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L’institut, situé dans le quartier de Karrada (centre), été visé par un kamikaze au volant d’une voiture piégée. C’est la troisième fois que cet institut est visé.
Les insurgés irakiens ont, par ailleurs, réussi lundi à frapper Bagdad, en dépit d’importantes mesures de sécurité, avec des attentats suicide coordonnés contre trois hôtels qui ont fait au moins 36 morts.
Ces attaques interviennent à moins de deux mois des élections législatives, prévues le 7 mars, et sont un nouveau coup dur pour le Premier ministre Nouri al-Maliki et sa coalition, l’Etat de droit.
Des kamikazes au volant de trois minibus piégés ont fait exploser les véhicules dans différents quartiers de la ville, à quelques minutes d’intervalle, selon des sources de sécurité. Au moins 71 personnes ont aussi été blessées.
Les attentats, survenus aux alentours de 15H30 (12H30 GMT), rappellent ceux ayant visé des symboles de l’Etat irakien en août, octobre et décembre et qui avaient fait plus de 400 morts au total. Cette fois, les insurgés semblent avoir pris pour cible des sites d’activité économique et touristique.
Ils ont été perpétrés quelques heures avant l’annonce de la pendaison d’Ali Hassan al-Majid, dit “Ali le Chimique”, condamné à mort à quatre reprises notamment pour le massacre en 1988 de 5.000 Kurdes par le régime de Saddam Hussein.
Un responsable au ministère de l’Intérieur a indiqué à l’AFP que des kamikazes avaient fait exploser leur minibus près des hôtels Palestine, dans le quartier d’Abou Nawas, Babel, dans le secteur central de Karrada, et Hamra, à Jadriya, dans le sud de la capitale. Les hôtels Palestine et Hamra abritaient la presse étrangère à Bagdad avant et pendant la guerre de 2003. Les trois établissements sont actuellement fréquentés par quelques journalistes, des hommes d’affaires irakiens ou étrangers, et accueillent des forums économiques.
Les télévisions locales ont diffusé des images de l’attentat contre le Palestine, situé près de la place où les troupes américaines avaient renversé une grande statue de Saddam Hussein en 2003: des murs de béton installés pour protéger des explosions étaient à terre et plusieurs voitures étaient entièrement calcinées.
A Jadriya, des assaillants armés ont ouvert le feu contre les gardes de l’hôtel Hamra pour faire diversion et permettre au kamikaze de s’approcher, selon une source au ministère de l’Intérieur.
Les insurgés, affaiblis, ont changé de stratégie depuis six mois: abandonnant la guerre confessionnelle, ils mènent désormais des actions spectaculaires à Bagdad.
Le 19 août, un double attentat suicide au camion piégé contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances avait fait 106 morts et 600 blessés. Le 25 octobre, c’était au tour du ministère de la Justice et du gouvernorat de Bagdad d’être visés, faisant 153 morts et plus de 500 blessés. Le double attentat avait été revendiqué par l’Armée islamique d’Irak, la branche irakienne d’Al-Qaïda. Le 8 décembre, cinq attentats simultanés avaient fait 127 morts et 448 blessés.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki accuse une coalition formée d’anciens responsables du parti de Saddam Hussein, le Baas, et des membres d’Al-Qaïda d’être responsables de ces attentats.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a condamné “totalement” les attentats, en estimant que la violence n’avait “aucune place dans l’avenir de l’Irak”.
Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a appelé les Irakiens “à rester engagés sur la voie de la réconciliation en dépit de ces attentats, notamment à travers les préparatifs en cours des prochaines élections.”
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a dit s’attendre à d’autres attentats à l’approche des législatives.