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Les résultats de l’étude “Immigrants marocains installés en Andalousie”, qui entre dans le cadre d’un macro-projet de caractère international auquel ont participé un total de 32 chercheurs en provenance du Maroc, de la France et de l’Andalousie, ont été présentés récemment à Grenade en marge du séminaire sur “les relations Maroc-Andalousie: les scénarios du présent et les possibilités du futur”, organisé par la fondation Euro-Arabe à l’occasion du premier sommet UE-Maroc.
L’étude, basée sur 1.514 questionnaires rédigés en Darija (dialecte marocain) distribués à des ressortissants marocains établis dans 42 municipalités andalouses, a révélé le grand attachement des immigrés marocains d’Andalousie à leur pays d’origine.
En effet, l’écrasante majorité (97%) a affirmé maintenir un contact permanent avec le Maroc et 82% a indiqué envoyer de l’argent pour répondre aux nécessités des siens. Ce dernier groupe, relativement bien établi et dont la tranche d’âge oscille entre 30 et 49 ans, envoie régulièrement de l’argent, comparativement avec les jeunes qui se trouvent dans un processus d’intégration encore récent.
Le travail de recherche, développé entre 2007 et 2010 sous la direction de Mokhtar Mohatar Marzok, docteur en anthropologie sociale, sous la coordination et le financement du Centre des études andalouses, en collaboration avec la Fondation des Trois Cultures, les autorités andalouses en charge de l’immigration et l’Université de Grenade, a également révélé la cohésion sociale de ce collectif immigré qui maintient de forts liens avec sa région d’origine et sa famille.
Selon les résultats de l’enquête, la majorité des immigrés marocains d’Andalousie ont bénéficié de l’aide de leur famille au moment d’initier le processus d’immigration. Une fois en Espagne, l’engagement envers les siens est maintenu à travers des contacts (64%) ou en accueillant un proche (30%).
L’enquête a également démontré le rôle important joué par la femme immigrée marocaine installée dans cette région. La gent féminine immigrée assure un rôle fondamental dans la gestion et la réalisation de l’équilibre budgétaire des foyers. Les résultats de l’enquête sont venus battre en brèche les idées pré reçues des agents sociaux de la municipalité concernant la femme immigrée marocaine (manque de formation, méconnaissance de la langue espagnole) et ont révélé que la femme immigrée marocaine fait montre de capacités d’innovation et d’adaptation dans la gestion du budget familial dans un contexte social différent.
Les résultats de l’étude, d’un grand apport à la thématique migratoire en Espagne étant donné la rareté des travaux de recherche sur cette question, ont été obtenus à partir de l’exploitation de trois sous projets à savoir “Cartographies d’origine et itinéraires de mobilité”, “Portraits de vie” et “Horizons biographiques et ethno-comptabilité”.
Selon l’enquête, durant les 10 dernières années, la population immigrée marocaine établie en Andalousie a enregistré une croissance continue avec un total de 92.712 personnes recensées en janvier 2008, soit le deuxième collectif immigré en importance après les Britanniques.
Le profil de l’immigré marocain ayant choisi l’Andalousie comme lieu d’établissement est celui d’un homme âgé entre 30 et 50 ans, procédant principalement du Nord du Maroc de l’axe Tanger-Tétouan-Nador, des banlieues de Casablanca ainsi que des provinces de Khouribga et Beni Mellal.
Généralement le collectif immigré marocain occupe des emplois ne requérant aucune qualification. Selon l’enquête, la majorité des immigrés marocains (68 pc) occupent un travail non qualifiant: 34,6 pc dans l’agriculture, 22,4 pc dans la construction, 13,5 pc dans l’hôtellerie, 9,8 pc dans les services domestiques et 8,8 pc comme employé dans un établissement géré par un compatriote.
Concernant leur situation légale en Andalousie, près de 80 pc ont affirmé disposer d’un permis de travail, contre 12 pc en situation illégale et 8 pc des étudiants.