Autres articles
-
Daniel Chapo, l'inconnu président rejeté par la rue
-
Derrière le populaire jeu "Balatro", un concepteur canadien qui joue solo
-
Arahmaiani. Une artiste indonésienne aux mille vies
-
Gisèle Pelicot : Une victime debout, devenue icône de la cause des femmes
-
Nicolas Sarkozy. Un boulimique de la politique englué dans les affaires judiciaires
Le libéral Klaus Iohannis, favori pour un second mandat à la présidence de la Roumanie, est un pro-européen convaincu qui promet l'avènement d'un Etat "fonctionnel" après avoir joué au "pompier" pour éteindre les crises qui ont ponctué son premier mandat.
A 60 ans, cet homme à la stature imposante est en passe de réussir dimanche un doublé dans sa "guerre" contre le parti social-démocrate (PSD), héritier du parti communiste: il est bien parti pour battre au second tour de la présidentielle la candidate du PSD, Viorica Dancila, après avoir contribué à renverser le mois dernier le gouvernement que cette dernière dirigeait.
Ironisant sur ses adversaires, qui lui reprochent "tantôt d'être inactif, tantôt d'être un dictateur", cet homme taciturne, que les humoristes comparent à un robot, se décrit en "président impliqué, qui vient avec des solutions". Promis à un second mandat de cinq ans, il veut voir naître une "Roumanie normale", délivrée du fléau de la corruption et où les institutions fonctionnent. "Nous, ensemble, devons faire guérir ce pays. Nous voulons avoir des institutions qui travaillent pour les citoyens, de bonnes écoles pour les enfants, des hôpitaux modernes, des infrastructures qui stimulent le développement de toutes les régions", a-t-il lancé durant la campagne.
M. Iohannis avait été porté au pouvoir en 2014 par une vague de mécontentement contre son adversaire de l'époque, l'ex-Premier ministre social-démocrate Victor Ponta.
Il a passé la majeure partie de son premier mandat dans des affrontements répétés avec la majorité PSD revenue en force au Parlement en 2016 et obnubilée par un projet très décriée de réforme de la justice.
Mais les hésitations du président dans des moments cruciaux de cette cohabitation conflictuelle ont provoqué un certain désenchantement au sein de son électorat. M. Iohannis est "un homme froid, calculateur, qui pèse ses moindres gestes", estime pour l'AFP l'ancien diplomate et professeur de philosophie Ciprian Mihali. Son "manque de spontanéité lui a fait rater de nombreuses opportunités". Mais cela lui a aussi permis d'"éviter les pièges tendus par le PSD", ajoute-t-il.
Face à la gauche et sa volonté d'affaiblir la justice anti-corruption, "j'ai été un pompier qui a empêché que la Roumanie ne s'effondre", estime M. Iohannis. Dans sa bataille contre les réformes du PSD, il a fait assaut de recours auprès de la Cour constitutionnelle et multiplié les refus de nommer des ministres désignés par Mme Dancila, au risque de victimiser le PSD qui l'a accusé de "violer la Constitution" et menacé de le suspendre de ses fonctions.
Mais, face aux diatribes des sociaux-démocrates contre les institutions communautaires, inspirées de celles du Premier ministre hongrois Viktor Orban, il a surtout maintenu ce pays sur la voie européenne.
Le parti national libéral (PNL), dont il est issu, est membre du Parti populaire européen (PPE), la formation de droite majoritaire au Parlement de Strasbourg.
Le message de M. Iohannis a rassuré l'UE et l'Otan, alors que "l'appartenance même de la Roumanie aux valeurs occidentales était mise en doute", indique à l'AFP l'ancien ministre des Affaires étrangères Cristian Diaconescu.
L'arrivée à la tête du pays de cet ancien professeur de physique avait créé la surprise en 2014 : il est issu de la minorité allemande de Transylvanie - ce qui lui a valu d'être dédaigneusement surnommé "l'Allemand" - et de religion protestante, dans un Etat où près de 90% de la population est chrétienne orthodoxe.
