L’Afrique est mal partie


Ahmed SAAIDI
Mercredi 4 Mars 2009

Du sang. Encore du sang !
Le tribut que l’Afrique paie à l’Histoire est d’autant plus lourd à assumer qu’il porte atteinte à la stabilité du Continent noir et à la quiétude de ses citoyens. Le récent assassinat du président bissau-guinéen par des militaires n’est nullement le premier du genre commis en terre africaine. Il est le troisième à avoir défrayé la chronique en moins d’une année.
 Une moyenne sur laquelle nombre de chercheurs et d’analystes sont d’accord.  267 coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat ont, en effet, été dénombrés entre 1960 et 1990, période au cours de laquelle la seule forme de prise de pouvoir n’était autre que les coups d’Etat. L’adoption de nouvelles Constitutions instituant le multipartisme dans les années 90 a fait accroire que cette pratique était révolue.
Ce n’est pas le cas, puisqu’on continue à dénombrer trois pronunciamientos ou tentatives de putschs par an depuis 1990. A telle enseigne qu’en juillet 1999, l’Organisation de l’Unité africaine qui s’est muée en Union africaine a adopté une déclaration condamnant l’usage du coup d’Etat comme mode d’accession au  pouvoir. Mais cette décision n’a malheureusement eu aucun impact sur la réalité des choses et l’Afrique continue d’égrener inlassablement ses putschs et ses sanglantes tentatives de coups d’Etat imaginaires fomentés par certains chefs d’Etat dans l’objectif de procéder à quelques exécutions sommaires d’opposants présumés ou avérés.
Sur la cinquantaine de pays du continent, ceux qui échappent à cette calamité se comptent donc  sur les doigts d’une seule main.
Pour échapper à pareil fléau, il est donc nécessaire  voire urgent, de remiser les vieux oripeaux chers aux adeptes des changements par la force et de renforcer les capacités des acteurs politiques et leur contribution à l’émergence d’une vie réellement démocratique en Afrique. Un processus certes difficile à mettre en branle puisqu’il implique l’organisation d’élections libres et transparentes et l’existence d’alternances démocratiques et acceptables par tous.
Si  comme le disait Hegel « l’Histoire avance toujours par le mauvais côté », les chefs d’Etat africains  devraient tous veiller à ce que ses avancées aillent dans le bon sens. C’est-à-dire dans un sens favorable à leurs peuples. 


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