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Parfait inconnu
au physique
élancé et à la voix posée, Guaido a su en quelques semaines rallier le soutien d'une cinquantaine de pays
Juan Guaido, président autoproclamé du Venezuela attendu avec ferveur lundi à Caracas, incarne à 35 ans le visage de la résistance au pouvoir socialiste du président Nicolas Maduro.
Parfait inconnu au physique élancé et à la voix posée - "un gamin qui joue à la politique", s'est moqué Maduro -, Guaido a su en quelques semaines rallier le soutien d'une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis ainsi que la plupart des nations latino-américaines et de l'Union européenne.
Son aventure n'est pas dénuée de risque, même s'il est théoriquement protégé par son immunité parlementaire : ces dernières années, les figures montantes de l'opposition, Leopoldo Lopez, Henrique Capriles ou Freddy Guevara, ont fini par disparaître du paysage politique : emprisonné, privé de droits civiques ou en exil.
Le Venezuela, "c'est un pays habitué à l'incarnation (du pouvoir) et au caudillisme et l'on est en train de placer une charge importante sur les épaules de Juan (Guaido). Le changement ne dépend pas que de lui, il dépend de tout le monde", explique à l'AFP Juan Andrés Mejia, député de 32 ans, qui appartient comme lui au parti Volonté Populaire (VP) de Leopoldo Lopez - condamné à la prison puis à assigné à résidence depuis 2017.
Porté à la présidence de l'Assemblée nationale le 5 janvier, ce grand brun au teint mat, ingénieur industriel aux origines modestes, est rapidement passé de l'ombre à la lumière, tout en prenant de l'épaisseur politique.
Très présent sur les réseaux sociaux qu'il utilise pour s'adresser à ses partisans afin de déjouer des médias officiels corsetés par le pouvoir, il utilise dans ses discours un style direct.
Il a été immédiatement reconnu le 23 janvier comme "président" par intérim par le président américain Donald Trump. Depuis, les Etats-Unis n'ont cessé de mettre en garde le pouvoir contre "toute menace" sur son intégrité physique. Un soutien qui lui vaut de la part du président Maduro le sobriquet de "pantin des Etats-Unis".
Le 22 février, l'opposant brave une interdiction de sortie du territoire vénézuélien et se rend en Colombie, d'où il a promis de faire entrer l'aide humanitaire internationale au Venezuela. Mais le plan échoue face à la résistance des militaires fidèles à Nicolas Maduro.
Il enchaîne avec une tournée dans cinq pays du continent - Colombie, Brésil, Paraguay, Argentine, Equateur - où il a partout été reçu en chef d'Etat.
A l'intérieur, Juan Guaido multiplie les fronts contre le pouvoir : il a promis l'installation d'un gouvernement de transition et, qualifiant Maduro d'"usurpateur", l'organisation d'une élection présidentielle libre et transparente.
"Une de ses principales qualités, c'est de monter des équipes. Il comprend les différentes positions et fait tout ce qui est possible pour n'en faire qu'une", explique le député Juan Andrés Mejia.
Afin d'attirer l'armée, il a annoncé une "amnistie" pour les militaires acceptant de rejoindre l'opposition, mais à ce jour seuls quelques centaines d'entre eux ont fait défection, sur un total de 350.000 hommes.
"Je suis un survivant, pas une victime", aime à rappeler Juan Guaido, marié et père d'une petite fille, en référence à la tragédie de 1999 dans l'Etat de Vargas (nord), dont il sortira indemne.
En décembre de cette année-là, des pluies diluviennes causent d'énormes éboulements dans cette zone, à 25 kilomètres au nord de Caracas, provoquant la mort de 10.000 personnes, selon la Croix Rouge.
Il vit alors dans cette région côtière avec sa mère et ses cinq frères et soeurs. "Je sais ce que c'est d'avoir faim", confie-t-il. Il sera élu député de son Etat en 2015.
"Guaido est un nouveau visage, considéré comme un homme de consensus par les modérés et respecté aussi par les radicaux pour avoir participé activement aux manifestations" contre le régime, explique à l'AFP Diego Moya-Ocampos, analyste du cabinet IHS Markit, basé à Londres.
En rentrant lundi au pays, Juan Guaido, qui fait l'objet d'une enquête pour "usurpation" de la présidence, pourrait avoir à s'expliquer devant la justice, a indiqué M. Maduro. Ce qui ne semble pas l'inquiéter outre mesure: "Nous retrouvons notre pays, nos fonctions. Bien sûr il y a un risque, mais ce n'est pas nouveau", a-t-il lancé dimanche à ses partisans.
au physique
élancé et à la voix posée, Guaido a su en quelques semaines rallier le soutien d'une cinquantaine de pays
Juan Guaido, président autoproclamé du Venezuela attendu avec ferveur lundi à Caracas, incarne à 35 ans le visage de la résistance au pouvoir socialiste du président Nicolas Maduro.
