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Le plateau du Forum de la revue «Al Machhad», organisatrice de cette rencontre, n’en sera pas moins intéressant avec la présence de Abdelhadi Khairat pour l’USFP, Abdelilah Benkirane pour le PJD et Nabil Benabdellah pour le PPS. Le ton sera vite donné avec Khairat et la fibre militante qu’on lui connaît. «Les vraies questions à poser, avant d’évoquer quelque coalition que ce soit, entonnera-t-il, concernent la liberté dans la prise de décision politique. Cette indépendance pourrait-elle s’appliquer à tous les partis politiques ? Et cette étrange mode de technocrates débarquant de nulle part, alors que la démocratie, la vraie, voudrait que celui qui ne peut s’identifier en bonne et due forme à un parti politique, ne peut avoir de place dans le champ politique et encore moins dans la gestion des affaires publiques, que ce soit à l’intérieur du gouvernement ou en dehors ? ». Allant droit au but, Abdelhadi Khairat rappellera l’urgence et l’exigence qu’il y a à en finir avec ce «maquillage outré, dominé par quelque couleur de quelque parti à des individus qui n’ont rien à voir avec tout cela».
Abdelilah Benkirane avait, pour sa part, mis l’accent sur ces changements de dernière minute, au lendemain de toutes échéances électorales. Changements derrière lesquels se trouverait « quelque main occulte». Des interventions qui ne vont jamais dans le sens voulu par les urnes. S’il doit y avoir coalition, a-t-il ajouté, ce sera avec les forces soucieuses de moraliser la vie politique dans ce pays. Pour lui, il n’y aurait pas lieu, pour le moment, du moins de se projeter d’ores et déjà vers 2012 et encore moins de fixer ses éventuelles coalitions.
Pour Benabdellah, les alliances doivent être « la conséquence d’un diagnostic précis en fonction d’une réalité donnée». Aujourd’hui, la situation politique, a-t-il poursuivi, est telle que c’est la responsabilité des différents protagonistes qui doit être mise en exergue. Les institutions se doivent de fonctionner de manière normale, voire naturelle, et non œuvrer dans le sens de « la confection d’une situation politique sur mesure ».
Les dernières communales, a-t-il dit, ont servi une bien affligeante illustration à ce sujet, tout en déplorant le fait que des ministres passent d’un parti à l’autre en un temps record. En trois petits jours !
Reprenant la parole, Abdelhadi Khairat a rappelé que des alliances finiront par s’imposer en toute logique mais que la dénaturation du champ politique dont la responsabilité incombe à l’Etat est bien faite pour la vider de sa substance. De ce fait, il est regrettable que «la société se soit recroquevillée, après s’être trouvée otage des bandes de trafiquants des élections.
L’USFP n’a cessé de demander l’application des réformes politiques constitutionnelles dans le cadre d’une monarchie parlementaire. «Défendre la monarchie, c’est défendre la séparation des pouvoirs et la transparence dans la gestion politique», a conclu le membre du Bureau politique de l’USFP.