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«Nous menons une campagne propre, basée sur le dialogue avec les électeurs autour de notre programme électoral. Malheureusement, l’utilisation de l’argent sale et la drogue pèsent toujours sur le libre choix des gens et falsifient le jeu démocratique». C’est en ces termes qu’Omar El Khayraoui exprime sa colère quant au déroulement de la campagne électorale communale qui prendra fin jeudi à minuit.
Tête de liste de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) à Settat, Omar El Khayraoui nous a signalé par téléphone : « Nous avons peur des falsifications qui risquent de se produire lors de ces élections. Il paraît que le président en exercice distribue l’argent aux gens sans avoir la certitude d’être réélu. On craint, par conséquent des comportements et des attitudes contraires à la loi. Nous savons aussi que des feuilles de vote sortent des bureaux pour être remplies hors de ces mêmes bureaux et données à des électeurs en cachette. En mettant illégalement à leur disposition le papier vierge, ces électeurs mettent, la feuille qu’ils ont reçue auparavant, ce qui faussera la compétition démocratique et le vote régulier». Cela dit, cette tête de liste est convaincue que cette irrégularité ne serait pas spécifique à Settat. Les candidats du parti n’ont pas manqué de relever des irrégularités similaires en plus de l’intimidation orchestrée par les candidats d’autres partis politiques et ce ne sont pas les militants de la ville de Fès qui diront le contraire.
Aujourd’hui, estime le même militant usfpéiste, il est temps que les électeurs assument leur responsabilité. Certes, une certaine forme de pessimisme s’est emparée, particulièrement, des jeunes, mais c’est à eux qu’incombe la responsabilité d’améliorer les conditions de la gestion de la chose locale. La tête de liste de l’USFP à Settat demeure convaincue, d’après ses premières estimations, que le taux de participation à cette échéance électorale sera plus élevé que celui enregistré lors des élections législatives de septembre 2007. Tout dépend, toutefois, de l’implication des gens, de la capacité de tous les partis à mobiliser les électeurs et à les convaincre de l’intérêt d’une participation massive aux élections de ce vendredi 12 juin 2009. Une chose est, toutefois, évidente: l’abstention ne favorisera que les marchands des élections et permettra aux commerçants des voix de siéger aux conseils communaux et municipaux. En d’autres termes, l’abstention laissera libre place aux responsables de la mauvaise gestion des villes et communes, aggravera les conditions de vie des citoyens et pérennisera les déficits en infrastructures et équipements de base.
En dépit de ce contexte peu rassurant, c’est aux électeurs de dessiner l’avenir de leurs enfants pendant les 5 ou 6 ans à venir. De ce fait « rester à la maison sera un coup dur pour la démocratie. Si le choix ne porte pas sur des gens intègres et crédibles, ce sont les falsificateurs et les marchands de voix qui siégeront aux conseils communaux, municipaux et de villes », avertit Omar El Khayraoui.
A noter que la circonscription électorale de Settat compte près de 60.000 inscrits. Ces élections opposent 18 listes même si 3 seulement, d’entre elles, présentent des candidats qui disposent d’un niveau bac et plus. Du coup, il est légitime de s’interroger sur la capacité des élus peu instruits à gérer les affaires d’un conseil communal, municipal ou de ville.
Certes, on nous dit que les pouvoirs publics ont mis sur pied un solide arsenal juridique qui sanctionne l’illégalité. Il est certain que les réseaux de corruption se sont encore mieux structurés pour neutraliser toute tentative d’infiltration en mesure de confirmer le flagrant délit. Mais cela ne justifie nullement la passivité de l’autorité publique. A cet égard, on comprend le reproche de l’USFP à l’égard de l’autorité locale qui s’est cantonnée dans une neutralité trop négative ou n’a pas voulu voir les irrégularités manifestes, les circuits et les opérateurs des achats de voix qui agissent en toute impunité.