exclues du jeu démocratique? », conclut cette députée dont le cœur bat à gauche.