Khalli Henna El Garch, secrétaire général de la section Tan Tan de la Chabiba : “Il faut œuvrer en faveur des valeurs des droits humains et de citoyenneté”


Propos recueillis par Montassir SAKHI
Lundi 27 Décembre 2010

Khalli Henna El Garch, secrétaire général de la section Tan Tan de la Chabiba : “Il faut œuvrer en faveur des valeurs des droits humains et de citoyenneté”
Pour Khalli Henna El Garch, secrétaire général de la section
Tan Tan
de la Chabiba
et participant à la 17ème édition
du Festival
international
des jeunes
et des étudiants qui s’est tenue
dernièrement
en Afrique du Sud, la société civile peut être
un moteur
pour convaincre
et influer
sur les décisions politiques
concernant
la question
de notre
intégrité
territoriale.
Entretien.

Libé : Quelle évaluation faites-vous de la participation marocaine à la 17ème édition du Festival international des jeunes et des étudiants ?

Khalli Henna El Garch : La délégation a réussi sa mission en révélant le vrai visage de la Fédération internationale des jeunes démocrates et l’Algérie. Ces derniers avaient pour objectif de faire pression sur le Maroc pour le contraindre à se retirer. Or, nous n’avons pas cédé et avons démontré notre ouverture sur le débat d’idées. Après que la délégation marocaine a manifesté une résistance sans pareille, les ennemis de la marocanité du Sahara voulaient faire admettre leur thèse à l’insu des autres délégations. Ils ont choisi la pression physique et morale. Ainsi, la délégation marocaine a vécu sous tension et peur pendant le Festival.

Comment la décision de l’expulsion de la délégation marocaine a-t-elle été prise?

Lors de l’atelier qui a porté sur l’exposé autour de la question de l’autonomie du Sahara, les Marocains furent surpris par les communistes catalans qui ont tenté de bloquer l’atelier et mettre fin aux activités des Marocains. Ils ont eu recours à des éléments du Polisario, accompagnés de journalistes espagnols. Les Marocains, croyant aux principes de débat et de dialogue, les ont bien accueillis. Or, les Espagnols ont dressé une banderole portant atteinte au peuple marocain. Ils y ont écrit que notre pays ressemble à Israël. Par ailleurs, ils ont scandé des slogans discriminatoires envers le Maroc. Pour ce faire, nous avons riposté et les avons virés de notre atelier. Du coup, lors de la réunion du comité d’organisation, les Espagnols et le Polisario (minorités au sein du Festival) ont appelé à ce que la délégation marocaine soit expulsée. Ainsi, on peut conclure que cette décision a été préparée bien avant le début de la manifestation. Le comité d’organisation n’attendait qu’une réaction de la part des Marocains pour rendre exécutoire sa décision.

Après cette expérience marquée par des points à la fois positifs et négatifs, quelles sont les perspectives de la diplomatie parallèle en rapport avec la question de nos provinces sahariennes ?

J’aimerais plutôt parler de diplomatie non-gouvernementale au lieu de diplomatie parallèle. Je suis convaincu qu’une grande partie de la solution est aujourd’hui entre les mains de la société politique et civile marocaine. Le Front Polisario, quant à lui, a exploité sa société civile pour faire pression sur les partis politiques et le gouvernement espagnols pour qu’ils adoptent une telle position. Tout le monde est conscient aujourd’hui de l’importance de la société civile qui pourrait être un moteur pour convaincre et influer sur la décision politique. C’est aussi un moyen de proximité qui assure une bonne communication. Et la société civile marocaine est aujourd’hui dotée de cette capacité. Il faut l’encourager et mettre fin à la société civile arriviste et opportuniste.

Que faire dans l’avenir proche ?

Pour moi, jeune Marocain sahraoui, et surtout militant ittihadi, il faut instaurer une démocratie réelle dans la région et œuvrer pour des valeurs des droits humains et de citoyenneté. Par ailleurs, il faut opter pour une stratégie de développement réel, dans l’objectif de  mettre fin aux phénomènes sociaux qui sont exploités par les séparatistes afin de détruire la paix et  la cohésion sociales dans les provinces du Sud.


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