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Des milliers de personnes arrivées par petits groupes se sont soudainement rassemblées en plusieurs endroits tout au long de l’avenue Enghelab en dépit d’une présence policière massive sur ce grand axe traversant Téhéran d’est en ouest, théâtre en juin des grandes manifestations qui avaient suivi la réélection contestée du président iranien.
La police est rapidement intervenue, utilisant des gaz lacrymogènes et chargeant violemment les manifestants qui ont répliqué en jetant des pierres et incendiant des poubelles pour se protéger des gaz et bloquer les rues, selon ces témoignages.
Les affrontements ont été particulièrement violents à proximité des places Enghelab et Imam Hossein, distantes de plusieurs kilomètres, où plusieurs milliers de personnes étaient parvenues à se rassembler avant que la police n’intervienne, selon ces sources.
De nombreux manifestants, battus ou pourchassés par la police anti-émeute, à pied ou en moto, et les bassidjis (miliciens islamiques), ont trouvé refuge dans des immeubles voisins, selon les mêmes témoignages parvenus à l’AFP.
D’autres affrontements ont également eu lieu en plusieurs endroits sur l’avenue Enghelab, notamment à proximité de la place Ferdoussi, selon les informations recueillies par l’AFP.
En fin de matinée, la foule des manifestants continuait pourtant à grossir, se massant dans des rues et avenues proches de l’avenue Enghelab totalement fermée et quadrillée par les forces de l’ordre et survolée par des hélicoptères, selon les témoignages.
Après la dispersion des manifestants de l’opposition, plusieurs milliers de partisans du pouvoir se sont rassemblés pour une contre-manifestation organisée sur l’avenue Engelhab, selon des premiers témoignages recueillis par l’AFP. Ils scandaient des slogans favorables au guide suprême iranien, l’atyatollah Ali Khamenei, selon ces sources.
L’opposition, qui accuse le pouvoir de fraude massive lors de l’élection de juin, avait appelé à de nouvelles manifestations hier matin dans le centre de Téhéran, en marge des rassemblements et processions prévues pour l’Achoura, journée de deuil religieux commémorant la mort de l’imam Hossein (appelé Hussein dans le monde arabe), figure centrale de l’islam chiite.
Les manifestants, dont certains se frappaient la poitrine en signe de deuil, criaient notamment “Mort au dictateur” —allusion au président Ahmadinejad— et “Ya Hossein, Mir Hossein”, cri de ralliement de l’opposition associant au nom de l’Imam Hossein à celui de l’ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi, rival malheureux du président Ahmadinejad devenu l’une des principales figures de la résistance au gouvernement.
“Nous nous battrons, nous mourrons mais nous reprendrons l’Iran”, scandaient également les manifestants, criant aussi: “C’est le mois du sang, et les bassidjis vont tomber”, dans une double allusion au mois de deuil de Moharram dont l’Achoura est le point culminant et les miliciens largement utilisés au cours des derniers mois par le gouvernement contre les manifestations.