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La Lune prend un petit coup de vieux
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En Californie, des écureuils assoiffés de sang
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Des requins léopards inséminés en Australie pour préserver la diversité
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Des chercheurs japonais travaillent sur un médicament faisant repousser les dents
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Taux d'homicide largement plus élevé en Amazonie que dans le reste du Brésil
Ce qui est exceptionnel dans cette œuvre est l'ambiance : la force des images, la beauté de ces régions isolées, désertiques, inhumaines. En outre, les acteurs, des autochtones, sont incroyables de naturel et la musique est magnifique. Pourtant, même si Himalaya impressionne beaucoup, le film ne fait pas rêver. Mais, la qualité de la mise en images et la beauté des prises de vues en font un spectacle étonnant. La lumière, les paysages, les visages, tout ici coupe le souffle. Documentaire ou fiction ? Peu importe. Le voyage, ici, est bien plus dépaysant que dans le cosmos. C'est un film puissant, grandiose, à voir sur un écran géante, assis dans les premières rangées, pour plonger la tête la première au fond de cette terre sauvage enveloppée par le ciel. On n'oubliera pas, cependant, la ferveur des interprètes : jouant leur propre vie, ils font passer une étonnante vérité brute dans le plus anecdotique épisode. Ces visages, ces regards, nul scénario ne pouvait les inventer.
D’autre part, la richesse documentaire est alourdie par la structure même du film et son ressort dramatique ultra-conventionnel. Eric Valli s'est laissé emporter par son ambition et par l'amour qu'il porte à cette région. Résultat, on ne sait pas où il veut en venir. Quel est le sujet de son film? « Je voyais l'Himalaya comme une barrière. Je me trompais. Depuis l'aube des temps, faisant fi des obstacles géographiques, culturels, linguistiques, religieux et politiques, les hommes l'ont traversé pour s'entraider et survivre dans l'une des régions les plus inhospitalières du globe », dixit le réalisateur Erik Valli.
De toute façon, l'option fiction et le héros bambin donnent un côté irrémédiablement enfantin à ce film, au sens lourdement édifiant. Selon ses dispositions, on sera donc transporté par la magie des sites et du récit d'aventures, irrité par l'idéalisation des réalités d'un peuple, ou totalement indifférent au déroulement sans aspérité de ce beau livre d'images.