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R : Les autorités auraient pu éviter le recours à cette solution extrême. Il est inadmissible qu'en 2020 nous soyons obligés d'imprimer les copies d'examens à Alger et de les transporter par avion ou par bus vers les autres wilayas (préfectures). Cela implique des contraintes, des charges et des complications à l'ère du multimédia, de l'Internet et du tout numérique. Les autorités auraient pu prévoir un ordinateur et une imprimante dans chaque centre d'examen et imprimer les sujets le matin même des épreuves. Il y a aussi les brouilleurs qu'on aurait pu installer dans les centres d'examens.
Quel a été l'impact de cette décision sur l'économie du pays ?
Elle nous a contraints à bloquer le pays et son économie. Si les opérateurs de téléphonie mobile par exemple devaient rembourser leurs clients à raison d'un dollar (0,85 EUR) par jour, le tarif quotidien de la connexion en Algérie, ils devraient débourser 150 millions USD (126 M EUR) pour les cinq jours de coupures, de dimanche à jeudi, sachant que le pays compte quelque 30 millions d'abonnés à l'Internet mobile. Il y a des entreprises dont les activités sont basées sur l'Internet comme les compagnies de taxis, l'e-commerce, les formations en ligne, sans oublier les banques. Personne ne peut estimer les pertes exactes mais nous pouvons affirmer que le pays a perdu des centaines de millions de dollars. On évalue les pertes accumulées lors d'une coupure d'Internet à 50 millions de dollars par heure, soit 400 M USD pour les huit heures de coupure quotidienne pendant le bac. Le préjudice pourrait donc atteindre deux milliards USD pour les cinq jours d'examen en Algérie.
Ne faudrait-il pas songer à une refonte globale de cet examen ?
Nous devons revoir la manière de concevoir les examens. Il faut notamment arrêter de mettre en quarantaine pendant deux ou trois mois les enseignants chargés de la préparation des sujets. Il faut surtout ouvrir un débat et faire participer les différents acteurs dans le domaine de la pédagogie, des télécommunications, de la sécurité de l'information et de l'e-learning, l'enseignement à distance. Le ministère de l'Education doit tirer les leçons de cette édition 2020 et envisager des solutions pour le baccalauréat de l'année prochaine, sinon nous allons nous retrouver une nouvelle fois désarmés. En tout cas, il faut absolument éviter de recourir à la coupure d'Internet.
Est-ce que nous sommes obligés d'organiser ce baccalauréat de cette façon là? N'est-il pas temps de prévoir des réformes pour cet examen? Pourquoi ne pas penser, par exemple, à un baccalauréat régional dans chacune des 48 wilayas (préfectures) ?
Il y a d'autres schémas qui ont été adoptés par d'autres pays. Il est temps de se poser cette question et d'essayer de trouver des réponses, même s'il est un peu difficile de reformer l'examen du baccalauréat à court terme