L'USFP est une force de proposition importante sur la scène politique marocaine

Driss Lachguar invité de la radio nationale


Libé
Jeudi 10 Juin 2021

L'USFP est une force de proposition importante sur la scène politique marocaine
Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a affirmé que l’USFP a été le premier à réagir et à dénoncer la provocation de Madrid en acceptant d’accueillir le chef des séparatistes, Brahim Ghali, sous une fausse identité, en prétextant d’obscures «raisons humaines», tout en rappelant qu’il est le seul parti politique à s’être adressé au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en sa qualité de président du PSOE, et à travers lui, à tout le gouvernement espagnol, pour qu’il cesse d'insulter le Maroc et qu’il entame une nouvelle approche en matière de politique d'amitié et de bon voisinage dans le cadre de la clarté et de la responsabilité politique et morale, et ce au service de la paix, de la sécurité et de la coopération dans la région.

Il est très difficile pour l’USFP de se trouver au sein du même gouvernement que le PJD lors de la prochaine étape, étant donné les contextes, les problèmes et les obstacles auxquels le parti a dû faire face
Lors de son passage sur l'émission «Likaa maa sahafa» (rencontre avec la presse) diffusée par la radio nationale mercredi 9 juin, Driss Lachguar a également souligné que dès qu'il a pris connaissance du projet de résolution du Parlement européen visant à condamner le Maroc, l'USFP s’est mobilisé pour faire échouer cette tentative. Et dans ce cadre, il s’est adressé à Iratxe García Pérez, présidente du Groupe socialiste et démocrate au Parlement européen, et au Parti socialiste européen, et ce afin de les mettre en garde contre une telle démarche, ajoutant que tous les partis du Parlement européen ont été sensibilisés contre « le danger de ce projet qui contredit totalement nos valeurs ».

Et le dirigeant ittihadi d’ajouter : « Habib El Malki, en sa qualité de président de la Chambre des représentants, a, pour sa part, envoyé des messages aux membres du Parlement européen allant dans le même sens et la jeunesse de notre parti est dans une lutte quotidienne et permanente avec les ennemis de notre pays ».

Il convient de souligner que ladite résolution a été initiée par le groupe libéral "Renew Europe" et spécifiquement par le parti espagnol Ciudadanos, sous l'intitulé « Violation de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant et utilisation de mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire à Sebta ».

Dans le même contexte, Driss Lachguar a également rappelé qu'une réunion par visioconférence a été tenue récemment avec le secrétaire général de l'Internationale socialiste, Luis Ayala, au cours de laquelle les derniers développements de la crise maroco-espagnole ont été débattus. Et dans le cadre des démarches initiées par le Parti de la Rose pour défendre les intérêts du Maroc, le Premier secrétaire de l’USFP a aussi fait allusion à l’importante réunion de la Commission africaine de l’Internationale socialiste qui a été organisée samedi dernier par visioconférence et à laquelle a pris par Machij El Karkri, membre du Bureau politique et qui a évoqué les derniers développements liés à cette crise.

« Nous avons envoyé des images et des enregistrements attestant le traitement inhumain infligé par les forces de sécurité espagnoles aux enfants mineurs en violation de toutes les lois européennes qui n'autorisent pas leur expulsion », a martelé Driss Lachguar lors de cette émission. Pour le dirigeant ittihadi, la crise actuelle avec l’Espagne n’est pas liée uniquement à l’hospitalisation de Brahim Ghali en Espagne, à l'immigration ou aux mineurs. « Toutes ces questions ne sont que des manifestations de la vraie crise liée à l’attachement de l’Espagne à son passé colonial», a souligné Driss Lachguar.
L’USFP a été le premier à réagir et à dénoncer la provocation de Madrid

A ce propos, le dirigeant ittihadi a dénoncé le fait que l'Espagne continue de prétendre qu’elle a encore la qualité de puissance administrante des provinces sahariennes du Maroc. « Mais pourquoi insiste-t-elle sur sa responsabilité historique et humaine sur nos provinces du Sud, alors que l’Accord de Madrid signé en 1975 (qui a mis un terme à la colonisation espagnole du Sahara marocain) est fort clair ? », s’est in terrogé Driss Lachguar avant de marteler : « L'Espagne traite toujours le Maroc avec hostilité ».
 

Il est temps de placer la cause nationale à la tête de l’ agenda des commissions mixtes avec les autres pays

Par ailleurs, il a salué la diplomatie officielle marocaine et sa gestion de la crise actuelle. « La diplomatie marocaine traite avec les autres d’égal à égal et n’accepte plus que l'Europe traite le Royaume avec condescendance », a-t-il précisé,soulignant que certains esprits coloniaux en Europe n’arrivent pas à comprendre cela. Driss Lachguar a également affirmé qu’« il est temps, dans le cadre des commissions mixtes, de placer la cause nationale à la tête de l’agenda de ces rencontres, et de servir de base aux relations bilatérales ».