Parfait inconnu au physique élancé et à la voix posée - "un gamin qui joue à la politique", s'est moqué Maduro -, Guaido a su en quelques semaines rallier le soutien d'une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis ainsi que la plupart des nations latino-américaines et de l'Union européenne.
Son aventure n'est pas dénuée de risque, même s'il est théoriquement protégé par son immunité parlementaire : ces dernières années, les figures montantes de l'opposition, Leopoldo Lopez, Henrique Capriles ou Freddy Guevara, ont fini par disparaître du paysage politique : emprisonné, privé de droits civiques ou en exil.
Le Venezuela, "c'est un pays habitué à l'incarnation (du pouvoir) et au caudillisme et l'on est en train de placer une charge importante sur les épaules de Juan (Guaido). Le changement ne dépend pas que de lui, il dépend de tout le monde", explique à l'AFP Juan Andrés Mejia, député de 32 ans, qui appartient comme lui au parti Volonté Populaire (VP) de Leopoldo Lopez - condamné à la prison puis à assigné à résidence depuis 2017.
Porté à la présidence de l'Assemblée nationale le 5 janvier, ce grand brun au teint mat, ingénieur industriel aux origines modestes, est rapidement passé de l'ombre à la lumière, tout en prenant de l'épaisseur politique.
Très présent sur les réseaux sociaux qu'il utilise pour s'adresser à ses partisans afin de déjouer des médias officiels corsetés par le pouvoir, il utilise dans ses discours un style direct.
Il a été immédiatement reconnu le 23 janvier comme "président" par intérim par le président américain Donald Trump. Depuis, les Etats-Unis n'ont cessé de mettre en garde le pouvoir contre "toute menace" sur son intégrité physique. Un soutien qui lui vaut de la part du président Maduro le sobriquet de "pantin des Etats-Unis".
Le 22 février, l'opposant brave une interdiction de sortie du territoire vénézuélien et se rend en Colombie, d'où il a promis de faire entrer l'aide humanitaire internationale au Venezuela. Mais le plan échoue face à la résistance des militaires fidèles à Nicolas Maduro.
Il enchaîne avec une tournée dans cinq pays du continent - Colombie, Brésil, Paraguay, Argentine, Equateur - où il a partout été reçu en chef d'Etat.
A l'intérieur, Juan Guaido multiplie les fronts contre le pouvoir : il a promis l'installation d'un gouvernement de transition et, qualifiant Maduro d'"usurpateur", l'organisation d'une élection présidentielle libre et transparente.
"Une de ses principales qualités, c'est de monter des équipes. Il comprend les différentes positions et fait tout ce qui est possible pour n'en faire qu'une", explique le député Juan Andrés Mejia.
Afin d'attirer l'armée, il a annoncé une "amnistie" pour les militaires acceptant de rejoindre l'opposition, mais à ce jour seuls quelques centaines d'entre eux ont fait défection, sur un total de 350.000 hommes.
"Je suis un survivant, pas une victime", aime à rappeler Juan Guaido, marié et père d'une petite fille, en référence à la tragédie de 1999 dans l'Etat de Vargas (nord), dont il sortira indemne.
En décembre de cette année-là, des pluies diluviennes causent d'énormes éboulements dans cette zone, à 25 kilomètres au nord de Caracas, provoquant la mort de 10.000 personnes, selon la Croix Rouge.
Il vit alors dans cette région côtière avec sa mère et ses cinq frères et soeurs. "Je sais ce que c'est d'avoir faim", confie-t-il. Il sera élu député de son Etat en 2015.
"Guaido est un nouveau visage, considéré comme un homme de consensus par les modérés et respecté aussi par les radicaux pour avoir participé activement aux manifestations" contre le régime, explique à l'AFP Diego Moya-Ocampos, analyste du cabinet IHS Markit, basé à Londres.
En rentrant lundi au pays, Juan Guaido, qui fait l'objet d'une enquête pour "usurpation" de la présidence, pourrait avoir à s'expliquer devant la justice, a indiqué M. Maduro. Ce qui ne semble pas l'inquiéter outre mesure: "Nous retrouvons notre pays, nos fonctions. Bien sûr il y a un risque, mais ce n'est pas nouveau", a-t-il lancé dimanche à ses partisans.