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"L'enthousiasme qui régnait au moment du lancement de la réforme universitaire de 2003 s'est estompé avec le temps", pour laisser place à "un recul inquiétant", a-t-il ajouté, dans une allocution lue en son nom par le directeur de l'Instance nationale d'évaluation du système d'éducation, de formation et de recherche scientifique relevant du CSEFRS, Hicham Ait Mansour, lors de l'ouverture d'un colloque national organisé par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Souissi de Rabat.
Rappelant que le rapport sectoriel du CSEFRS sur l'enseignement supérieur recommande le retour au système LMD (licence-master-doctorat) et le parachèvement de ses fondamentaux, M. El Malki a estimé que "les perspectives qu’exige la réforme de notre modèle universitaire requièrent un saut qualitatif ambitieux à même de préserver la qualité de la composante accès limité et la consolidation des acquis de l'université sur le plan de la démocratisation quantitative et son déploiement territorial".
Il a, dans ce sens, précisé que cette démocratisation devrait également être qualitative afin d'éviter le dualisme qui mène à la discrimination sociale et culturelle, relevant que "la qualité ne doit pas être l'apanage uniquement de certaines institutions universitaires, mais doit être la référence commune de toutes les composants des systèmes à accès ouvert et limité".
Pour M. El Malki, l'enjeu n'est pas l'évaluation conformément à l'âme de la loi-cadre, mais que l'évaluation soit érigée en culture durable et en garantie essentielle pour le développement du système de la recherche scientifique dans les facultés, évoquant la liberté académique qui doit être liée à la responsabilité et à l'engagement. Ces valeurs doivent guider les travaux de recherche au niveau de la formation, a-t-il dit.
Par ailleurs, le président du CSEFRS n'a pas manqué d'évoquer certaines problématiques auxquelles fait face la formation universitaire, notamment le manque en ressources humaines et financières, le taux élevé d’encadrement (103 étudiants par enseignant dans les universités à accès ouvert) et le lancement par les ONG de nouveaux programmes faisant le lien entre recherche et mise en place de programmes d’intervention en politiques publiques.
Malgré leur importance en matière de promotion de ces programmes et politiques, ces efforts, basés sur la recherche sur demande, ne permettent pas de créer l'accumulation des connaissances à laquelle contribue la recherche scientifique fondée, a-t-il ajouté.
Au menu de ce colloque national, marqué par la participation d'une pléiade de professeurs de sciences juridiques, économiques et sociales issus de différentes universités marocaines, figurent trois ateliers autour de thèmes "Les facultés de droit après plus d'un demi-siècle, quelle évaluation possible ?", "Les facultés de droit aujourd'hui, quelles fonctions sociales, symboliques et de valeurs ?" et les "Facultés de droit au Maroc, quel modèle face aux défis actuels ?".