Forum MEDays à Tanger : Une plateforme de co-développement

Les MEDays se dérouleront les 19, 20 et 21 novembre à Tanger.
Articulé cette année autour du « Co-développement responsable » le forum abordera principalement quatre thématiques liées à la sécurité, à la résolution des crises et des conflits, à la problématique énergétique et à la relance économique de la rive Sud de la Méditerranée et de l’ensemble du continent africain.
A cet effet, près de 150 participants parmi lesquels bon nombre de personnalités politiques, de décideurs et d’experts se réuniront autour de 16 panels. Quelque 26 grands journalistes internationaux joueront le rôle de modérateurs en leur qualité de spécialistes des différents sujets abordés.  Brahim Fassi-Fihri, président de l’Institut Amadeus à l’initiative du forum, explique que l’objectif des MEDays était initialement « d’inscrire l’Afrique et le Sud en général au processus de l’Union pour la Méditerranée ».
Issu d’une conférence ministérielle tenue en 2007 à Rabat, le terme de « Co-développement » est cette année associé au terme « responsable » car toujours, selon Fassi Fehri, « nous sommes dans un moment de fin de cycle économique, où le monde s’intéresse au climat, au développement durable et aux énergies renouvelables. »
Ainsi, à l’approche de Copenhague, l’enjeu énergétique sera l’objet de nombreuses discussions et l’après-midi du 21 novembre y sera entièrement consacré avec, entre autres, au programme : la révolution verte, la gouvernance de l’eau et le rôle de la Méditerranée et de l’Afrique aux sommets environnementaux internationaux.
En outre, les membres de l’Institut Amadeus ont tenu à souligner lors d’une conférence de presse que le Maroc est en la matière « un pays pionnier » notamment en termes d’énergie solaire.
Par ailleurs, de nombreuses personnalités politiques participeront aux MEDays à l’instar du Premier ministre espagnol Zapatero dont le pays assurera dès janvier 2010 la présidence de l’Union européenne. Quant à Amr Moussa secrétaire général de la Ligue arabe et M. Kurtzer, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël et conseiller d’Obama sur le Proche- Orient, ils seront présents lors des panels consacrés à la résolution de la crise dans la région. Comme l’a rappelé Younès Slaoui, vice-président et porte-parole de l’Institut Amadeus, « le conflit israélo-palestinien est aujourd’hui le plus symbolique de la planète et compromet la coexistence pacifique du monde »
Dès lors, le forum se veut un espace d’expression pour les pays du Sud et l’occasion de montrer à l’ensemble du monde les grands chantiers de développement du Royaume.
Il ne s’agit pourtant pas d’en rester au stade de la réflexion, comme cela est trop souvent le cas lors des grands rassemblements internationaux. C’est pourquoi, au terme des 90 minutes de débat de chaque panel, les intervenants seront amenés à transcrire une idée novatrice destinée à offrir de nouvelles propositions à l’UPM.
Toutefois, parmi les nombreux sujets débattus, l’intitulé d’un panel attire l’attention : « L’Union pour la Méditerranée : une union de projets ou un projet mort-né ? ».
Là est en réalité le cœur du problème. Un an et quelques mois après le lancement en grande pompe de l’UPM à Paris, la crise économique et la guerre à Gaza en décembre 2009 semblent avoir marqué un temps d’arrêt durable dans les grands projets d’union des pays riverains et l’on voit mal comment « le Forum du Sud » pourrait relancer le processus dans un contexte international si maussade. Il ne faut pas être si pessimiste selon Brahim Fassi Fehri. Pour qui, le Forum MEDays est l’occasion de « confronter les responsables politiques en leur infligeant une petite piqûre de rappel ».
De plus, ce dernier s’empresse de rappeler que bon nombre de propositions émises lors de l’édition précédente du Forum ont été suivies d’effets. Ainsi, l’instauration d’une banque méditerranéenne de développement témoigne d’exemples concrets de mise en œuvre. L’une des recommandations du Forum 2008 était également de donner un rôle plus important à l’Afrique dans les rapports Nord- Sud et de mettre la société civile au cœur du débat. A cet égard, les citoyens seront les bienvenus lors du Forum, et ce dans une volonté pédagogique de les associer aux grands débats.
La déclaration de Tanger établie à l’issue des MEDays se propose ainsi de récapituler toutes les propositions et les projets établis lors des différents panels.
Différents prix sont également attribués afin de récompenser les personnes ou les organisations qui ont apporté une contribution concrète en termes de développement économique, social ou environnemental.
Pérenniser l’installation des MEDays à Tanger et inscrire le forum à l’agenda international, tels sont les objectifs de l’Institut Amadeus. Mais à l’heure de la multiplication des rencontres internationales, il est difficile à dire si les nombreuses propositions émanant des MEDays seront suivies d’effets et constitueront un pas supplémentaire vers une véritable Union de la Méditerranée.