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du CORCAS, dénonce la décision
de l’Algérie de construire un mur
de sables autour
de Tindouf, relevant son hypocrisie
sur le registre
précis des droits
de l’Homme.
Libé : Le Polisario orchestre actuellement une vague de répression contre la population séquestrée en général et contre les Ouled Dlim en particulier. Quelle lecture en faites-vous ?
Mohamed Talib : Le Polisario a perdu de son éclat, vu son attitude passive dans les négociations. Alors, il cherche à se rattraper sur le registre de la répression pour se signaler à l’attention. Cette répression va s’accentuer encore, du fait de l’hémorragie que connaissent les camps de Tindouf. Ce dont témoignent beaucoup d’observateurs qui sont sur place, lesquels font le constat du vieillissement de la population de Tindouf et du malaise de la jeunesse qui saisit la moindre occasion pour fuir les camps. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir le nombre croissant des Sahraouis ayant fui en Espagne, en Mauritanie, ou ayant choisi de revenir à la mère patrie. On peut également évoquer le retour à la mère patrie de ces figures charismatiques comme Ahmed Ould Souilem, issu de la tribu des Ouled Dlim. Le retour de ce dernier, l’un des membres fondateurs du Polisario, a porté un coup dur à la direction du front. C’est ce qui explique cette répression contre les Ouled Dlim.
L’Algérie a décidé récemment de construire un mur de sable autour des camps de Tindouf. Quelle analyse faites-vous de cette décision ?
Cette initiative s’inscrit dans une logique de peur. Peur que les camps finissent par se vider. Il n’y aura ainsi plus de « cause » pour le Polisario et pour l’Algérie. Ces derniers veulent évidemment en faire une carte à jouer contre le Maroc. Cela montre également que l’Algérie n’a jamais fait confiance aux Sahraouis. La construction d’un nouveau mur, autour de cette prison à ciel ouvert qu’est Tindouf, apporte une preuve de plus de l’hypocrisie algérienne sur le registre des droits de l’Homme. Le voisin algérien veut bien verser des larmes sur de prétendues violations dans les provinces du sud, mobilisant des moyens importants pour orchestrer des campagnes fallacieuses contre le Maroc, mais veut bien se permettre de fouler aux pieds ces mêmes droits quand il s’agit de la population sahraouie séquestrée et même des citoyens algériens. La récente vague de répression contre le peuple kabyle offre ici un exemple affligeant.
Les familles Ouled Dlim accusent Aminatou Haidar de racisme, après son intervention auprès de Mohamed Abdelaziz pour relâcher des membres de sa famille plutôt que d’autres. Qu’en pensez-vous ?
Selon les témoignages qui nous sont parvenus des familles des victimes Ouled Dlim, Aminatou Haïdar était effectivement intervenue uniquement en faveur des membres de sa famille. Ce qui prouve qu’elle est loin d’être une militante des droits de l’Homme. Aminatou Haïdar doit savoir que les droits de l’Homme sont indivisibles et ne peuvent en aucune manière être sélectifs. Elle a brillé par un racisme et par un tribalisme plus que primaire.