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La présidente du Centre d’études et de recherches pour l’environnement et le développement durable relevant de l’Université Hassan II de Casablanca, Hasna Kaji, a évoqué, dans un entretien à la MAP, les principales raisons de la détérioration de la situation environnementale dans la capitale économique, ainsi que les solutions possibles pour assurer un environnement sain à la population.
Des études et des rapports nationaux et internationaux tirent, depuis plusieurs années, la sonnette d’alarme sur la situation environnementale dans la ville de Casablanca. Qu’en est-il réellement?
En effet, parmi les plus importantes études à ce sujet, figure celle réalisée en 1995 par des médecins de la Faculté de médecine et de pharmacie à Casablanca dont les principales conclusions étaient que 12% de la population de Casablanca, en majorité des enfants, souffraient d’asthme et celle plus récente réalisée par l’Institut de Michigan aux Etats-Unis, il y a deux ans, ayant concerné 125 villes à travers le monde, dont Casablanca, révélant que 21% de la population locale souffraient d’asthme et de maladies psychiques. Ces statistiques, comme d’autres, révèlent l’acuité des problèmes écologiques de la ville, qui abrite plusieurs activités commerciales, économiques et de services, devenues sources de pollution environnementale. La ville subit actuellement une modification de son cachet urbanistique traditionnel face à l’émergence d’un tissu urbanistique non conforme à son identité culturelle et civilisationnelle, outre l’absence de suffisamment d’espaces verts selon les normes internationales, une congestion de la circulation, des embouteillages, d’importantes émissions de gaz polluants, des problèmes de gestion des déchets et d’assainissement, et le manque d’infrastructures de base dans les quartiers périphériques.
A partir de votre expérience en matière de recherche et d’observation, quels sont les principaux facteurs ayant contribué à l’aggravation de la crise environnementale?
Le problème environnemental dans la ville est complexe en raison du chevauchement de plusieurs facteurs, notamment l’extension urbanistique et territoriale “non planifiée” ayant contribué à une croissance démographique au détriment de l’espace naturel, l’absence d’interactivité entre politiques locale et centrale, l’enchevêtrement des prérogatives des intervenants dans la gestion de la question environnementale locale, le peu d’intérêt pour le sujet dans les programmes d’action des collectivités locales, ainsi que la prolifération d’activités économiques non structurées à l’origine de toutes sortes de pollutions.
Le législateur a attribué de larges prérogatives aux collectivités territoriales pour la gestion locale du secteur de l’environnement. Quelle évaluation faites-vous des efforts déployés à ce sujet?
D’importants efforts sont déployés par les autorités locales, mais restent insuffisants, d’où la nécessité de réfléchir sérieusement à des solutions novatrices à la hauteur des défis posés. Le problème environnemental n’est pas lié à des lois ou prérogatives, le vrai problème réside dans l’incompréhension de la dimension réelle de la dichotomie environnement/développement durable, qui se trouve réduite à la propreté et à l’assainissement. Les défis posés à Casablanca interpellent l’ensemble des intervenants dans la gestion locale de la question environnementale, y compris les services extérieurs des ministères, les institutions territoriales et les associations de la société civile, qui sont tous appelés à redoubler d’efforts et à fédérer les énergies pour faire face à cette situation.
A votre avis, où se situe la responsabilité du citoyen pour sortir de cette crise environnementale?
Puisque la population aspire à un cadre de vie approprié dans toutes ses dimensions et garantissant son droit à un environnement sain, conformément aux dispositions de la Constitution du pays, elle doit assumer sa responsabilité dans la protection de l’environnement, adhérer aux initiatives de sa préservation et de son amélioration et considérer l’espace public comme un précieux bien appartenant à tous. La population est également appelée à mieux choisir ses représentants au niveau des conseils élus, qui soient conscients de l’importance de l’environnement dans la réalisation du développement durable qui constitue l’avenir des générations montantes.
Quelles sont les solutions possibles pour relever tous ces défis?
