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Cette étude, portant sur les caractéristiques socioéconomiques des femmes détenues et leurs conditions de détention, a mis l’accent sur la souffrance des femmes détenues dans les établissements pénitentiaires au Maroc, soulignant que malgré tous les efforts déployés pour améliorer leur situation, elles sont confrontées à de nombreuses difficultés liées notamment à leur condition en tant que femmes. Elles sont en fait victimesdu regard méprisant et sardonique de la société.
Selon l’enquête de l’OMP dont les résultats ont été présentés lors d’une conférence de presse organisée récemment à Rabat, les prisons manquent d’installations nécessaires pour cette catégorie vulnérable de la population carcérale et ne répondent pas à leurs besoins, notamment concernant les femmes enceintes ou les mères accompagnées de leurs enfants.
L'étude réalisée a montré que 4% des enquêtées ont été exposées à la violence. Elles ont déclaré que cette violence est pratiquée dans 85% des cas par des codétenues et dans 15% des cas par le personnel de l'établissement pénitentiaire.
Dans la plupart des cas, ces violences sont pratiquées à l'intérieur des cellules. Les détenues sont ainsi exposées à différents types de violences, particulièrement les violences physiques, suivies des violences verbales et psychologiques, puis des violences à caractère sexuel, et de négligence.
Ces violences sont signalées dans les deux tiers des cas, soit par les détenues elles-mêmes ou leurs familles, soit par des fonctionnaires des établissements pénitentiaires.
En revanche, 78% des détenues ont affirmé que l'établissement pénitentiaire prend des mesures préventives contre le harcèlement et les violences sexuelles.
L’OMP a aussi souligné que le nombre de femmes détenues dans les prisons du Royaume en décembre 2021 a atteint 2085 personnes, soit 2,34% de la population carcérale.
S’agissant des variables sociologiques des femmes détenues, environ deux tiers des enquêtées ont moins de 44 ans, 97% d'entre elles sont de nationalité marocaine et 3% d'entre elles sont de nationalité étrangère. (allemande, espagnole, brésilienne, roumaine, ivoirienne, sénégalaise et guinéenne).
Quant au niveau scolaire, près de la moitié des enquêtées (45%) ont un niveau primaire, 25% d'entre elles ont un niveau collégial, 14% ont un niveau secondaire et 15% ont un niveau universitaire.
Par ailleurs, environ 13% des enquêtées n'ont pas d'enfants, 25% ont un enfant, 29% ont deux enfants, 33% ont entre 3 et 5 enfants, 3% ont plus de 6 enfants, 2% des détenues sont enceintes et 4% sont accompagnées de leurs enfants.
La même étude a indiqué que 26,7% des femmes ont été poursuivies pour trafic de drogue, 15% pour meurtre, 11% pour escroquerie, 7,56% pour vol et 7,05% pour adultère, alors que 21% des enquêtées sont des récidivistes.
Selon les responsables de l’OMP, l'objectif de cette étude est de mettre à disposition des acteurs opérant dans le domaine des données destinées à sensibiliser et à mobiliser contre les discriminations basées sur le genre que subissent les détenues et, partant, à œuvrer à les éliminer; de collecter des données concernant les caractéristiques sociales, économiques et pénales, ainsi que les conditions de détention des femmes détenues; et de proposer des recommandations en vue de promouvoir et de protéger les droits des détenues.
«L’étude réalisée par l’OMP s'inscrit dans le cadre du projet pour parvenir à l'égalité des droits et améliorer les conditions de détention, financé par l'Union européenne et vise à fournir des informations aux parties prenantes afin de sensibiliser et consentir les efforts pour lutter contre la discrimination fondée sur le genre dont souffrent les femmes détenues au Maroc», a souligné Abdellatif Reffoua, président de l'OMP.
Il a également fait savoir que «cette étude permettra à l'OMP, aux acteurs et à tous ceux qui sont concernés par la communauté carcérale, ainsi qu'à la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), d’être au fait des préoccupations des femmes détenues, et de leurs besoins, étant donné qu'elles ont besoin d’un traitement spécial au sein de l’établissement pénitentiaire en termes de formation, d’encadrement, de besoins biologiques, etc».
Mourad Tabet