Ancien maire de Sibiu (2000-2014), sa ville natale fondée par des colons saxons au 12e siècle, M. Iohannis n'a pas été épargné par les attaques liées à ses origines. "Je suis roumain", a-t-il martelé durant la campagne. Après la chute du dictateur Nicolae Ceausescu il y a 30 ans, des dizaines de milliers de ces germanophones, dont ses propres parents, étaient partis s'établir en Allemagne. "Moi, j'ai choisi de rester", a fait valoir le président sortant, "et je m'en félicite".
A 60 ans, cet homme à la stature imposante est en passe de réussir dimanche un doublé dans sa "guerre" contre le parti social-démocrate (PSD), héritier du parti communiste: il est bien parti pour battre au second tour de la présidentielle la candidate du PSD, Viorica Dancila, après avoir contribué à renverser le mois dernier le gouvernement que cette dernière dirigeait.
Ironisant sur ses adversaires, qui lui reprochent "tantôt d'être inactif, tantôt d'être un dictateur", cet homme taciturne, que les humoristes comparent à un robot, se décrit en "président impliqué, qui vient avec des solutions". Promis à un second mandat de cinq ans, il veut voir naître une "Roumanie normale", délivrée du fléau de la corruption et où les institutions fonctionnent. "Nous, ensemble, devons faire guérir ce pays. Nous voulons avoir des institutions qui travaillent pour les citoyens, de bonnes écoles pour les enfants, des hôpitaux modernes, des infrastructures qui stimulent le développement de toutes les régions", a-t-il lancé durant la campagne.
M. Iohannis avait été porté au pouvoir en 2014 par une vague de mécontentement contre son adversaire de l'époque, l'ex-Premier ministre social-démocrate Victor Ponta.
Il a passé la majeure partie de son premier mandat dans des affrontements répétés avec la majorité PSD revenue en force au Parlement en 2016 et obnubilée par un projet très décriée de réforme de la justice.
Mais les hésitations du président dans des moments cruciaux de cette cohabitation conflictuelle ont provoqué un certain désenchantement au sein de son électorat. M. Iohannis est "un homme froid, calculateur, qui pèse ses moindres gestes", estime pour l'AFP l'ancien diplomate et professeur de philosophie Ciprian Mihali. Son "manque de spontanéité lui a fait rater de nombreuses opportunités". Mais cela lui a aussi permis d'"éviter les pièges tendus par le PSD", ajoute-t-il.
Face à la gauche et sa volonté d'affaiblir la justice anti-corruption, "j'ai été un pompier qui a empêché que la Roumanie ne s'effondre", estime M. Iohannis. Dans sa bataille contre les réformes du PSD, il a fait assaut de recours auprès de la Cour constitutionnelle et multiplié les refus de nommer des ministres désignés par Mme Dancila, au risque de victimiser le PSD qui l'a accusé de "violer la Constitution" et menacé de le suspendre de ses fonctions.
Mais, face aux diatribes des sociaux-démocrates contre les institutions communautaires, inspirées de celles du Premier ministre hongrois Viktor Orban, il a surtout maintenu ce pays sur la voie européenne.
Le parti national libéral (PNL), dont il est issu, est membre du Parti populaire européen (PPE), la formation de droite majoritaire au Parlement de Strasbourg.
Le message de M. Iohannis a rassuré l'UE et l'Otan, alors que "l'appartenance même de la Roumanie aux valeurs occidentales était mise en doute", indique à l'AFP l'ancien ministre des Affaires étrangères Cristian Diaconescu.
L'arrivée à la tête du pays de cet ancien professeur de physique avait créé la surprise en 2014 : il est issu de la minorité allemande de Transylvanie - ce qui lui a valu d'être dédaigneusement surnommé "l'Allemand" - et de religion protestante, dans un Etat où près de 90% de la population est chrétienne orthodoxe.
Ancien maire de Sibiu (2000-2014), sa ville natale fondée par des colons saxons au 12e siècle, M. Iohannis n'a pas été épargné par les attaques liées à ses origines. "Je suis roumain", a-t-il martelé durant la campagne. Après la chute du dictateur Nicolae Ceausescu il y a 30 ans, des dizaines de milliers de ces germanophones, dont ses propres parents, étaient partis s'établir en Allemagne. "Moi, j'ai choisi de rester", a fait valoir le président sortant, "et je m'en félicite".