Actuellement, il s’avère nécessaire de réviser les prérogatives des instances de gouvernance territoriale, de doter les communes territoriales de ressources financières suffisantes et de cadres bien formés dans le domaine de l’environnement et d’activer le principe de reddition des comptes. Il est également nécessaire de lutter contre l’économie informelle, à travers la promotion des conditions de vie de la population, l’adoption de mesures incitatives en faveur des unités industrielles éco-responsables, comme il convient d’intégrer l’éducation environnementale dans les manuels scolaires en tant qu’éducation à la citoyenneté, et d’encourager la recherche scientifique en la matière.
Des études et des rapports nationaux et internationaux tirent, depuis plusieurs années, la sonnette d’alarme sur la situation environnementale dans la ville de Casablanca. Qu’en est-il réellement?
En effet, parmi les plus importantes études à ce sujet, figure celle réalisée en 1995 par des médecins de la Faculté de médecine et de pharmacie à Casablanca dont les principales conclusions étaient que 12% de la population de Casablanca, en majorité des enfants, souffraient d’asthme et celle plus récente réalisée par l’Institut de Michigan aux Etats-Unis, il y a deux ans, ayant concerné 125 villes à travers le monde, dont Casablanca, révélant que 21% de la population locale souffraient d’asthme et de maladies psychiques. Ces statistiques, comme d’autres, révèlent l’acuité des problèmes écologiques de la ville, qui abrite plusieurs activités commerciales, économiques et de services, devenues sources de pollution environnementale. La ville subit actuellement une modification de son cachet urbanistique traditionnel face à l’émergence d’un tissu urbanistique non conforme à son identité culturelle et civilisationnelle, outre l’absence de suffisamment d’espaces verts selon les normes internationales, une congestion de la circulation, des embouteillages, d’importantes émissions de gaz polluants, des problèmes de gestion des déchets et d’assainissement, et le manque d’infrastructures de base dans les quartiers périphériques.
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Le législateur a attribué de larges prérogatives aux collectivités territoriales pour la gestion locale du secteur de l’environnement. Quelle évaluation faites-vous des efforts déployés à ce sujet?
D’importants efforts sont déployés par les autorités locales, mais restent insuffisants, d’où la nécessité de réfléchir sérieusement à des solutions novatrices à la hauteur des défis posés. Le problème environnemental n’est pas lié à des lois ou prérogatives, le vrai problème réside dans l’incompréhension de la dimension réelle de la dichotomie environnement/développement durable, qui se trouve réduite à la propreté et à l’assainissement. Les défis posés à Casablanca interpellent l’ensemble des intervenants dans la gestion locale de la question environnementale, y compris les services extérieurs des ministères, les institutions territoriales et les associations de la société civile, qui sont tous appelés à redoubler d’efforts et à fédérer les énergies pour faire face à cette situation.
A votre avis, où se situe la responsabilité du citoyen pour sortir de cette crise environnementale?
Puisque la population aspire à un cadre de vie approprié dans toutes ses dimensions et garantissant son droit à un environnement sain, conformément aux dispositions de la Constitution du pays, elle doit assumer sa responsabilité dans la protection de l’environnement, adhérer aux initiatives de sa préservation et de son amélioration et considérer l’espace public comme un précieux bien appartenant à tous. La population est également appelée à mieux choisir ses représentants au niveau des conseils élus, qui soient conscients de l’importance de l’environnement dans la réalisation du développement durable qui constitue l’avenir des générations montantes.
Quelles sont les solutions possibles pour relever tous ces défis?
Actuellement, il s’avère nécessaire de réviser les prérogatives des instances de gouvernance territoriale, de doter les communes territoriales de ressources financières suffisantes et de cadres bien formés dans le domaine de l’environnement et d’activer le principe de reddition des comptes. Il est également nécessaire de lutter contre l’économie informelle, à travers la promotion des conditions de vie de la population, l’adoption de mesures incitatives en faveur des unités industrielles éco-responsables, comme il convient d’intégrer l’éducation environnementale dans les manuels scolaires en tant qu’éducation à la citoyenneté, et d’encourager la recherche scientifique en la matière.