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Hier, la soirée du lundi 8 février, cette commission devait lancer, en direct d’une conférence de presse donnée à Casablanca, un appel à la grève nationale.
Cet arrêt de travail devrait être observé le 18 février prochain par l’ensemble des médecins appartenant aussi bien aux secteurs public, privé ou universitaire. « Le jeudi 18 février, hôpitaux et cliniques, et à l’exception des urgences, ne devront pas travailler. Nous appelons nos confrères et consoeurs à adhérer en masse à cet appel. Car nous sommes tous pour un Ordre des médecins fort, uni, fédérateur et démocratique », fait valoir Dr Naciri Bennani, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral. Le même jour, c’est-à-dire le jeudi 18 février, un sit-in devrait être organisé, à 10 h du matin, devant le nouveau siège de l’Ordre national des médecins, à Rabat.
Ceux et celles de la commission de coordination sont formels. Leur combat qui dure depuis 5 ans procède de l’avenir de l’exercice de la médecine en terre marocaine et de la protection de la santé des citoyens. Depuis plusieurs mois, le débat fait rage et il n’a rien de technique ou de catégoriel. « Il s’agit bien du droit du citoyen marocain à exercer la profession de médecin dans le respect des principes et de l’éthique », explique une source proche de cette structure de coordination.
En fait, ce sont deux approches qui se confrontent sur fond de la refonte des textes régissant le conseil national de l’Ordre des médecins. Une première approche, défendue par les praticiens de la commission de coordination qui aspire à un Ordre des médecins fort et veillant au respect de l’éthique et de l’exercice sain de la médecine. « Cet exercice de veille doit s’opérer avec la même rigueur quel que soit le secteur auquel appartient le médecin », s’empresse de préciser notre interlocuteur. Cette même approche qui représente l’essence même des propositions de la commission de coordination des médecins qui ont planché sur une nouvelle version de la loi 11-94 prône essentiellement la mise en place d’un Ordre démocratique dans sa gestion et l’élection de ses instances et va jusqu’à proposer la création d’une instance de contrôle « pour que ne soient plus répétées les pratiques du passé».
La paralysie de l’Ordre plutôt que des instances de contrôle!
La deuxième approche, elle, fait la part belle au statu quo. Ses défenseurs, menés par le président du conseil national de l’Ordre de médecins, celui-là même qui a été nommé il y a un peu plus de 3 ans pour procéder à la démocratisation de cette instance, veulent visiblement n’apporter que des amendements formels à la loi régissant l’Ordre. « Ils veulent garder tous les mécanismes et instruments archaïques qui ont fait long feu et mettre en place un ordre des médecins qui ne jouerait aucun rôle, sinon celui du décorum. En fait, ces personnes partent d’une vision sectorielle bien étriquée qui divise les médecins alors que l’éthique et les grands principes de la profession doivent être respectés de tous, que l’on soit médecin du public, du privé ou universitaire. Ces personnes préfèrent la paralysie de l’Ordre plutôt que de voir des outils de contrôle des instances », s’insurge notre interlocuteur qui se bat pour une réforme consensuelle de l’Ordre.
Problème, le président Tahar Alaoui, nommé pour une période transitoire, ne l’entend pas exactement de cette oreille. Rétif à toute proposition, il aurait même menacé les représentants de la commission de coordination de remettre aux pouvoirs publics deux versions de la réforme : celle de la commission et celle de la présidence et de ses hommes. « Bien sûr nous avons refusé. Il n’était pas question de mettre en péril trois années de travail au cours desquelles nous nous sommes mobilisés pour aboutir à un projet consensuel alors que le président, lui, est en contradiction avec le contenu du communiqué du Cabinet Royal qui annonçait sa nomination».
La crise a fini par s’installer et le feuilleton militant des syndicats représentant les médecins privés, publics et universitaires n’est pas prêt de s’achever. Un Ordre national des médecins uni et fédérateur, la démocratisation des instances à travers leur élection, une instance dédiée au contrôle et aux grandes orientations et l’amnistie de tous ceux et celles qui n’ont pas payé leurs cotisations pour qu’ils puissent participer au vote le valent bien.