Concernant le bilan du gouvernement, le Premier secrétaire a souligné que l’USFP défendra lors des prochaines échéances électorales « le bilan gouvernemental, mais nous allons également évoquer les problèmes que nous avons rencontrés avec le chef du gouvernement ». Et d’ajouter: « L’USFP défendra les grands chantiers qui nous ont permis de faire face à la pandémie et à ses répercussions ainsi que la bonne gestion de notre cause nationale » sous la direction de S.M le Roi Mohammed VI. Le dirigeant ittihadi a aussi défendu le rôle qu’a joué l’USFP au sein du gouvernement. « Nous avons œuvré à la mise en place de la plus grande réforme électorale des quarante dernières années, à l’instar du changement concernant le jour du scrutin ainsi que d'autres réformes non moins importantes». Et de préciser : « L'USFP est une force de proposition importante sur la scène politique marocaine ».

Driss Lachguar a également mis l’accent sur le rôle joué par le Parti de la Rose pour déjouer les projets défendus par le parti majoritaire en matière de santé, d’éducation ou d’emploi. Le Premier secrétaire a, par ailleurs, affirmé que l’USFP surprendra tout le monde et abordera les prochaines échéances en front uni et fort, soulignant que devant une situation complexe, il y a également les attentes et les besoins urgents des citoyens. Il a, dans ce sens, souligné que «l’USFP connaît aujourd'hui une véritable renaissance». Et d’ajouter : «L’important pour un parti, c’est d’être toujours présent au sein de la société et de ses organisations et non le nombre de sièges remportés». «Aujourd’hui, l’USFP est présent dans les différentes professions, les médias, les universités et toutes les composantes de la société», a-t-il précisé.

Concernant sa tournée dans les différentes régions du Maroc, Driss Lachguar a assuré qu’il a visité les quatre coins du Royaume avec un groupe de travail qui a assisté à toutes les réunions pour interagir avec les militants du parti et intervenir pour remédier à quelques déséquilibres et surmonter certaines faiblesses. «Nous avons discuté directement avec les responsables des organes qui dirigent le parti aux niveaux local, régional et provincial et nous leur avons expliqué les lois électorales et leurs nouveautés. Nous avons également mis le point sur la situation organisationnelle du parti dans chaque région et nous nous sommes enquis des capacités des partis rivaux», a-t-il précisé. Et de poursuivre : «Nous avons conclu que la structure organisationnelle du parti est prête pour les prochaines échéances et que nous pouvons participer aux élections à partir de demain avec des candidats de premier plan».

Il a également mis l’accent sur le dynamisme que l'USFP connaît à tous les niveaux national, régional et local, soulignant que les Ittihadis doivent travailler d’arrache-pied pour gagner le pari des prochaines échéances électorales, en vue de mettre en œuvre un modèle de développement répondant aux aspirations de la population au niveau local et régional. Il a à cet égard affirmé que «l’USFP sera parmi les trois premiers partis à l’issue des prochaines élections, compte tenu des efforts consentis». Parce que, selon lui, «seuls le travail sérieux, la persévérance, en plus du choix de l’électeur le jour du scrutin détermineront les partis qui seront représentés au sein de la Chambre des représentants».
L’USFP connaît aujourd'hui une véritable renaissance
Il a dans ce sens expliqué que «tout parti est en droit de justifier sa présence sur la scène politique en faisant valoir son ambition de gagner les élections». «Au sein de l’USFP, nous travaillons avec acharnement pour rendre à notre parti la place qui est la sienne. Puisque la raison d’être d’un parti politique est d’arriver au gouvernement pour prendre part à la gestion des affaires publiques». Le leader socialiste a également souligné qu’il est «très difficile pour l’USFP de se trouver au sein du même gouvernement que le PJD lors de la prochaine étape, étant donné les contextes, les problèmes et les obstacles auxquels le parti a dû faire face». «Personne n’a le droit de décider qui doit faire parti du gouvernement ou pas. La Constitution et les lois sont explicites à cet égard», a-t-il ajouté.

Le dirigeant ittihadi a, d’autre part, tenu à mettre la lumière sur les réalisations du gouvernement d’Alternance dirigé par Abderrahmane El Youssoufi qui a, selon lui, sauvé le pays de la crise cardiaque. «Tout le monde sait que feu Abderrahmane El Youssoufi avait accepté de diriger le gouvernement en 1998 à un moment où le pays était au bord de la crise cardiaque», a-t-il soutenu.

D’après lui, «le parti qui dirige le gouvernement doit être responsable et ne doit pas gérer la chose publique avec opportunité». « On ne peut pas assumer la responsabilité et en même temps tenir un discours de l’opposition», a-t-il insisté.

Et d’enchaîner: « Notre parti a toujours été responsable à l’époque du gouvernement de Si Abderrahmane et dans tous les gouvernements auxquels il a pris part». «Nous avons toujours assumé la responsabilité et pris des décisions importantes parfois délicates, mais tout ce qui comptait pour nous, c’était l’intérêt du pays et non celui du parti», a-t-il conclu.

Mehdi Ouassat et Mourad Tabet.


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